© La Presse de
la Manche/Jean-Paul Barbier.
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Le Sous-marin Nucléaire d'Attaque Suffren (2021 - 2054 ?), accompagné par une nuée de six remorqueurs et pousseurs dont le Saire (RPC 12 type A), a quitté aux alentours de 10h00 ce matin la digue du Homet à laquelle il était amarré pour quitter la petite rade avant de franchir la passe Ouest, manifestement (AIS) précédé par le Bâtiment de Soutien et d'Assistance Métropolitain (BSAM) Garonne. Le Patrouilleur de Service Public (PSP) Cormoran veillait à environ 30 nautiques au large, au plus près du Dispositif de séparation du trafic (DST) des Casquets. Et ce serait depuis 11h00, ce mardi 28 avril 2020, que le Suffren se serait positionné au large du Becquet afin de procéder à sa première pesée statique.
Le Suffren
était amarré à la digue du Homet depuis le lundi 27 avril 2020 quand il
a été aperçu par plusieurs journalistes se mouvoir depuis la forme Cachin. Le Suffren
avait quitté le ventre maternel par une marche durant, environ, deux
jours à la vitesse de 30 mètres par heure entre les 3 et 5 juillet 2019
jusqu'au Dispositif de Mise à l'Eau (DME). Le Président de la République, M.
Emmanuel Macron, avait présidé à la cérémonie de lancement (12 juillet 2019).
Et depuis lors,
hormis les manœuvres pour vider la forme, remettre en eau partiellement le
bassin, charger le réacteur en combustible (novembre 2019 ?), procéder à la
première divergence (17 décembre 2019) et la première flottaison (3 février
2020) au sein de l'Installation Nucléaire de Base Secrète (INBS) Cachin : le
Suffren (2021 - 2054 ?) n'avait pas encore navigué, ne serait-ce qu'à l'intérieur de la darse.
Les essais à quai se déroulaient depuis juillet 2019. La propulsion aurait été
essayée avec l'alimentation de des turbines et turbo-alternateurs directement
par la vapeur produite par le bord au début de l'année 2020.
Il ne manquait
donc plus que le bateau « marche » par lui-même, à la seule force de son
réacteur nucléaire. Et cela aurait été chose faite le 27 avril lors du
changement de quai car il peut être supposé que la propulsion du Suffren (2021 - 2054 ?) a
participé à la manœuvre.
La première version du
papier de Jean Rioufol (Cherbourg. Première sortie du Suffren, le sous-marin
dernière génération, La Manche Libre, 27 avril) affirmait que le Suffren
(2021 - 2054 ?) avait procédé à un changement de quai le 27 avril afin d'aller
effectuer sa pesée. Mais il s'agirait de croire que son nouveau mouvement, le mardi
28 avril, peu après 10h00, aurait pour but d'aller effectuer la première pesée
statique.
Le Suffren
(2021 - 2054 ?) se serait alors élancé aux alentours de 10h00. Le cliché (Jean-Paul
Barbier, « Le Suffren vogue au large de Cherbourg », La
Presse de la Manche, 28 avril 2020) montrant l'évènement permet de comprendre
qu'en quittant la petite rade, le Suffren s'est dirigé,
accompagné par le Saire (RPC 12 type A) et cinq autres
remorqueurs et pousseurs, vers la passe Ouest. La photographie montre le Suffren
passant devant le fort de l'Ouest qui garde la passe.
Et le nouveau SNA aurait été précédé dans sa marche par le BSAM Garonne qui faisait des ronds dans la grande rade, avant de se diriger jusqu'au large du Becquet. Le Suffren mènerait sa première plongée statique depuis la fin de matinée à cet endroit tandis que la Garonne est allée se positionner plus au Nord : à l'Ouest du port Pignot où elle tiendra station toute la journée tandis qu'à une trentaine de nautiques plus au large, le PSP Cormoran tiendra la sienne au plus près du Dispositif de séparation du trafic (DST) des Casquets, en sentinelle. Les qualités manœuvrières de l'un et de l'autre justifiant très probablement l'emploi de l'un et l'autre.
Le PSP Cormoran avait quitté Boulogne-sur-mer quelques jours plus tôt et a participé à un PASEX avec la Marine égyptienne aux alentours du 20 avril. Le sous-marin S43 (Type 209-1400) était escorté par la frégate Taba (classe Oliver Hazard Perry) entre l'Allemagne et l'Égypte.
À noter que
simultanément à la mission de la Garonne, l'autre BSAM brestois,
le Rhône, tirait des rails au Nord de St Brieuc tandis que dans
une zone contiguë les RFA Lyme Bay et RFA Tidespring menaient
des exercices dont des ravitaillements à la mer.
Et pendant ce
temps-là, le chasseur de mines tripartite Cassiopée a semble-t-il
mouillé au large pendant toute la journée.
Entre temps, le
Suffren positionné au large du Becquet, c'est-à-dire à l'Ouest de
Cherbourg et de ses digues, s'est très probablement adonné à sa première pesée
statique.
La « pesée »
statique consiste pour un sous-marin au neuvage ou sortant de grand carénage
(IPER) d'aller se positionner au sein d'un plan d'eau sûr pour sa sécurité et
celle d'autrui. Contrairement à la pesée qui se déroule au début ou au cours
d'une patrouille alors que le sous-marin est en mouvement, la plongée statique
verra le bateau se mettre en panne, à la merci des courants s'il y en a.
L'équipage
procède alors à une ronde d'étanchéité qui est le préalable à toute plongée.
Quand les rondiers rendent compte que toutes les ouvertures sont fermées et
dans la bonne position, le commandant peut alors ordonner que toutes les purges
soient manœuvrées : les ballasts se remplissent d’eau afin que le bateau
puisse plonger. Les rondiers rendent à nouveau compte de l’état des ouvertures
de coque pendant que le bateau s’enfonce dans son élément.
La pesée statique
permettra d’apprécier si le bâtiment est bien équilibré de l'avant à l'arrière
et de bâbord à tribord conformément aux calculs desquels procèdent sa
conception. Le sous-marin doit pouvoir se trouver à
l'équilibre parfait entre deux eaux : la flottabilité doit être nulle. Les
qualités manœuvrières du sous-marin en dépendent car si la pesée révèle des
défauts qui ne sont pas corrigés alors ils réduiront la liberté de manœuvre. Un
certain nombre de caisses de réglage et d’assiette permettent de corriger le
balancement du bateau, si besoin était. D’où la connaissance du déplacement en
plongée selon la quantité d’eau qu’il faut admettre dans ces caisses, et ce,
par rapport au modèle théorique qui a été calculé au bureau d’études.
D’où
l’importance de l’exercice qui s’est très probablement déroulé entre la fin de
mâtinée et la fin d’après-midi car cette première pesée de la tête-de-série du
programme Barracuda servira de référence à tous les autres, notamment si
des modifications devaient être apportées.
L'ensemble des
moyens visibles et au soutien du Suffren n'a pas quitté la zone
au moment où sont publiées ces lignes : la Garonne et le Cormoran
sont toujours au large de Cherbourg, le Rhône au
mouillage an Nord-Est de St Brieuc et la Cassiopée mouillant
quant à elle au large du Havre. Ce serait presque à croire que le Suffren
va se rendre directement à Brest dans la foulée de sa pesée statique
puisque les dispositions prises pour l'encadrer tardent à se lever.
Prochaines
étapes : essais de navigation en surface ?
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