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Faisons un très rapide tour de l'histoire des berceaux des marines, en trois temps.
Premièrement,
plaçons-nous du temps de la "première guerre de Cent ans" (1159-1259)
jusqu'à l'apparition des vaisseaux, des nefs avec des
bouches à feu se présentant par des rangées de bordées (ce qui nous
amène aux alentour des XVe/XVIe siècle). Nous avions une organisation de
l'asenal avec un bassin gardé par un passage,
relativement étroit en général. Les navires étant souvent légers,
ils peuvent très souvent être hissés à terre. Ce qui fait qu'ils ne
semblent pas nécessiter de cales sèches. Simplement, ils
peuvent être mis au sec. Surtout, ils peuvent être conservés dans
des abris (quatre piliers, un toit pour simplifier).
A l'heure où les marines ne sont pas encore permanentes, nous avons là une forte densité de puissance avec un coût modique en infrastructures.
A l'heure où les marines ne sont pas encore permanentes, nous avons là une forte densité de puissance avec un coût modique en infrastructures.
Deuxièmement,
nous arrivons à une autre période qui est dominée par le vaisseau de la
ligne de bataille, du XVIe siècle jusqu'au XXe siècle.
Les bateaux se font plus fort en tonneaux (avant que nous ne
parlions de tonnage). Au fur et à mesure de leur développement jusqu'au
cuirassé, ils nécessitent des infrastructures plus lourdes.
Notamment des cales sèches et de grands magasins car les cathédrales
de voiles puis les cuirassés sont très, très gourmands en "munitions de
Marine".
Nous
avons donc un développement des arsenaux où leur puissance ne se fait
plus sur une superficie aussi réduite que dans le premier temps.
Au contraire, la puissance est au pro rata de l'étalement horizontal des arsenaux. Le nombre de navires produit et soutenu est facteur du nombre de cales sèches.
Et C'est aussi une contrainte verticale puisque les ports qui ne peuvent pas suivre le tirant d'eau des navires qui ne cessent de grandir sont éliminés de la course à la puissance.
Et C'est aussi une contrainte verticale puisque les ports qui ne peuvent pas suivre le tirant d'eau des navires qui ne cessent de grandir sont éliminés de la course à la puissance.
Le
troisième et dernier temps proposé démarre au cours du XXe siècle,
semble-t-il. Nous pouvons observer une nouvelle évolution fondamentale
dans l'organisation de nos arsenaux. L'instrument de cette
révolution, c'est l'ascenceur à bateau (tant dans les ports maritimes
que dans les canaux). Sont-ce les Coréens, les Belges - ou qui
vous voulez - qui les premiers usèrent de cette infrastrucutre ? :
peu importe ! Ce qui nous intéresse ce jour, c'est que l'ascenceur à
bateau permet au navire de réinvestir la terre ferme.
Il permet la transition entre les deux éléments et n'exigent plus des décennies, ou des siècles, pour qu'un arsenal monte en puissance (construire une cale sèche, l'adapter et l'entretenir représente un coût monstrueux). La terre accueille presque autant de bateaux que nécessaire. Tel des bambins, les navires sont promenés sur la terre ferme dans des berceaux mobiles, vers un hangar ou des zones de construction.
N'oublions pas sa déclinaison maritime qui est le dock flottant même si le principe n'est pas tout à fait le même.
Il permet la transition entre les deux éléments et n'exigent plus des décennies, ou des siècles, pour qu'un arsenal monte en puissance (construire une cale sèche, l'adapter et l'entretenir représente un coût monstrueux). La terre accueille presque autant de bateaux que nécessaire. Tel des bambins, les navires sont promenés sur la terre ferme dans des berceaux mobiles, vers un hangar ou des zones de construction.
N'oublions pas sa déclinaison maritime qui est le dock flottant même si le principe n'est pas tout à fait le même.
De facto,
l'organisation de l'arsenal n'est plus, fatalement, la même : la
densité de puissance augmente puisqu'elle se réduit à
une superficie nettement moindre. La capacité à traiter l'entretien
de la flotte devient facteur de la capacité à mettre à terre des
bateaux. Ce qui nous ramène au premier cycle de la puissance
navale.
Allons
plus loin et avançons que l'ascenceur à bateau permet de retrouver une
certaine mobilité. C'est-à-dire qu'à l'instar du dock flottant
(et de ses possibles évolutions dans le futur),
l'ascenceur à bateu pourrait
devenir l'élément central dans une nouvelle capacité à projeter une
base navale temporaire. Pourquoi pas ? La mobilité des outils de travail
est dans l'air du temps.
Le passage d'un modèle à l'autre n'est pas indolore : il nécessite de nouvelles infrastructures. Il nécessite tout autant de repenser l'arsenal avec l'ascenceur à bateau. Par exemple, les magasins doivent être repensés par rapport à des navires pouvant (de nouveau) être tirés dans des hangars. Nichés à l'abri de l'environnement, le travail mené sur les bateaux peut être mené sans discontinuer et sans les contraintes d'un navire dans son élément.
Mais en ces temps où l'entretien d'un grand outil adapté à une flotte nombreuse devient très coûteux (rapporté au volume de la flotte), il n'est pas inintéressant de considérer d'oser réduire la superficie d'une base navale (les bases navales de Brest et Toulon sont d'une taille conséquente, même sur la carte). Et tenter de profiter du fruit de cette nouvelle situation, en cédant l'usage des espaces inutilisés, ne serait pas inintéressant pour financer la transition et se garder d'en céder l'entière propriété.
Serait-ce le temps de réduire la superficie d'une base navale et d'en densifier la puissance ?
En tous les cas, pourquoi ne pas repenser l'organisation et la constitution des bases navales ?
En tous les cas, pourquoi ne pas repenser l'organisation et la constitution des bases navales ?
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