Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





10 décembre 2015

"No Room for Mistakes - British and Allied Submarine Warfare - 1939-1940" de Geirr H. Haar


C'est l'histoire d'une guerre sous-marine entre les Alliés et l'Axe dans les mers de Norvège, du Nord, de la Baltique et plus largement dans l'océan Atlantique. L'histoire des sous-mariniers Polonais, Français, Hollandais, Belges, Britanniques face aux Allemands est narrée par Geirr H. Haarr, auteur norvégien. Le tout édité par une maison anglaise, Seaforth Publishing. Et présenté aussi adroitement que possible par votre serviteur français. Comme un écho d'aujourd'hui à ces patrouilles d'hier. 

Geirr Haarr, norvégien (Stavanger), travaille dans les projets environnementaux à la ville. Sur son temps privé, il mêle sa formation académique avec sa passion pour l'histoire navale. C'est peut-être la situation particulière de la Norvège pendant les première (perte de 50% de la marine marchande) et deuxième guerres mondiales (eau lourde, course au débarquement entre Alliés et Allemands) qui l'invitent à se pencher sur cet épisode particulier d'avant la débâcle française. 

Entre parenthèses, nous proposons à l'aimable lecteur l'ouvrage de François Kersaudy pour une première approche de la campagne de Norvège (9 avril - 10 juin 1940) : Churchill contre Hitler : Norvège 1940, la victoire fatale (Paris, Tallandier, 2002, 367 pages). 

Revenons à notre guerre sous-marine. M. Haarr prévient d'entrée le lecteur sur le sens de son titre et donc du propos entier du livre : 

"There is no room for mistakes in submarines. 
You are either alive or dead".
Vice-Admiral Max Horton 


L'auteur mobilise le drame et le renouveau du HMS Thetis (1er juin 1939). Il met en parallèle dans ce premier chapitre ce tragique accident, fruit d'une succession d'erreurs insignifiantes mais catastrophiques quand mise bout à bout. La Thetis est coulée (puisqu'au service de Sa Majesté) par son propre équipage à 20 miles de son port alors qu'elle partait pour essais. "This books covers this period and the transformation of the British Submarine Service from the "ugly duckling" of the Royal Navy to a fully fledged instroument of war during that period." (p. 22). 

La Thetis est renflouée pour retourner au service sous le nouveau baptême d'HMS Thunderbolt, patrouillant à nouveau dès le mois de décembre 1940 dans l'Atlantique. Une bien belle manière d'illustrer la mobilisation de la sous-marinade britannique depuis ce choc qui la frappe jusqu'à sa transformation pour la guerre. 

Nous avons par exemple un chapitre entier (6 - A Sligh Drizzle, pp. 93-102) sur "submarines hunting submarines". La fonction chasse des submersibles et sous-marins était un défi en soi tant les senseurs et les armes n'atteignaient pas encore le degré de perfectionnement suffisant pour repérer, pister et détruire un homologue sous-marin. Tout un apprentissage... 

Mais ce sont aussi d'autres drames qui viennent complexifier ce volet sous-marin de la guerre qui n'est plus l'apanage des britanniques. Les Polonais, envahis par l'Allemagne ne rendent pas les armes. Les Alliés leur doivent, au moins !, d'avoir apporté une contribution décisive pour vaincre Enigma car sans eux rien n'aurait été possible (voir Guerre des codes et guerre navale - 1939-1945, Guy Malbosc et Jean Moulin,  Marines éditions, 2012, 410 pages). Varsovie débute la guerre avec cinq sous-marins : les Orzeł, Wilk, Sęp, Żbik et Ryś. Leur participation à la guerre est courte mais leur participation n'en est pas moins intéressante, entre attaques et tentatives contre des navires allemands, dont le Hipper... 

Nous retrouvons (23 - Allied Submarines, pp. 300-316) les sous-marins polonais aussi aussi hollandais, norvégiens et français (FNFL) dans un chapitre dédié. Les accords passés entre les gouvernements alliés et entre marines permettent d'organiser la lutte et les degrés d'intégration et d'autonomie d'avec la Royal Navy.

Un chapitre entier est dédié aux sous-marins français. La Grande Patrouille (pp. 228-243 - in french in the text, please). Geirr Haarr connaît manifestement bien l'esprit français puisque tout ce que nous entreprenons et qui sort de l'ordinaire est "Grand" par définition. Ce chapitre nous narre les missions de nos sous-mariniers avant et après la trahison du 16 juin et la révolte du 18 juin 1940. La sous-marine française y est présentée, des Saphir au croiseur sous-marin Surcouf. Après avoir présenté les différentes missions opérationnelles, le chapitre s'achève par l'épisode de l'opération Catapult

Alain et Etienne SCHLUMBERGER (Les Combats et l'Honneur des Forces navales françaises libres, Le Cherche Midi, 2007, 347 pages) est un témoignage permettant de poursuivre sur le sort de la Junon, par exemple et sa participation à la guerre.

Ce ne sont là qu'un ensemble de chapitres que nous souhaitions mettre en avant. Il reste à lire la transformation de la sous-marinade britannique au combat et l'ensemble des missions opérées sous la mer. Ce qui n'est pas une mince source d'inspiration sur le rôle des sous-marins d'attaque aujourd'hui. Encore un beau livre à placer sous le sapin... 


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