Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





23 novembre 2016

Royal Navy : vacances dans la construction sous-marine (2025 - 2035)

© @LandSharkUK. Tableau (31 octobre 2016) présentant les constructions des vaisseaux noirs (started), entrée (in) et sorties (out) de service des mêmes unités.
La Royaume-Uni devra faire face à de longues vacances navales entre la construction dernier Dreadnought (2022) et le retrait de service de l'Astute (2035). Ces longues années sans sous-marins à mettre sur cale obligent Londres à s'interroger sur le maintien ou non de ses compétences industrielles permettant conception et construction de vaisseaux noirs.

Le socle de compétences industrielles impératives à maîtriser pour les conception et construction de sous-marins, avant même de considérer les exigences de la propulsion nucléaire navale, doit être entretenu en permanence. Si bien que les États ambitionnant de devenir ou demeurer des fournisseurs de sous-marins ont toujours une unité sur cale pour leurs propres besoins et/ou pour satisfaire une marine cliente. 

Une première période de disette sous-marine se déployait depuis la mise sur cale du SNLE HMS Vengeance (1993) et celle du SNA HMS Astute, tête de série de sept SNA, en 2000. Ces années entraînèrent de lourdes conséquences sur le programme Astute puisque l'entreprise américaine General Dynamics Electric Boat portait secours à BAE Systems afin de sauver le programme.

La Royal Navy voit se profiler à l'horizon une nouvelle disette sous-marine dans ses tranches navales comprises entre les années 2025 et 2035. L'actuelle programmation navale devrait voir la quatrième unité de la classe Dreadnought (programme Successor) quitter sa cale aux alentours de l'année 2022. À l'autre extrémité de la période, le HMS Astute atteindra les 25 années de service en 2035. Et s'il fallait en croire cette assertion, son réacteur ne serait chargé que pour 25 années de service et ne serait même pas rechargeable.

Bis repetita placent, tout l'ouvrage est à remettre sur le métier. La première période présentée n'était pas traversée sans douleur et les coûts ne sont pas maîtrisés sur ce programme, des inquiétudes quant à au respect des spécifications opérationnelles ont longtemps demeurées. La future période ne sera pas moins difficile à affronter, d'autant que le retrait de service des Astute, sauf informations complémentaires, semble figé dans le temps.

Depuis le retrait des derniers classiques de la Royal Navy, les industriels britanniques abandonnaient la construction de telles unités faute d'un marché domestique et encore moins de trouver des relais à l'exportation. Pourtant, BMT proposait en 2011 le Vidar 36 afin d'essayer de revenir sur le marché, sans succès. Depuis, le Japon, la Corée du Sud, la Chine, la Suède arrivent ou reviennent sur le marché des sous-marins classiques. L'Espagne, La Corée du Nord, l'Iran, l'Australie et le Brésil peuvent, potentiellement, s'ajouter à cette liste. Si bien que la tendance n'est plus à la coopération mais à la concentration européenne ou à des luttes fratricides afin d'obtenir le même résultat.

Une des tendances majeures qui se dégage de la construction de sous-marins à propulsion atomique au Royaume-Uni (BROWN David K. et MOORE George, Rebuilding the Royal navy - Warship design since 1945, Londres, Seaforth Publishing, 2003, 208 pages) depuis le HMS Dreadnought (1963 - 1980) est l'acceptation d'un "american sector" comprenant le réacteur et la propulsion (voire la tranche missiles sur les SNLE) mais, également, la volonté de demeurer maître des compétences pour le reste du bateau. Ce principe guidait les conceptions des classes Valiant, Resolution, Swiftsure, Trafalgar, Vanguard, Astute et Dreadnought.

À moins d'un changement de paradigme, comme par exemple l'achat pur et simple de sous-marins aux États-Unis ou bien une construction sous licence sous assistance d'un des deux chantiers capables de concevoir et construire des sous-marins, une solution au problème précité ne peut-être trouvé ici. De l'autre côté de la Manche, il n'est pas non plus envisageable de concevoir et construire en commun une classe de SNA avec la France en raison de l' "american sector" qui l'interdit indirectement.

Il ne resterait que l'idée d'un programme commun entre US Navy et Royal Navy, par exemple, sur le SSN(X) dont la première unité serait admise au service actif en 2044. Par les Astute, Londres montrait une ambition similaire, voire égale, à celle de Washington sur ses sous-marins. Les seuls rivaux dans le monde des Virginia sont les Astute. Cependant, il n'est pas dit qu'une coopération d'égal à égal puisse se monter, même entre les deux plus proches alliés. Dans le domaine aéronautique, Washington contrôle rigoureusement, même avec ses alliés, l'accès à certains segments de technologies souveraines. Il y bien des raisons de croire que le Silent Service n'est pas plus ouvert.  Les Australiens semblaient croire qu'il leur était possible d'acquérir et/ou de louer des Virginia.

Au final, il ne resterait que deux grandes options. La première est une certaine rupture avec les accords de Nassau (21 décembre 1962) et tout ce qui s'y rapporte afin, par exemple, de nouer une coopération avec la France. La deuxième consiste soit dans l'allongement de la série des Astute, soit dans un lancement très avancé de leur programme de remplacement pendant la construction des Dreadnought. L'effort financier, dans un cas comme dans l'autre, est significatif. Sinon, il reste l'achat sur étagère de sous-marins classiques ou à propulsion atomique en Australie et aux États-Unis.

Une problématique bien connue au Royaume-Uni qui est aussi française sur les Suffren et le SN3G.

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