Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





26 octobre 2018

FTI : accélération de la production ? Décalage(s) ?

© Aircube06. Voir ses modélisations.


Sur une information de Defense Review repérée par la rédaction de DSI, Athènes et Paris progressent au sujet du dossier FREMM. Le ministre de la Défense grec Panos Kammenos visitait et le salon Euronaval 2018 et rencontrait madame la ministre de la Défense. Le plan "2 + 2" (location de deux frégates et construction en Grèce de deux autres frégates) établi en 2013 sert toujours de base aux discussions. Depuis le mois d'août 2018, l'offre n'est plus centrée sur les FREMM mais bien les FTI. La location serait supplantée par une construction en France deux FTI dans l'une des versions proposées à l'exportation sous l'appellation Belh@rra en plus de deux unités à mettre sur cale dans un chantier grec. Il en ressortirait donc plusieurs conséquences potentielles quant à la production des FTI et au format de la flotte de surface.

La partie française aurait assuré aux négociateurs grecs que dans l'hypothèse d'une signature d'un contrat en 2018, la première frégate destinée à la marine grecque serait mise sur cale en France en 2020 tandis que la quille de la deuxième serait posée en Grèce en 2021. Elles seraient livrées en 2024, 2025 suivies par deux autres en 2026 (France) et 2027 (Grèce).

Du côté français, le calendrier de l'industrialisation des cinq FTI (programme à 4 milliards d'euros, 500 millions par bateau) n'est toujours pas dévoilé. Cela n'empêche pas d'en connaître deux bornes qui sont la livraison de la première frégate en 2023 tandis que la cinquième rejoindrait la Flotte en 2029 pour des entrées en service comprises entre 2025 et 2030. La cadence de production est de l'ordre des 18 mois. La FTI n°1 verra l'usinage de ses premières pièces et tôles dès 2019.


Usinage
Mise sur cale
Livraison
Admission au service actif

FTI n°1


Fin 2019
(septembre ?)

2020

1er janvier (?) 2023

2023-26 ?

FM 400 n°1


2019 ?

2021/22 ?

2024

2026 ?

FTI n°2


mars 2020 ?

2023 ?

2024 ?

2027 ?

FTI n°3


septembre 2021 ?

2024 ?

2026 ?

2028 ?

FM 400 n°2


2022 ?

2025 ?

2026

2028 ?
 
FTI n°4


mars 2023 ?

2026 ?

2027 ?

2029 ?

FTI n°5


septembre 2024 ?

2027 ?

2029

2030


Certaines questions apparaissent immédiatement avant même cette proposition de calendrier à main levée : satisfaire des commandes provenant d'autres Etats est-il compatible avec le calendrier négocié ou toujours en cours de négociation avec la Marine nationale ? Faisons le décompte de l'activité industrielle de l'arsenal de Lorient :

  • huit FREMM et une corvette Gowind auront été lancées et livrées en douze ans (2007 - 2018) ;
  • deux FREMM et sept FTI - sans compter de possibles commandes à l'exportation comme, par exemple, les corvettes Gowind annoncées par le Président Macron pour la marine émirienne - doivent être lancées en douze ans (2018 - 2030).

Le volume de tonnes de coques que le chantier lorientais de Naval group peut absorber n'est peut être pas un facteur aussi limitant que la capacité à construire plusieurs unités simultanément. La nef d'assemblage est le bassin n°3 (côté Lanester) dont la longueur atteint 240 mètres. Une FREMM (142 mètres) et une Gowind 2500 (102 mètres) pouvaient y prendre place. Il ne serait par contre pas possible que deux FTI puissent être mises sur cale simultanément (2 x 122 mètres).

D'un côté comme de l'autre, le volume concerné est de neuf unités. Si à dimensionnement égal le chantier de Lorient pouvait y faire face alors la Marine ne risquerait pas de voir une ou plusieurs frégates livrées avec un décalage par rapport au calendrier initial. Il serait difficile pour la Grèce de demander une accélération du programme alors qu'il est prévu pour la tête de série deux années pleines entre la livraison et l'admission au service actif. Il en avait fallu trois pour l'Aquitaine, première de sa classe.

Mais il demeure, néanmoins, la question de l'opportunité politico-stratégique de modifier le calendrier du programme. Deux frégates de plus produites à Lorient peut permettre de réduire de 18 mois à 15, voire 11 la construction de chaque unité entraînant peut être là un effet de série et des économies d'échelles à la clefs de l'ordre, potentiellement, d'une "demi-frégate".

Par ailleurs, rien que le rédacteur de cette note demeure attentif à la livraison à la Grèce et de missiles anti-aériens Aster 30 et de Missiles de Croisière Naval (MdCN). Athènes avait souhaité se procurer des destroyers de la classe Kidd avec des SM-2 MR mais Washington refusait au nom de la stabilité régionale. Refus levé quand Paris pouvait proposer ses FREMM de classe Aquitaine modifiées avec des Aster 30 (portée de 100 km). C'est cela pourvoir aux besoins de sécurité d'un Etat. Cela confirme que le MdCN, en premier lieu, demeure un des points cardinaux du besoin tel qu'exprimé par les Grecs et tel que perçu par les citoyens de leur Etat. Les FTI doivent porter deux lanceurs Sylver A50 (Aster 15 et 30). Il serait donc question pour la Grèce de voir percer la plage avant de deux lanceurs Sylver A70, toujours sur la plage avant.

L'enjeu est alors de savoir dans quelle mesure les choix technico-opérationnels de l'avant-projet des quatre frégates proposées à la Grèce pourront être proches de la version Marine nationale. Des achats croisés sont envisageables pour une très grande partie des pièces et équipements des bâtiments. En outre, les Sylver A70 intégrés aux coques grecques ne manqueront pas d'intéresser la Marine qui s'interroge avec la DGA sur l'opportunité de cette opération à l'endroit et des deux frégates Horizon et des FTI.

C'est pourquoi l'agencement industriel du programme FTI avec une éventuelle commande grecque pour quatre unités dont deux mises sur cale en France aiderait à respecter l'enveloppe financière, voire à optimiser la dépense au point de revenir sur des choix comme la limitation à 16 sabords ou bien l'absence de brouilleurs, de lance-leurres. Il ne serait pas non plus étonnant que tout le programme FTI ait été calculé sur le plan financier avec l'appoint fort probable de deux unités grecques : la Marine aurait fait entrer les cinq frégates dans l'enveloppe allouée, quitte à abandonner quelques équipements pour ne pas avoir à réduire d'autres enveloppes dédiées dont celles aux qualités intrinsèques de la plateforme. Ces équipements mis de côté reviendraient alors avec la commande grecque permettant de réduire la facture initiale au point de faire entrer ces équipements dans l'enveloppe, sans jamais la dépasser. C'est une hypothèse à creuser.

2 commentaires:

  1. Très bon projet pour la Royale, pour la marine grecque, ainsi que pour notre industrie navale, pour les cadences, en cas d'autres commandes ou d'augmentation de la série il y a la possibilité pour naval group des heures sup ou des embauches.

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  2. Aux dernières nouvelles, le Pérou aurait aussi manifesté son intérêt pour 2 a 4 FTI pour renouveller sa flotte de surface. A voir.

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