Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





28 octobre 2019

Marinha do Brasil : Le BAP Pisco chilien contre les sous-marins S-32 Timbira et S-33 Tapajó brésiliens ?

© Inconnu. BAP Pisco.

     La Marine brésilienne (Marinha do Brasil) faisait connaître sa volonté de proposer deux à quatre sous-marins de la classe Tupi (Type 209/1400). La cinquièmee unité devant demeurer au service jusque dans les années 2030, s’ajoutant en cela aux quatre S-BR (Scorpène – BRasil). L'Argentine s’est d’ores et déjà montrée intéressée quant à l’acquisition de deux de ces sous-marins. Mais le Péru, également cité depuis septembre, semble être en mesure de négocier un accord politico-militaire dont l’objet reposerait sur la cession d'une paire de sous-marins de la classe Tupi en échange d‘un Transport de Chalands de Débarquement (TCD) péruvien classe Makassar.

     Le Plano de Articulação e Equipamento da Marinha do Brasil (PAEMB) de 2009 est la déclinaison navale de l'Estratégia Nacional de Defesa, présentée le 18 décembre 2008. Le PAEMB couvre la période 2009 – 2030 avec des prévisions quant aux efforts à produire durant les deux décennies suivante (2030 – 2047). Son exécution est confiée à la Diretoria de Gestão de Programas Estratégicos da Marinha (DgePEM). Les deux principaux programmes du PAEMB sont les PRograma de Obtençao de meios de SUPerfície (PROSUPER) et PROgrama de desenvolvimento de SUBbmarinos (PROSUB).

PROSUPER contenait l'ambition de faire mettre sur cale localement quatre Navios de Propósitos Múltiplos (NPM) ou « Navires à Usages Multiples » en français : c'est-à-dire de grandes unités amphibies polyvalentes. À cette fin, le Brésil montrait de l'intérêt pour plusieurs bâtiments de ce type, comme, et par exemple, la « famille » de « produits » dénommée  Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC 140 à BPC 240) de la société française DCNS. 

     Le Brésil se manifestait pour postuler à l'acquisition du deuxième TCD de la classe Foudre (2), à savoir le Siroco (1996 – 2015) dès 2014. Le Chili, acquéreur de la Foudre (1990 – 2011) possédait une option sur le Siroco mais ne pouvait l'exercer faute du budget nécessaire. Le Portugal, s’étant montré aussi intéressé, ne le pouvait pas non plus. C'est la marine brésilienne qui l'acquis sous le nom de NAM Bahia (2015).

Ce TCD (ou Landing Platform Dock (LPD) en anglais) peut accueillir dans de bonnes conditions 450 hommes de troupe (900 pour une courte période), environ 200 blindés et véhicules (dont 22 chars de bataille), 4 hélicoptères H225M et jusqu'à 8 chalands.

L'acquisition de l'ex-HMS Ocean (1998 – 2018), en juillet 2018, cédé par la Royaume-Uni, constituait le premier des quatre Navios de Propósitos Múltiplos (NPM) visés par la programmation navale brésilienne, selon le document PAEMB. Rebaptisé PHM Atlântico, ce porte-hélicoptères de 21 500 tonnes à pleine charge dépourvu de radier peut accueillir 830 hommes de troupe, 40 véhicules blindés et jusqu'à 18 hélicoptères.

Ces deux bâtiments récemment acquis complètent les Navio de Desembarque de Carros de Combate (NDCC) Mattoso Maia (8700 tonnes) et Almirante Sabóia (7700 tonnes) dont les premières admissions au service actif intervinrent, respectivement, en 1970 dans l'US Navy (classe Newport) et 1967 dans la Royal Navy (classe Round Table). Le désarmement du NDCC Almirante Sabóia est prévu en janvier 2020. 

     C'est dans cette perspective que se tiennent les négociations entre le Brésil et le Péru. Le vice-président brésilien, en l'absence du chef de l'Etat Jair Bolsonaro car en déplacement à l'étranger jusqu'au 31 octobre, s'est rendu à Lima le 23 octobre pour engager la négociation d'accords militaires. 

     Cette cession des sous-marins brésiliens S-32 Timbira (1996) et S-33 Tapajó (1999) issus de la classe Tupi (Type 209/1400) permettrait de dégager quelques marges de manœuvres financières et, surtout, de libérer leurs équipages au profit de l'admission au service des quatre S-BR (Scorpène – BRasil). Il ne resterait plus de la classe Tupi (5) que le S-34 Tikuna (2007 – 2037 ?) : un Type 209/1400 Mod. Ce projet de cession écarte, de facto, les projets de modernisation de deux des quatre sous-marins. Et, partant de là : le volume numéraire de la sous-marinade brésilienne ne connaîtrait pas d’expansion, car figé autour d'une moyenne de cinq à six sous-marins.

Le Péru se déclarait intéressé par ce projet de cession dans l’optique de pouvoir remplacer ses deux plus vieux sous-marins Type 209/1100, c'est-à-dire les Islay (1975) et Arica (1975). Ses quatre autres sous-marins Type 209/1200 sont à peine plus jeunes (admis au service entre 1980 et 1983). 

     En échange de la paire de sous-marins brésiliens, le Péru proposerait le BAP Pisco (2018), c'est-à-dire un TCD classe Makassar, construit sous licence par SIMA (Servicios Industriales de la Marina S.A) entre 2013 et 2018, année de son admission au service actif.

L'intérêt du Brésil serait double car cette unité amphibie (10 900 tonnes, 450 hommes de troupe, 24 blindés et 18 camions, 2 chalands et un hangar pour 1 hélicoptère) permettrait idéalement de remplacemer le NDCC lmirante Sabóia qui doit être désarmé en janvier 2020.

Le groupe amphibie brésilien, rajeuni et à la valeur opérationnelle augmentée, serait alors en mesure d'embarquer, environ, 2100 hommes de troupe auxquels il s’ajouterait 312 blindés et véhicules dont 66 chars de combat , soutenus par un groupe aéromobile allant jusqu’à 22 hélicoptères.

Mais ce serait plutôt d’assurer le remplacement du bâtiment-école NE Brasil (sous-classe des corvettes classe Niterói) de 3355 tonnes, entré en service en 1986. Dans cette optique, le TCD classe Makassar chilien servirait, à l'instar de l'ancien croiseur porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, pour sa mission principale de bâtiment-école et ponctuellement viendrait renforcer le groupe amphibie brésilien. 

     Afin d'atteindre les objectifs du PAEMB (4 unités amphibies majeures et 1 bâtiment-école), la marine brésilienne pourrait alors arguer qu'il reste à acquérir deux grandes unités amphibies dont l’utilité serait de pourvoir au remplacement du NDCC Mattoso Maia et de libérer le TCD classe Makassar de sa mission amphibie, afin de servir principalement en tant que bâtiment-école. En outre, le Péru mettait sur cale le 14 décembre 2017 le frère-jumeau du BAP Pisco : le BAP Paita. Sera-t-il conservé ?

 

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