Visitons quelques perceptions touchant à l’astre célestin par le biais
d’une sélection de quelques films l’utilisant comme scène principale de
l’action. C’est presque par nostalgie que nous vous proposons ces
quelques lignes. La « conquête » ou exploration spatiale continue
d’entretenir quelques ambitions pour Mars. Biens des hypothèses incluent
la Lune comme point relais asservi à ce projet. Ce qui supposerait une
station orbitale ou une base lunaire. La face cachée de la Lune,
emplissant rêves et fantasmes depuis des siècles, ne manquerait pas
alors de perdre totalement de son aura car habitée, visitée par machines
et hommes régulièrement.
L’artillerie spatiale
Les auteurs de science fiction
s’emparaient naturellement du sujet. Jules Verne possède l’une des
œuvres les plus influentes en la matière. De la Terre à la Lune, trajet direct en 97 heures 20 minutes
(1865) inspira bien des cinéastes. H. G. Wells avec son roman The First
Men in the Moon (1901) en est l’héritier direct. L’adaptation à l’écran
par Georges Méliès (Le Voyage dans la Lune, 1902) paraîtrait plus
fidèle à l’oeuvre de Jules Verne, par exemple dans le moyen d’accéder à
l’espace.
La filiation est quasi directe car dans
les deux histoires, sur papier et sur toile, il est question du même
procédé pour effectuer le voyage. S’inspirant d’une pièce de Marine – le
canon Columbiad de la guerre civile américaine – Jules Verne
imagine un canon capable d’envoyer un obus sur la Lune. Au demeurant, la
même pièce inspira un certain Henri-Joseph Paixhans (1783-1854), auteur
lui d’une rupture dans le combat naval avec l’emploi d’obus explosif.
Et dont l’une des illustrations trouvant l’écho le plus féroce est la
bataille de Sinope (30 novembre 1853).
Cette volonté d’user de l’artillerie
comme moyen d’exploration spatiale durera avec des études sur des canons
comme armes anti-satellites mais aussi comme moyen de lancement de
satellites en orbites. Gerald Bull (9 mars 1928 – 22 mars 1990) referma
cette dernière hypothèse sans succès et tous l’arc narratif de
l’aventure spatiale du canon fut bouclé. Ce qui ne nous empêche pas de
relire Jules Verne ou d’apprécier les trésors techniques de Méliès qui
émerveillent encore les foules.
Lune, nouvel eldorado ?
Très tôt, aussi, il est imaginé que la
Lune puisse receler des ressources précieuses nécessaires au
développement de l’humanité et bien pratiques pour en justifier
l’exploration puis la colonisation. Aujourd’hui encore, la présence
d’hélium 3 fonderait l’utilité de son exploitation afin d’alimenter les
projets de missions habitées à destination de Mars.
Un autre maître du cinéma se penche sur
la question : l’autrichien Fritz Lang (5 décembre 1890 – 2 août 1976).
Son œuvre continue de marquer le cinéma. Connu notamment pour Métropolis (1927) dont un l’un des personnages fait le sel d’une épique saga spatiale.
Dans La Femme sur la Lune
(1929), Fritz Lang rassemble tous les ingrédients de nombres d’épopées
sidérales. Un scientifique défend la présence d’or sur la Lune, il est
moqué par ses pairs. Trente années plus tard, un homme se lance dans la
construction d’une fusée (qui passera à la postérité dans une œuvre
belge). Deux hommes s’y intéressent et un cartel financier, plus
intéressé par la découverte d’un astre aurifère plus que par l’exploit,
influence la mission.
Est-ce là l’archétype d’une fiction voyant les ambitions des explorateurs confrontées à la main invisible du marché ?
Seul sur la Lune ?
Le Voyage dans la Lune voyait
nos héros rencontrer les Sélénites et en ramener un malencontreusement
sur Terre. Depuis les premières missions d’exploration spatiale, nous
n’avons plus d’espoir de rencontrer une population indigène, voire
extra-lunaire.
Toute peine n’est pas perdue dans l’imaginaire collectif. Apollo 18
(2011), la dernière et secrète mission était source de phénomènes
inexpliqués… Serions-nous réellement seul sur la Lune ? Les événements
survenus pendant cette mission expliquent peut-être pourquoi Sam Bell (Moon,
2009) travaille seule à l’exploitation de l’hélium 3. Il y fera
pourtant une découverte terriblement humaine et inhumaine à la fois,
peut-être en forme de conclusion au film de Fritz Lang.
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