Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





27 avril 2020

« German Battleship Helgoland: detailed in the original builders' plans » d'Aidan Dodson



     La série Detailed in the original builders' plans publiée aux éditions Seaforth Publishing bénéficie de sa neuvième publication grâce au travail d'Aidan Dodson. Et il s'agit du premier de ces ouvrages s'intéressant à un bâtiment de facture étrangère, en l'espèce la deuxième classe de Dreadnought allemands. German Battleship Helgoland: detailed in the original builders' plans (Londres, Seaforth Publishing, 2019, 144 pages) ravira tous les passionnés d'architecture navale, en particulier les maquettistes en mal de projets.

Aidan Dodson est chercheur au Département d'archéologie et d'anthropologie de l'Université de Bristol. Dans son domaine d'études principal, il est l'auteur de dix-sept livres et de plus de 300 articles et revues. Sur une approche complètement différente, il travaille également sur l'histoire navale entre le milieu du XIXe siècle et aujourd'hui. Il est, notamment, l'auteur The Kaiser's Battlefleet: German Capital Ships 1871–1918 (Londres, Seaforth Publishing, 2015, 208 pages) et de Before the Battlecruiser: The Big Cruiser in the World's Navies 1865-1910 (Londres, Seaforth Publishing, 2018, 288 pages). Il a achevé une étude quant au sort des anciens bâtiments de guerre ennemis après les deux guerres mondiales qui est sous presse, ainsi qu'une au sujet des croiseurs allemands du IIe Reich qui est en préparation.


L'ouvrage de 144 pages se divise entre une introduction (pp. 6 - 20) et l'ensemble des plans qui s'étalent sur pas moins de six parties, toutes spécialisées sur une partie des bâtiments. Une bibliographie et une liste des plans présentés achèvent l'ouvrage. La grande valeur ajoutée de cette série d'ouvrages est qu'il s'agit des plans originaux des chantiers navals qui ont bénéficié d'une numérisation de grande qualité. Et la petite histoire rejoint la grande car ces plans, présentés dans cet ouvrage, sont issus de ceux obtenus par la commission navale inter-alliés et ont donc été stockés, in fine, au musée naval de Greenwich. Est-ce à dire qu'un jeu de plans existerait en France ?

L'introduction est riche et n'a pas à rougir face à celles composées pour des monographies navales. Elle permet de positionner la classe Helgoland (SMS Helgoland (1911 - 1921), SMS Ostfriesland (1911 - 1921), SMS Thüringen (1911 - 1921) et SMS Oldenburg (1912 - 1921) dans la construction de la Kaiserliche depuis la mise sur cale des cuirassés de la classe Brandenburg, première série de cuirassés modernes allemands. Il est remarquable d'apprendre que les Helgoland furent 20% plus coûteux que leurs prédécesseurs de la classe Nassau, eux-mêmes 20% plus onéreux que la classe Deutschland.

Les Helgoland (4) constituent un allongement (146,1 à 167,2 mètres) et un alourdissement (21 000 à 25 000 tonnes) de la classe Nassau (2) afin de pouvoir porter l'artillerie principale de 12 pièces de 280 mm en six tourelles doubles en 12 pièces de 305 mm en autant de tourelles doubles. La puissance propulsive était, par voie de conséquence, augmentée de 22 000 à 28 000 CV afin que les cuirassés puissent continuer à soutenir 20,5 nœuds.

À titre de comparaison, les cuirassés françaises de la classe Bretagne (3) directement comparables (25 000 tonnes à pleine charge dans les deux cas) aux Helgoland (4) furent mis sur cale (1912 - 1916) quatre années plus tard que leurs devanciers allemands (1908 - 1912). Les premiers ne furent supérieurs aux deuxièmes que par l'adoption du 340 mm en dix pièces contre 12 de 305 aux rivaux allemands. Mais dans le détail, les bateaux allemands paraissaient mieux réussis car mieux protégés vis-à-vis de ceux qu'ils avaient à affronter.

Et l'ouvrage ne le mentionne car ce n'est pas son sujet que la carrière opérationnel de ces cuirassés mais la troisième unité de la classe, le SMS Thüringen, fut transféré en France en avril 1920 aux titres des dommages de guerre. Il a terminé sa vie comme cible au large du polygone de Gavres où il fut couler en août 1921.

La totalité des avant-projets étudiés est présentée par Aidan Dodson (p. 7). Le lecteur y retrouvera le détail des dispositions envisagées pour l'artillerie principale, forte de dix à douze pièces selon les avant-projets. Les Allemands envisagèrent, notamment, une curieuse configuration avec deux tourelles disposées côte-à-côte à l'avant. Une disposition classiquement étudiée, voire retenue au milieu du bâtiment. Mais, et c'est tout aussi curieux, aucune des solutions envisagées ne considérait une disposition de l'artillerie principale entièrement en ligne. Pourtant seule configuration où les pièces peuvent être battantes d'un bord à l'autre.

Les pages du livre sont donc remplies dans leur immense majorité par le détail des plans de ces cuirassés dont une double page (pp. 38 - 39) contenant le profil complet d'un cuirassé classe Helgoland au 1:100. Les maquettistes et passionnés d'architecture navale seront certainement ravis de pouvoir explorer à foison ces bâtiments, voire à se lancer dans quelques projets. À noter la disposition de tubes lance-torpilles axiales, au droit du premier écubier à l'avant et sous la proue. 

Aidan Dodson, German Battleship Helgoland: detailed in the original builders' plans, Londres, Seaforth Publishing, 2019, 144 pages.

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