Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





27 novembre 2016

HIL Marine : externalisation et double dotation ?

© Marine nationale. Remise des sabres d’officier aux nouveaux pilotes par leurs parrains (10 novembre 2016).
Le remplacement des Alouette III voit la Marine poursuivre l'expérimentation des EC120 mis à sa disposition grâce au surplus d'heures de vol dégagé du contrat HéliDax et à la solidarité inter-armées. Cela interroge sur l'intérêt d'un PPP (Partenariat Public-Privé) afin de recouvrir une partie du HIL Marine tout comme sur la double dotation dans les flottilles et escadrilles de voilures tournantes.

À partir de l'année 2008, l'EAALAT (Ecole d'Application de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre) de Dax externalisait le remplacement et le soutien de ses 53 Gazelle par 36 EC120 de la société HéliDax. La formation des personnels basculait intégralement sur ces voilures tournantes à partir de 2011. Le contrat comporte comme obligations pour l'entreprise la fourniture de 22 000 heures de vol chaque année pendant 22 ans. Le ministère de la Défense s'engage à verser un "loyer" annuel de 22 millions d'euros soit 1100 euros l'heure de vol (contre 2300 sur une Gazelle). L'EC120 consomme 40% de moins tandis que la fourniture de carburant demeure la prérogative de l'ALAT.

L'ancien dispositif nécessitait 53 machines et 175 personnes tandis que le nouveau demande 36 voilures tournantes soutenues par 50 personnels au sol. L'intérêt de ce PPP fait l'objet de débats sur son intérêt par rapport à d'autres formes de l'action publique. La Cour des comptes dénonçait des économies mineures (4,5%) dans ce dispositif qui permettait, surtout, de contourner une acquisition patrimoniale difficile à mener (des financements innovants ?). Du côté de la société bénéficiaire du marché, il y aurait matière à moquer une institution qui ne procède pas par comptabilité analytique et serait donc, de facto, bien incapable de mesurer tous les paramètres mis en jeu. 

Le surplus d'heures de vol (34 machines sur 36 sont disponibles chaque matin (ou 90% de taux de disponibilité) est partagé entre l'entreprise (et les bénéfices réalisés sont à partager avec l'État) et les forces armées. Si bien que, pour atteindre les exigences de la formation des pilotes et instructeurs, un nombre moindre de machines aurait été suffisant. Le cliché (ci-dessus) montre qu'au moins deux EC120 étaient, au moins, de passage à la BAN de Lanvéoc-Poulmic. Plus largement, plusieurs régiments de l'ALAT bénéficient de ces heures afin d'économiser le potentiel des voilures tournantes militaires.

Pourtant, il est impératif de s'intéresser à la manière de faire d'Hélidax en tant que société civile n'ayant pas à composer avec les contraintes d'une structure militaire. Quelle est la manière de faire en MCO ? Les machines sont neuves et cela aide, certes. La disponibilité des EC120 est exceptionnelle dans le cadre actuel d'un risque de faillite de l'aéromobilité française. Et elle est à comparer avec la mise en œuvre des voilures tournantes des SAMU, de la Gendarmerie nationale, des Douanes.

La Marine nationale étudiait une telle externalisation au début des années 2000 afin de pourvoir au remplacement des vénérables Alouette III (entre 15 et 19 machines seraient toujours en service). Malgré les critiques adressées à l'EC120 (sous-motorisé pour évoluer en milieu marin, manutention peu aisé sur BPH avec ses patins, etc), l'Aviation navale recours aux EC120 d'Hélidax depuis 2013 à des fins d'instruction en lieu et place des SA316 Alouette III. 

Eu égard à la pratique des unités de l'ALAT (mais aussi d'escadrons de Mirage IV doublement dotés sur Mirage III, par exemple), la question est plus large. Serait-il intéressant d'assurer une double dotation aux flottilles et escadrilles de voilures tournantes de la Marine nationale ? Les machines louées à un opérateur privé permettent de mener des entraînements ne nécessitant pas les qualités de l'aéronef militaire. Le potentiel des Dauphin, Panther et Caïman Marine serait alors versé aux seules missions. De quoi palier, avec l'achat de "quelques" hélicoptères sur le marché de l'occasion, l'incapacité future à lancer le HIL avant 2025 ? Ce serait un moyen additionnel par rapport à la seule simulation qui recouvre d'autres besoins et possibilités d'entraînement. 

C'est plutôt à une refonte complète de la formation initiale et de l'entraînement continu des personnels dont il peut être question, au final. Le plan FOMEDEC de l'Armée de l'Air est intéressant en ce sens. Financièrement, il n'y a pas eu encore de mauvaises surprises avec ce PPP (contrairement à quantité d'autres) et le loyer est réputé fixe. En tous les cas, voici une hypothèse de plus qui milite pour une fragmentation du HIL (Marine).

4 commentaires:

  1. "Le ministère de la Défense s'engage à verser un "loyer" annuel de 22 millions d'euros soit 1100 euros l'heure de vol (contre 2300 sur une Gazelle)."

    Source du coût à l'heure de vol de la Gazelle ?

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    1. Et "Pourquoi pas" un bonjour et autres gentillesses ? ;)

      Bonjour,

      Pour répondre à votre demande, je me fie à la source accessible via le lien hypertexte, soit M. Cabirol a. Il a, manifestement, accès aux productions du Comité des prix de revient des matériels d'armement. Par ailleurs, le chiffre qu'il avance est corroboré par d'autres sources.

      Cordialement,

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  2. Ce qui m'a troublé c'est que ce prix de 2300 euros est 4 fois supérieur aux 600 euros mentionnés dans ce rapport :
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i0666.asp

    Compta différente ok, matériel vieux qui est devenu un peu plus vieux ok, mais un écart de 1 à 4, c'est troublant.

    Cordialement.

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  3. Bonjour,

    Faute d'avoir la liste des paramètres retenus dans son calcul (rapport du Comité des prix de revient des matériels d'armement, étude particulière pour le PPP ?), je ne saurais expliquer la différence.

    Par contre, je note que les chiffres avancés semblent cohérent par rapport au coût d'utilisation des EC120. La différence de volume par rapport au rapport que vous citez s'explique peut-être par la prise en compte d'autres paramètres particulier à ce PPP.

    Cordialement,

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