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L'administrateur - Fox 2 - du blog grec IDBAM (Ισορροπία Δυνάμεων στη Βαλκανική & Ανατολική Μεσόγειο - Équilibre des puissances dans les Balkans et la Méditerranée orientale) fait remarquer à juste titre que la ministre des Armées, Mme Florence Parly, rencontrait ce jeudi 10 octobre à partir de 9h30 le ministre de la Défense nationale de la République hellénique, M. Nikos Panagiotopoulos. Ce dernier affirme qu'une lettre d'intention pour deux frégates de défense et d'intervention aurait été signée.
Aucune communication institutionnelle française n'entoure cette rencontre bilatérale : rien sur les comptes des administrations concernées sur les réseaux sociaux. Rien sur le site du ministère. L'agenda de la ministre des Armées contient pourtant à cette date, et en précisant l'heure, cette entrevue. Mais aucun communiqué de presse ne vient préciser les avancées, ne serait-ce que les dossiers étudiés. Si telles déclarations ne sont pas obligatoires, la nouvelle séquence en Syrie aurait pu être l'occasion de dire quelque chose sur l'action diplomatique des deux pays.
Selon M. Nikos Panagiotopoulos, dont les propos sont rapportés (Δημήτρης Κελεπούρης, "Υπογράφθηκε η LoI για τις φρεγάτες, στο τελικό στάδιο η FOS των Mirage και τα NH90", Πτήση & Διάστημα, 10 octobre 2019) dans le magazine d'aéronautique et de défense Πτήση & Διάστημα (Vol et Espace), de nombreuses questions ont été abordées :
- intrusions de navires de forage turques escortés par la marine turque dans la parcelle n°7 de la zone économique exclusive chypriote malgré les permis d'exploration accordés à des compagnies françaises et italiennes,
- le dossier des deux frégates,
- des difficultés au sujet du soutien des Mirage 2000 EG/BG et -5 EG/BG,
- d'autres difficultés touchant la livraison des six derniers NH90 de la commande grecque de 2003 pportant sur un total de 20 machines (16 TTH + 4 CSAR), assorties de 14 options (12 TTH + 2 CSAR) non-affermies à ce jour.
Et M. Nikos Panagiotopoulos se targue d'avoir pu signer avec son homologue française la lettre d'intention soumise à Paris en juin pour les deux frégates que la Grèce compte acquérir. Signature qui permettrait de lancer l'approvisionnement pour la construction des deux bâtiments grecs. Un beau chassé-croisé en pleine offensive turque en Syrie...
Cette discrétion de Paris en ce jour est représentative de la conduite française sur ce dossier depuis l'éclatement de la crise des dettes souveraines (2009). Par un contraste saisissant, la Grèce manifeste année après année sa volonté d'acquérir, d'abord, des bâtiments issus du programme FREMM avec des SCALP-naval dès 2005, au plus tard. En raison de l'évolution de la stratégie génétique des force sur la trame frégates, Athènes se tourne vers le programme FTI avec des unités porteuses du MdCN selon un plan d'acquisition dit "2 + 2" (deux frégates construites en France, les deux suivantes en Grèce).
Athènes presse Paris au plus haut niveau des échanges gouvernementales et parfois publiquement d'aboutir comme quand il avait été question, en 2012 puis en 2018 de louer des bâtiments de la Marine nationale (FREMM principalement mais les F70 ASM et AA furent aussi évoquées) pour répondre au besoin grec jugé urgent.
Le plan 2 + 2 structure les négociations depuis 2013 et portait donc sur l'acquisition de FREMM. Au plus tard en 2018, les négociations portaient désormais sur des frégates de la gamme commerciale Belh@rra puisque la FTI est la version France et non pas la version export.
La phase actuelle des négociations débutait au plus tard au mois de juin 2019 par l'envoi d'une lettre d'intentions demandée par Paris à Athènes afin de sanctionner l'intérêt grecque pour les frégates Belharra (Xavier Vavasseur, "Greece Sends LOI to France for Belharra Frigates, Looking for Financing", Naval News, 6 juin 2019).
Dès le mois de juillet 2019 les discussions évoluent sur la base d'un accord de gouvernement à gouvernement (Xavier Vavasseur, "France & Greece Working on G-to-G Agreement for Multi-Mission Frigates", Naval News, 26 juillet 2019) qui ne portent plus sur les frégates Belharra mais sur la FDI, c'est-à-dire la version Marine nationale. Le dossier tendrait même à reprendre l'ingénierie du programme CaMo (Capacité Motorisé), qualifié abusivement de "FMS à la française" car la réalité est bien plus nuancée.
Il s'agirait toujours du plan 2 + 2. La deuxième partie du programme, c'est-à-dire la construction de deux frégates en Grèce, ne serait plus qu'une option assortie à la construction en France des deux premières frégates.
La version grecque de la FDI se distinguerait par la présence d'un lanceur SYLVER A70 sur la plage avant entre la pièce de 76 mm et les deux SYLVER A50 au pied du château comportant la passerelle. Les sources divergent quant au nombre de SYLVER A50 sur les FDI grecques : parfois deux (16 x ASTER 15/30), parfois trois (24 x ASTER 15/30). L'expression du besoin grec depuis 2009 porte prioritairement sur des bâtiments de défense aérienne.
Il sera intéressant d'observer si la version Marine nationale de la FDI adaptée au besoin grec évolue jusqu'à disposer de deux pièces de Rapid SeaFire 40 CTA de Thales alliées à une tourelle de 57 mm comme cela avait été envisagé sur les FTI avant que les pièces de 76 mm soient préférées. Une disposition de l'artillerie retenue pour les cinq Type 31 britanniques.
La partie française aurait assuré, en 2018, aux négociateurs grecs que dans l'hypothèse d'une signature d'un contrat en 2018, la première frégate destinée à la marine grecque aurait été mise sur cale en France en 2020 tandis que la quille de la deuxième aurait été posée en Grèce en 2021. Elles seraient livrées en 2024, 2025 suivies par deux autres en 2026 (France) et 2027 (Grèce). Avec la nouvelle mouture de la proposition française, une FDI grecque serait livrée en 2024 entre les FDI n°1 (2023) et n°2 (2025) tandis que la deuxième serait livrée soit en 2025, c'est-à-dire avant la FDI n°3 (2025) ou bien en 2026 donc avant les FDI n°4 (2027) et n°5 (2029).
Calendrier de production qui revient à question dans la pratique la véracité de la capacité du chantier Naval group de Lorient à pouvoir mettre simultanément sur cale deux frégates FDI de 121,6 mètres. La nef d'assemblage est le bassin n°3 (côté Lanester) dont la longueur atteint 240 mètres. Une FREMM (142 mètres) et une Gowind 2500 (102 mètres) pouvaient y prendre place. Il ne serait par contre pas possible que deux FTI puissent être mises sur cale simultanément (2 x 122 mètres).
Addenda : billet mis en ligne à 21h23. Le compte Twitter de la ministre des Armées publient les deux tweets suivants à partir de 22h01. Réaction tardive par rapport aux habitudes dudit compte et à une rencontre matinale...
Cette discrétion de Paris en ce jour est représentative de la conduite française sur ce dossier depuis l'éclatement de la crise des dettes souveraines (2009). Par un contraste saisissant, la Grèce manifeste année après année sa volonté d'acquérir, d'abord, des bâtiments issus du programme FREMM avec des SCALP-naval dès 2005, au plus tard. En raison de l'évolution de la stratégie génétique des force sur la trame frégates, Athènes se tourne vers le programme FTI avec des unités porteuses du MdCN selon un plan d'acquisition dit "2 + 2" (deux frégates construites en France, les deux suivantes en Grèce).
Athènes presse Paris au plus haut niveau des échanges gouvernementales et parfois publiquement d'aboutir comme quand il avait été question, en 2012 puis en 2018 de louer des bâtiments de la Marine nationale (FREMM principalement mais les F70 ASM et AA furent aussi évoquées) pour répondre au besoin grec jugé urgent.
Le plan 2 + 2 structure les négociations depuis 2013 et portait donc sur l'acquisition de FREMM. Au plus tard en 2018, les négociations portaient désormais sur des frégates de la gamme commerciale Belh@rra puisque la FTI est la version France et non pas la version export.
La phase actuelle des négociations débutait au plus tard au mois de juin 2019 par l'envoi d'une lettre d'intentions demandée par Paris à Athènes afin de sanctionner l'intérêt grecque pour les frégates Belharra (Xavier Vavasseur, "Greece Sends LOI to France for Belharra Frigates, Looking for Financing", Naval News, 6 juin 2019).
Dès le mois de juillet 2019 les discussions évoluent sur la base d'un accord de gouvernement à gouvernement (Xavier Vavasseur, "France & Greece Working on G-to-G Agreement for Multi-Mission Frigates", Naval News, 26 juillet 2019) qui ne portent plus sur les frégates Belharra mais sur la FDI, c'est-à-dire la version Marine nationale. Le dossier tendrait même à reprendre l'ingénierie du programme CaMo (Capacité Motorisé), qualifié abusivement de "FMS à la française" car la réalité est bien plus nuancée.
Il s'agirait toujours du plan 2 + 2. La deuxième partie du programme, c'est-à-dire la construction de deux frégates en Grèce, ne serait plus qu'une option assortie à la construction en France des deux premières frégates.
La version grecque de la FDI se distinguerait par la présence d'un lanceur SYLVER A70 sur la plage avant entre la pièce de 76 mm et les deux SYLVER A50 au pied du château comportant la passerelle. Les sources divergent quant au nombre de SYLVER A50 sur les FDI grecques : parfois deux (16 x ASTER 15/30), parfois trois (24 x ASTER 15/30). L'expression du besoin grec depuis 2009 porte prioritairement sur des bâtiments de défense aérienne.
Il sera intéressant d'observer si la version Marine nationale de la FDI adaptée au besoin grec évolue jusqu'à disposer de deux pièces de Rapid SeaFire 40 CTA de Thales alliées à une tourelle de 57 mm comme cela avait été envisagé sur les FTI avant que les pièces de 76 mm soient préférées. Une disposition de l'artillerie retenue pour les cinq Type 31 britanniques.
La partie française aurait assuré, en 2018, aux négociateurs grecs que dans l'hypothèse d'une signature d'un contrat en 2018, la première frégate destinée à la marine grecque aurait été mise sur cale en France en 2020 tandis que la quille de la deuxième aurait été posée en Grèce en 2021. Elles seraient livrées en 2024, 2025 suivies par deux autres en 2026 (France) et 2027 (Grèce). Avec la nouvelle mouture de la proposition française, une FDI grecque serait livrée en 2024 entre les FDI n°1 (2023) et n°2 (2025) tandis que la deuxième serait livrée soit en 2025, c'est-à-dire avant la FDI n°3 (2025) ou bien en 2026 donc avant les FDI n°4 (2027) et n°5 (2029).
Calendrier de production qui revient à question dans la pratique la véracité de la capacité du chantier Naval group de Lorient à pouvoir mettre simultanément sur cale deux frégates FDI de 121,6 mètres. La nef d'assemblage est le bassin n°3 (côté Lanester) dont la longueur atteint 240 mètres. Une FREMM (142 mètres) et une Gowind 2500 (102 mètres) pouvaient y prendre place. Il ne serait par contre pas possible que deux FTI puissent être mises sur cale simultanément (2 x 122 mètres).
Addenda : billet mis en ligne à 21h23. Le compte Twitter de la ministre des Armées publient les deux tweets suivants à partir de 22h01. Réaction tardive par rapport aux habitudes dudit compte et à une rencontre matinale...
J’ai signé avec mon homologue 🇬🇷 une lettre d’intention, portant sur le projet d’acquisition par la Grèce de deux frégates de défense et d’intervention (FDI) : une frégate agile, combattante, qui équipera notre marine nationale à partir de 2023. 2/2 pic.twitter.com/7wylRQJSk7— Florence Parly (@florence_parly) October 10, 2019
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