© Wikipédia. L'U-31à Kiel, 6 juin 2006. |
La Deutsche Marine, ou marine
allemande, se devait de remplacer ses douze sous-marins Type 206A
par autant de nouveaux bateaux.
Les premiers projets apparaissaient dès les années 1980. La fin de
certaines contraintes conventionnelles de contrôle des armements
(1958 – 1984) permettait d'envisager des bateaux d'un tonnage
significativement plus important. Le Type 212 naissait de ce
besoin, de la fin de ces contraintes et à la croisée de trois
programmes développés au profit de marines étrangères. Aucun Type
212 ne fut mis sur cale car il devenait le Type 212A par
la coopération avec l'Italie qui allait obliger à quelques
modifications.
Le traité de Bruxelles (1948)
de par son protocole n°III relatif au contrôle des armements
encadrait les caractéristiques des sous-marins pouvant être
fabriqués et détenus par l'Allemagne. Les Type 201 (1962 -
1967), Type 202 (1965 - 1966), Type 205
(1962 - 2005) et Type 206 (1973 – 2011) déplaçaient
entre 100 et 500 tonnes. Ce contrôle fut plusieurs fois amendés
entre 1958 et 1984 jusqu'à permettre à l'Allemagne de fabriquer des
sous-marins aptes à intégrer un module Air Independant
Propulsion (AIP) permettant de recharger les batteries en plongée
ou d'alimenter directement le moteur électrique en toute
indépendance de l'atmosphère pour l'alimentation de la combustion
en comburant.
Cela
permettait à la Bundesmarine (1956 - 1990) puis Deutsche Marine
(1990 - …) d'engager une réflexion quant au remplacement de ses
sous-marins du Type 206
(6) et Type 206A
(12). Le besoin stratégique identifié sur le long terme est alors
de remplacer les douze Type 206A
par autant de nouveaux sous-marins. Plusieurs « Types »
furent étudiés entre les Type
206
et Type
212A
dont la plupart ne servirent qu'à l'étude programmes destinés à
des marines étrangères.
Le
Type
207
est un sous-marin dérivé du Type
205
développé au profit de la Marine royale norvégienne (Sjøforsvaret)
où il constituait la classe Kobben
(15).
Le Type 208 fut annulé
et il aurait été la désignation interne à HDW des TR-1700 ou
classe Santa Cruz (6 prévus, 2 construits) qui furent mis au
point au profit de l'Armada de la República Argentina qui
ambitionnait d'en tirer un sous-marin à propulsion atomique.
Le Type 209 décliné en
plusieurs variantes ne fut proposé qu'au profit des marines
étrangères.
Le Type 210 sont les
bateaux norvégiens de la classe Ula.
Le Type 211 est
également un projet annulé au printemps 1987 qui aurait servi de
dénomination interne à HDW pour la mise à l'étude des Dolphin
I israéliens depuis 1986. Non seulement ils comblaient le
plan de charge d'HDW mais, en outre, certains systèmes pensés pour
les futurs Type 212 furent intégrés et essayés à bord des
Dolphin I. Par ailleurs, il est aussi dit que le Type 211
aurait été le réceptacle à une coopération germano-norvégienne
quant à l'intégration d'un système de combat de conception
norvégienne à bord du « Type 211 ».
Il était envisagé dans un
premier temps de mettre à l'étude une modernisation du Type
209 proposait par HDW à l'exportation qui aurait bénéficié
de l'ajout d'un module AIP. Un consortium regroupant HDW, Ferrostaal
et IKL avait expérimenté une installation de piles à combustible
indépendante de l'air de 104 kW à terre et une autre à bord de
l'U-1 (1967 – 1991) entre 1983 et 1988. Cette voie a
été abandonnée dans l'optique de répondre au besoin exprimé par
la Bundesmarine mais pas pour l'exportation. Ce Type 209
auquel a été ajouté un module AIP et fait bénéficier des
évolutions techniques et technologiques du Type 212
serait devenu les Type 214 et Type 209 PN.
L'abandon
du Type
211
au printemps 1987 faisait avancer dans la programmation allemande
l'avènement du Type
212
pour lequel les exigences tactiques furent déterminées en 1987. Le
futur Type
212
était présentée comme la synthèse des Type
206
et 209.
Il aurait également repris les études du Type
210.
Les études détaillées du Type
212
furent confiées au consortium ARbeitsGEmeinschaft
U212 (ARGE
U212) constituait par les sociétés allemandes
Howaldtswerke-Deutsche Werft (HDW) et Nordseewerke Emden (NSWE). Les
travaux germano-norvégiens furent repris au profit du Type
212.
L'exigence militaro-économique-technique
(Militärisch-Wirtschaftlich-Technische
Forderung
(MWTF) était arrêté en mai 1994. Et le contrat portant
construction des quatre bateaux Type
212
était signé le 6 juillet 1994 entre
l'Office
fédéral
allemand des techniques de l'armement et de l'approvisionnement
(Bundesamt für Wehrtechnik und Beschaffung (BWB) et l'ARGE U212.
La
complexité inhérente à la mise au point de la propulsion, et les
difficultés probablement liées à la mise au point du module AIP,
retardait la mise effective en chantier des quatre premiers Type
212
commandée le 6 juillet 1994 qui accumula jusqu'à cinq années de
retard. Et sur la même période l'Italie rejoignait le programme par
la signature d'un protocole d'entendre le 22 avril 1996. La
convergence entre le Type
212
et l'expression du besoin de la Marina militare amenait à réviser
quelque peu la conception générale des bateaux. Ils devinrent le
Type
212A,
fruit de la convergence germano-italienne et donc aucun Type
212
ne fut mis sur cale.
Le début de la construction du premier Type 212A n'intervenait que le 1er juillet 1998 quand le ministre de la Défense, Volker Rühe, actionnait la machine de découpe de la première tôle du premier tronçon à former. Le bateau était mis sur cale en décembre 1999. Le futur U-31 était baptisé le 20 mars 2002. Ses essais constructeurs à quai et dans la zone portuaire débutèrent en août 2002 et les premiers essais à la mer en avril 2003. L'admission au service actif était prononcé le 10 octobre 2005. Suivirent les U-32 (10 octobre 2005), U-33 (13 juillet 2006) et U-34 (3 mai 2007).
Le Type 212A a un
déplacement de 1450 tonnes en surface pour 1830 tonnes en plongée.
Il est long de 56 mètres pour un diamètre de 7 mètres et une
hauteur totale de 11,5 mètres. Son architecture est à double coque,
c'est-à-dire que la coque résistante à la pression est enveloppée
par une deuxième coque dite « hydrodynamique » plutôt
conçue pour soutenir des vitesses élevées en plongée. Toutes deux
sont en acier amagnétique ou faiblement magnétique. Si la coque ne
bénéficie pas d'un revêtement constitué de tuiles anéchoïques,
elle n'en est pas moins recouverte par un « plastique
spécial ». L'intérieur de la coque résistante s'étale sur
deux ponts, les locaux vie, les postes de commandement et la soute à
armes tactiques sont à l'avant, toute la propulsion est à
l'arrière.
Le massif bénéficie d'une
forme très profilée et parfaitement intégrée à la coque. Les
barres de plongée avant sont positionnées sur la partie supérieure
du massif afin d'améliorer la manœuvrabilité du bateau mais aussi
pour réduire l'écoulement. L'appareil à gouverner en en croix,
facteur supplémentaire d'amélioration de la maniabilité,
particulièrement par petits fonds et il oppose, aussi, une moindre
résistance à l'avancement.
Les
dimensions générales et les qualités nautiques permettent au Type
212A
de naviguer jusqu'à 17 mètres de profondeur seulement, dans
l'intérêt que ces bateaux puissent, comme leurs prédécesseurs,
franchir la Kadetrinne, chenal le
plus difficile et le plus dangereux de la mer Baltique entre
l'Allemagne et le Danemark. La
coque résistante supporterait une immersion opérationnelle comprise
entre 350 et 400 mètres et l'immersion de destruction serait de 700
mètres.
La
propulsion est du type diesel-électrique permet de soutenir 12 nœuds
en surface et 20 en plongée. La marche économique offre une
autonomie de 8000 nautiques en surface ou en marche au schnorchel,
400 nautiques en plongée sur les seules batteries et 1500 puis 1700
nautiques à une vitesse légèrement supérieure à 4 nœuds pendant
14 puis 18 jours sur la pile à combustible (U-32,
2006 et 2013), voire 3000 nautiques. La propulsion se compose :
D'un
moteur-diesel MTU 16V396 d'une puissance maximale de 1427,6 CV
(Siemens) monté sur un berceau suspendu et est lui-même découplé
du berceau. Un « générateur » (alternateur ?) sert à
conversion de puissance thermique en énergie électrique (1050 kW ).
L'électricité ainsi produite sert à recharger les éléments de la
batterie lors de la marche en surface ou au schnorchel à l'immersion
périscopique.
D'une
batterie de technologie plomb – acide (EnerSys-Hawker (Hagen) est
composée de 216 éléments EnerSys à deux étages réparties en
deux groupes, à l'avant et à l'arrière du bateau.
D'un
module AIP conçu par Howaldtswerke Deutsche Werft AG reposant sur
neuf (U-31)
ou deux (U-32,
U-33
et U-34)
piles à combustibles SiNavyCIS
PEM BZM 34 (Siemens) à membrane d'électrolyte polymère refroidis à
l'eau. Ils produisent une puissance maximale de 306 kW. Les piles
sont alimentées par en
oxygène liquide depuis deux réservoirs sous pression situés entre
les deux coques et en hydrogène depuis des réserves d'hydrures
métalliques stockées dans une structure tubulaire. L'eau de
refroidissement des piles à combustible est utilisée pour évaporer
l'oxygène liquide et chasser l'hydrogène des hydrures métalliques.
L'énergie ainsi produite ne servirait qu'à recharger directement
les éléments de la batterie, possiblement en laissant en décharge
l'un des deux groupes de la batterie tandis que l'autre serait en
charge.
D'un
moteur-électrique synchrone à aimant permanent FR6134
ou « Permasyn » (Siemens) d'une puissance maximale de
1700 kW. Le fonctionnement du moteur-électrique de propulsion a été
optimisé pour réduire, voire supprimer l'émission de transitoires
et les variations magnétiques à toutes les vitesses de marche.
Moteur-électrique qui entraîne une ligne d'arbre se terminant par
le
propulseur, une hélice à sept pâles, optimisé pour les faibles
vitesses, d'où sa grande taille.
La
suite sonar, appelée CSU-90 (Atlas Elektronik) ou DBQS-40FTC
(Deutsche Marine), comprend des antennes d'étrave (sonar
cylindrique), de flanc passif basse fréquence (FAS-3) ainsi qu'une
antenne linéaire remorquée TAS-3 passif basse fréquence, déployée
depuis le massif, un intercepteur d'ondes sonar et un sonar actif
d'évitement des mines (MOA 3070 (Atlas Elektronik).
Les
aériens se répartissent entre un périscope de veille SERO 14
(Hensoldt) dont la tête comprend également un imageur thermique, un
récepteur GPS
et un télémètre optique, un périscope d'attaque SERO 15
(Hensoldt) comprenant un télémètre laser et optique et un mât
recevant les équipements de guerre électronique FL 1800U (Airbus
D&S/Thales). Un radar de navigation Type 1007 en bande I (Kelvin
Hughes) achève le tour d'horizon des aériens.
L'armement
du Type 212A
s'articule autour de six tubes lance-torpilles de 533 mm intégrés
dans l'étrave en deux groupes bâbord et tribord de trois. Une
configuration asymétrique avec quatre tubes à bâbord et deux à
tribord est parfois évoquée. Les torpilles sont chassées des tubes
par injection d'eau sous pression dans l'optique que leur mise en
route se fasse aussi loin que possible du bateau porteur. 13
torpilles lourdes DM2A4 peuvent être stockées sur les racks, la
quantité totale de ce type d'armes tactiques est peut être de 19
avec les tubes chargés. 24 mines peuvent remplacer les torpilles sur
les racks et 24 mines supplémentaires peuvent être disposes à
l'extérieur de la coque. Les installations sont conçues pour
permettre l'intégration du système d'arme Interactive
Defence and Attack System for Submarines
(IDAS). Un chargeur peut être installé dans un tube lance-torpilles
avec quatre IDAS à l'intérieur.
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