Au cours d'une précédente remarque, il s'était avérée que le programme FMAN/FMC conduisait probablement à l'introduction d'une future munition à lancement vertical. Quelle problématique pour les forces sous-marines ?
La diffusion continue des missiles anti-navire aux États exerce un rôle de "diffusion de la puissance maritime" ou The Diffusion of Maritime Power (titre d'un des articles publiés dans le recueil Diplomacy at Sea de James Cable, citée dans Hervé Coutau-Bégarie, Le problème du porte-avions, Paris, Économica, 1990, p. 69) depuis les années 1960 car il n'y a plus de lien de proportionnalité entre le feu porté, le tonnage du navire de guerre et le feu nécessaire pour couleur un navire. Cette diffusion s'est étendue aux groupes armés non-étatiques.
Le mardi 28 mars 2017 Harriet Baldwin (ministre britannique des acquisitions de Défense) et Laurent Collet-Billon (Délégué Général pour l'Armement) signaient un accord de coopération franco-britannique portant sur le lancement d'une phase d'études pour retenir les solutions techniques et technologiques du FMAN/FMC (Futur Missile Anti-Navire/Futur Missile de Croisière) ou FC/ASW (Future Cruise/AntiShip Weapon). Pendant trois années et pour 100 millions d'euros financés à parts égales, des arbitrages seront proposés afin de définir le futur missile anti-navire et de croisière pour les marines et armées de l'air des deux États. Cela porte l'horizon à 2020 pour décider du lancement ou non d'un démonstrateur technologique puis de la fin de la décennie 2020 pour disposer des premières munitions dans les forces.
L'ensemble des missiles cités ainsi que le concept CVS401 Perseus (cf. vidéo) proposé sont, depuis une plateforme navale, tirés depuis un lanceur vertical. Les Exocet et Harpoon n'étaient lancés que depuis des lanceurs disposés sur un plan horizontal, légèrement incliné. Rien ne permet d'attester que la phase de concept ne retiendra que le lancement vertical du FMAN/FMC pour une plateforme navale. Rien n'indique non plus que ce futur missile pourrait aller à contre-courant des choix techniques réalisés autour des cinq océans.
C'est pourquoi le cumul des trois types de munition lancés verticalement nous conduit à un déficit structurel en silos de lancement, en particulier pour les bateaux percés à 16 qui ne pourront certainement pas porter les trois capacités (défense aérienne, anti-navire et action vers la terre). L'arbitrage n'est pas impossible mais réduit, paradoxalement, la capacité de la structure navale à diffuser l'emploi de missiles différenciés sur chaque plateforme prévu pour.
Cela conduit à spécialiser les plateformes de 16 et 32 sabords (anti-navire, anti-aérien et action vers la terre) là, où, l'ensilotage de munitions devait permettre le multi-missions : ce sera au coût d'un minimum de silos afin de pouvoir disposer d'une capacité d'action minimale dans chaque des dimensions du combat naval. Une frégate percée à moins de 48 silos est un facteur de rigidité de l'organisation des forces navales.
Le nouveau problème qui avait été manqué est que le lancement vertical est incompatible avec l'architecture des deux nouveaux :
Le mardi 28 mars 2017 Harriet Baldwin (ministre britannique des acquisitions de Défense) et Laurent Collet-Billon (Délégué Général pour l'Armement) signaient un accord de coopération franco-britannique portant sur le lancement d'une phase d'études pour retenir les solutions techniques et technologiques du FMAN/FMC (Futur Missile Anti-Navire/Futur Missile de Croisière) ou FC/ASW (Future Cruise/AntiShip Weapon). Pendant trois années et pour 100 millions d'euros financés à parts égales, des arbitrages seront proposés afin de définir le futur missile anti-navire et de croisière pour les marines et armées de l'air des deux États. Cela porte l'horizon à 2020 pour décider du lancement ou non d'un démonstrateur technologique puis de la fin de la décennie 2020 pour disposer des premières munitions dans les forces.
L'ensemble des missiles cités ainsi que le concept CVS401 Perseus (cf. vidéo) proposé sont, depuis une plateforme navale, tirés depuis un lanceur vertical. Les Exocet et Harpoon n'étaient lancés que depuis des lanceurs disposés sur un plan horizontal, légèrement incliné. Rien ne permet d'attester que la phase de concept ne retiendra que le lancement vertical du FMAN/FMC pour une plateforme navale. Rien n'indique non plus que ce futur missile pourrait aller à contre-courant des choix techniques réalisés autour des cinq océans.
C'est pourquoi le cumul des trois types de munition lancés verticalement nous conduit à un déficit structurel en silos de lancement, en particulier pour les bateaux percés à 16 qui ne pourront certainement pas porter les trois capacités (défense aérienne, anti-navire et action vers la terre). L'arbitrage n'est pas impossible mais réduit, paradoxalement, la capacité de la structure navale à diffuser l'emploi de missiles différenciés sur chaque plateforme prévu pour.
Cela conduit à spécialiser les plateformes de 16 et 32 sabords (anti-navire, anti-aérien et action vers la terre) là, où, l'ensilotage de munitions devait permettre le multi-missions : ce sera au coût d'un minimum de silos afin de pouvoir disposer d'une capacité d'action minimale dans chaque des dimensions du combat naval. Une frégate percée à moins de 48 silos est un facteur de rigidité de l'organisation des forces navales.
Le nouveau problème qui avait été manqué est que le lancement vertical est incompatible avec l'architecture des deux nouveaux :
- SSN de classe Astute :
- Astute (2010 - 2035),
- Ambush (2013 - 2038),
- Artful (2016 - 2041),
- Audacious (2018 - 2043),
- Anson (2020 - 2045),
- Agamemnon (2022 - 2047)
- et Agincourt (2024 - 2049).
- SNA de classe Suffren :
- Suffren (2018 - 2048),
- Duguay-Trouin (2023 - 2053),
- Tourville (2024 - 2054),
- De Grasse (2025 - 2055),
- Casabianca (2027 - 2057)
- et Rubis (2029 - 2059).
Entre parenthèses, la durée de vie du chargement en combustible des réacteurs des Astute est de 25 ans, rien ne semble interdire un rechargement du cœur) de part et d'autre de la Manche.
Pourquoi cette incompatibilité ? Les Exocet et Harpoon n'étaient lancés que depuis des lanceurs disposés sur un plan horizontal pour des bâtiment de surface et encapsulés dans des véhicules sous-marins (une "torpille vide" portant la munition aérobie jusqu'à la surface où elle est éjectée dans la troisième dimension) pour les sous-marins.
Les missiles BGM-109 Tomahawk possèdent une version à changement de milieu pour sous-marins sous la désignation d'UGM-109. Il peut être à la fois lancé de deux manières différentes, c'est-à-dire soit via un Capsule Launch Systems (CLS) tiré par un Tube Lance-Torpilles (TLT), soit via un silo de lancement vertical intégré entre coques résistante et hydrodynamique (Los Angeles Improved class, Virginia Block I à II) ou dans un ensemble de silos intégrés dans un Tube Lance-Missiles (Virginia Block I à V, les quatre Ohio refondus). Dès lors, deux remarques peuvent être faites : la première est que les lancement horizontaux et verticaux coexistent dans l'US Navy tandis que la deuxième tient au fait que le lancement horizontal tend à disparaître autour du standard "VLS" (Vertical Lanch System). Ce dernier procédé simplifie grandement l'architecture sous-marine, les coûts de construction et permet de diminuer la pression sur le dimensionnement de la soute à armes tactiques tout en augmentant le nombre de munitions emporté.
Les missiles BGM-109 Tomahawk possèdent une version à changement de milieu pour sous-marins sous la désignation d'UGM-109. Il peut être à la fois lancé de deux manières différentes, c'est-à-dire soit via un Capsule Launch Systems (CLS) tiré par un Tube Lance-Torpilles (TLT), soit via un silo de lancement vertical intégré entre coques résistante et hydrodynamique (Los Angeles Improved class, Virginia Block I à II) ou dans un ensemble de silos intégrés dans un Tube Lance-Missiles (Virginia Block I à V, les quatre Ohio refondus). Dès lors, deux remarques peuvent être faites : la première est que les lancement horizontaux et verticaux coexistent dans l'US Navy tandis que la deuxième tient au fait que le lancement horizontal tend à disparaître autour du standard "VLS" (Vertical Lanch System). Ce dernier procédé simplifie grandement l'architecture sous-marine, les coûts de construction et permet de diminuer la pression sur le dimensionnement de la soute à armes tactiques tout en augmentant le nombre de munitions emporté.
Cela revient à dire que dans le cas franco-britannique il se posera la question, tout comme pour les bâtiments de surface, de l'opportunité de supporter les coûts de développement et d'essais d'un double mode de tir vertical et horizontal. Même questionnement à l'endroit des forces sous-marines (FOST et Submarine service). Dans le cas des surfaciers, les échos actuels laissent accroire une préférence pour le lancement vertical et l'abandon du tir horizontal.
Pour en revenir aux sous-marins, et dans le cadre de l'hypothèse la plus négative - l'abandon du tir vertical via un dispositif de changement de milieu (véhicule sous-marin, CLS, etc) -, il nous faudrait alors admettre que les FMAN/FMC ou FC/ASW ne pourraient pas être intégrés à bord des Astute et Suffren sans une reconstruction partielle. Deux solutions onéreuses s'offrent alors : intégrer des silos individuels entre coques résistante et hydrodynamique ou bien les grouper dans des TLM imposant alors d'insérer un tronçon de coque supplémentaire devant ou derrière le massif. La deuxième option supposerait alors que le dessin des deux SNA supportent un tel alourdissement sans déséquilibrer le rapport entre centres de flottaison, gravité et poussée. Les conclusions pourraient gravement circonscrire les capacités d'évolution des bateaux dans le temps.
L'ensemble des évolutions stratégiques hypothétiques pour la FOST, et surtout en ce qui concerne ses SNA, tendent à buter sur les équilibres des qualités nautiques des bateaux. La navigation sous les glaces de manière prolongée imposerait un massif renforcé, une nouvelle munition comme la FMAN/FMC pourrait représenter un coût d'intégration non-négligeable tandis que le contexte financier n'est pas à la hausse pour les forces conventionnelles.
L'ensemble des évolutions stratégiques hypothétiques pour la FOST, et surtout en ce qui concerne ses SNA, tendent à buter sur les équilibres des qualités nautiques des bateaux. La navigation sous les glaces de manière prolongée imposerait un massif renforcé, une nouvelle munition comme la FMAN/FMC pourrait représenter un coût d'intégration non-négligeable tandis que le contexte financier n'est pas à la hausse pour les forces conventionnelles.
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