Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





08 octobre 2019

SN3G : nouvelle vue de l'avant-projet retenu ?

© Ministère des Armées.
Le document "Le projet de loi de finances 2020 - LPM année 2" relatif au budget Défense de la loi de finances initiale contient une vue d'un des avant-projets du SN3G (p. 28) repérée par Mer et Marine (Vincent Groizeleau, "Dissuasion : 25 milliards en cinq ans pour le renouvellement des deux composantes", Mer et Marine, 2 octobre 2019). C'est la deuxième fois qu'une représentation est communiquée officiellement après le profil de coque dévoilé par Naval group avant EuroNaval 2018.

Ce budget contiendra des opérations majeures (contrairement à ce qui était proposé dans le billet relatif à la "section" Marine dudit budget) au profit de la dissuasion nucléaire à hauteur de 4,7 milliards d'euros dont une part substantielle profitera à la composante océanique tant pour la troisième génération de SNLE que pour la quatrième version du missile Mer Sol Balistique Stratégique (MSBS) M51.
 
"Quel est l’avenir des composantes de la dissuasion ? Il est écrit pour la force océanique stratégique, les options retenues conduisant à un SNLE et à un missile aux caractéristiques dimensionnelles semblables à la génération actuelle. Cette décision a été prise parce que le niveau de performance souhaité le permettait et pour ne pas introduire, à l’horizon 2030, des systèmes en complète rupture avec l’existant. Nous sommes ainsi, pour les missiles balistiques, dans une démarche incrémentale visant au remplacement d’un étage tous les 8 à 12 ans ; cela permettra à la fois des gains de performance et le maintien des compétences industrielles de Safran/Herakles."
Laurent Collet-Billon, Délégué Général à l'Armement (28 juillet 2008 - 1er juillet 2017), audition devant la commission de la Défense et des forces armées, Assemblée nationale, 30 avril 2014)

Le M51.4 est évoqué par la communication ministérielle sans que les objectifs du programme soient détaillés. Il est écarté la possibilité de concevoir un nouveau MSBS. Une évolution incrémentale du M51 permettra autant de préserver les compétences industrielles que d'adapter ce vecteur de la dissuasion à l'évolution des risques et menaces.

Néanmoins, il peut être attendu que le premier, voire le deuxième étage, du M51 soit remplacé et qu'une nouvelle tête nucléaire prenne la suite de la TNO 2. Les calendriers des SN3G et M51.4 semblent être liés et donc mis en rapport afin que la plateforme et le vecteur soient au rendez-vous pour l'entrée en service du premier SN3G.

Les M51.3 et .4 ne cohabiteront pas sur les SN3G, contrairement aux SN2G qui avait mis en œuvre les M45 et M51. Hormis Le Terrible qui avait été mis en service avec le nouveau MSBS, les trois premiers étant refondus IAM51 lors d'IPER successives. Une cohabitation des M51.3 et .4 n'auraient toutefois pas obligé à d'aussi importantes évolutions architecturales puisque les versions du M51 possèdent des dimensions qui sont presque exactement les mêmes.

"J’ai donc fait en sorte aussi, s’agissant de la composante océanique, de lancer des adaptations futures du missile M51, pour permettre que le tonnage des futurs sous-marins reste très proche de celui nos Triomphant." 
François Hollande, Président de la République, Discours sur la dissuasion nucléaire - Déplacement auprès des forces aériennes stratégiques. Istres, 19 février 2015.

Par ailleurs, il conviendrait d'en conclure que l'absence d'augmentation du diamètre de coque des SN3G en raison des hauteurs de chaudière et de MSBS inchangées qui a été dévoilée par le président Hollande en 2015 pourrait très fortement contraindre toute évolution significative du vecteur. A moins de modifier la coque résistante, voire le nombre de missiles embarqués, la composante océanique de la dissuasion serait engoncée dans un carcan devant concilier ce dernier avec les nouvelles problématiques quant à la pénétration des défenses adverses qui exigent, presque toutes, du volume et de la masse.



Service 
Actif 
M45 

1997 
M51.1 

1996 - 2010 
M51.2 

2008 - 2016 
M51.3 (ex-M5) 

2014 - 2025 
M51.4 

2035 
Tête 
nucléaire 

6 x TN75 
6 x TN75 
6 x TNO 
6 x TNO 2 
Nouvelle 
tête ? 


Partie 
haute 


Partie haute M45 
Nouvelle partie haute  
(TNO 
+ 
Nouvelles aides à la pénétration) 



3e 
étage 




Nouveau 3e étage 

Traitement obsolescences 

2e 
étage 





? 
1er 
étage 





? 
Portée 

6 000 km 
> 6 000 km 
> 9000 km 
> 10 000 km 

SN2G n°1 

Le 
Triomphant 

21 
Mars 
1997  


IAM51 (2013-16) 3e lot M51 
Tir 1er juillet 2016 
IPER (2025 – 28) 
SN3G n°1 
2035 

SN2G n°2 

Le 
Téméraire 

23 
Décembre 
1999 


IAM51 (2016-19)   
IPER (2028 – 31) 
SN3G n°2 
2038 ? 
SN2G n°3 

Le 
Vigilant 

26 
Novembre 
2004 

IAM51 (2010-13) 2e lot M51 
Tir 5 mai 2013 (échec) 

IPER (2022 – 25) 
SN3G n°3 
2041 ? 

SN2G n°4 

Le 
Terrible 

20 
Septembre 
2010 

1er lot M51 Tirs : 
27 janvier 2010 
10 juillet 2010 

IPER (2019 – 22) 
SN3G n°4 
2044 ? 


La nouvelle illustration du SN3G confirme ce qui avait été vu en octobre 2018, à savoir une silhouette très proche de celles des Triomphant. Il n'y a pas d'élément de comparaison pour apprécier la longueur de la coque et le diamètre de celle-ci, contrairement à la conférence de presse d'octobre 2018 où les vues des SN2G et SN3G étaient superposées afin de suggérer que le deuxième serait d'un diamètre similaire, si ce n'est le même, au premier mais d'une longueur légèrement plus importante. Elle pourrait être de l'ordre de 148 à 155 mètres contre 138 pour les Triomphant.

Il y a trois différences majeures entre les silhouettes des SN2G et SN3G :

La première est le massif qui possède un "pied", à l'instar des Suffren, très franc. Les barres de plongée avant sont toujours disposées de part et d'autre de l'avant du sommet du massif. A juger sur d'autres pièces : ces barres de plongée avant paraissent plus longues.

L'arrête arrière de ce dernier ne forme plus un angle légèrement obtus avec la coque mais est franchement obtus. Donnant l'impression d'un massif légèrement penché en avant comme cela était prévu pour les Barracuda avant que le Suffren n'apparaissent avec des lignes plus classiques pour son massif.

L'appareil à gouverner est en croix de Saint-André. Les barres de plongée ne paraissent pas dépasser au-delà du diamètre de la coque, permettant au SN3G de proposer en secteur frontal le seul arrondi de la coque et le massif à présenter aux ondes des sonars actifs. 

La qualité de l'illustration n'est pas d'une qualité appropriée pour l'affirmer avec certitude. Il semblerait bien que la barre de plongée supérieure bâbord se devine, par symétrie avec son équivalent à tribord. Au milieu, entre ces deux barres, aurait été placé un appendice ayant la forme d'un aileron. Deux hypothèses peuvent être proposées : il participerait à la manœuvre, semblant d'héritage de l'appareil à gouverner en H des SN2G et aurait donc un pendant sous la coque. Mais les Suffren n'ont pas une telle disposition. Ou bien cet appendice participerait à la mise en œuvre d'une antenne linéaire remorquée avec ou sans dispositif de ravalement car son installation par l'une des barres de plongée en croix de Saint-André ne serait pas aidée, voire pas possible du tout.

Il s'agirait donc de la troisième représentation du SN3G depuis la première publiée dans La technologie des sous-marins d'Alain Bovis (Bayeux, Heimdal, 2016, 128 pages). Trois représentations pour, semble-t-il, deux avant-projets qui se distinguent par le massif et son incorporation à la coque hydrodynamique et l'appareil à gouverner (en H sur l'un, en croix de Saint-André sur les deux autres).

Dans ce qui ne se voit pas, des interrogations subsistent quant aux évolutions apportées à l'appareil propulsif. Il n'aurait pas été retenu une propulsion entièrement électrique donc l'immense avantage aurait été de permettre un raccourcissement du linéaire de coque exigé par la propulsion. Rien n'indique un choix similaire ou différent quant aux soutes ou à la soute de missiles balistiques. Les Américains développent le Common Missile Compartment (CMC) à raison de quatre MSBS par CMC. 


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