© Naval group. |
Hervé
Guillou, Président Directeur Général (PDG) de la société Naval
group, donnait une conférence de presse au siège de l'industriel à
Paris. Faisant, notamment, le bilan de l'année 2019, Hervé Guillou
dévoilait qu'un premier lot de torpilles F21 a été livré et accepté par la
Marine nationale à la fin du mois de novembre 2019 et que d'autres suivront au cours
des prochains mois, des prochaines années. La Marinha do Brasil a été livré sur la même période également d'un premier lot.
Dans
l'optique d'assurer le remplacement des torpilles lourdes F17P Mod.
2, le programme Artémis était lancé en 2008. Il fut également
dénommé Futur Torpille Lourde (FTL) et les deux noms étaient
parfois employés simultanément. Et c'est finalement l'appellation
de F21 qui fut retenue.
F17 Mod 1
|
F17 Mod 2
|
F17P Mod 2
|
Artémis - FTL - F21
| |
DTCN
|
DTCN
|
DTCN
|
Naval group
| |
Mise en service
|
1971
|
1990
|
1988
|
2020
|
Dimensions générales
| ||||
Diamètre (mm)
|
533
|
533
|
533
|
533
|
Longueur (mm)
|
5914
|
5384
|
5620
|
6000
|
Masse (kg)
|
1428
|
1397
|
1397 ?
|
1550
|
Capacités de navigation
| ||||
Batterie
|
Argent - zinc
|
Argent - zinc
|
Argent - zinc
|
oxyde d’argent/aluminium
|
Propulseur
|
Hélice contrarotative
|
Hélice contrarotative
|
Hélice contrarotative
|
Hélice contrarotative
|
Vitesse (nœuds)
|
35
|
40
|
35
|
+ 50
|
Portée (km)
|
18,5
|
20
|
29 (24 nœuds - filoguidage)
18 (35 nœuds - autonome)
|
57
|
Immersion (m)
|
500
|
600
|
> 600
|
- 1000 < ou - 10 <
|
Guidage
| ||||
Filoguidée
|
Oui
(1ière FR)
|
Oui
(cuivre)
|
Oui
(cuivre)
|
Oui
(fibre optique)
|
Senseurs
|
Sonar passif
(Thomson CSF)
|
Sonar actif / passif
(Thomson CSF)
|
Sonar actif / passif
(Thomson CSF)
|
Sonar actif / passif
(Thales)
|
Anti-navire
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Anti-sous-marin
|
Non
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Capacité de destruction
| ||||
Charge
|
250 kg HBX-3
(équivalent 450 kg TNT)
|
250 kg HBX-3
(équivalent 450 kg TNT)
|
250 kg HBX-3
(équivalent 450 kg TNT)
|
200 kg
Cast-PBX B2211D
|
La
revue de conception détaillée du programme Artémis – FTL
glissait de l'année 2006 à 2013. Une grande partie de ce glissement
calendaire s'explique par un premier retard de deux années pour le
lancement des études (2006 – 2008) puis par l'échec de la
coopération franco-italienne (2008 – 2010) dont l'objet était
l'adaptation de la torpille lourde Black Shark aux besoins français.
Une
coopération franco-allemande remplaçait la précédente. Naval
group coopérait avec Atlas Elektronik. L'industriel allemand apporte
la propulsion de la future F21. La conception des batteries fut
confiée à SAFT (Société des
Accumulateurs Fixes et de Traction). Ses éléments sont
constitués de cristaux de soude. L'énergie n'est produite que par
réaction des cristaux de soude avec l'eau de mer inondant la
batterie après le lancement de la torpille. Il se dégage alors une
chaleur intense par électrolyse.
Ce
choix technologique permet de garantir qu'une F21 à l'état inerte
ne présente aucun risque. Et cela participe de la politique des
MUnitions à Risques ATténués (MURAT) devant servir à bord des
bâtiments à propulsion nucléaire de la Marine nationale.
Les
premiers prototypes de la F21 bénéficiaient de la conduite d'une
vingtaine d'essais dès 2013 à bord du Pégase
de Naval group. Au
moins un tir d'une F21 d'expérimentation était effectué depuis un
sous-marin nucléaire d'attaque de classe Rubis
en
avril 2015. Les
premiers tirs de validation des performances intervenaient au cours
de l'année 2016. Les tirs de qualification furent menés entre 2017
et 2018 à bord d'au moins un Rubis.
L'industriel précisait ce matin que depuis la reprise des tirs en 2017, les effectifs de l'usine à torpilles de Gassin (Var) ont été fortement augmentés afin de pouvoir regagner toutes les compétences perdues. En France une nouvelle torpille lourde n'a été mise à l'étude que tous les 30 à 35 ans, ne permettant pas la transmission des savoirs et compétences.
L'industriel précisait ce matin que depuis la reprise des tirs en 2017, les effectifs de l'usine à torpilles de Gassin (Var) ont été fortement augmentés afin de pouvoir regagner toutes les compétences perdues. En France une nouvelle torpille lourde n'a été mise à l'étude que tous les 30 à 35 ans, ne permettant pas la transmission des savoirs et compétences.
La
cible finalement arrêtée pour ce programme est de 93 torpilles
lourdes F21 dont 65 furent effectivement commandées en 2017 et les
28 suivants devaient l'être depuis. Et il s'ajoute à celles-ci pour
l'entraînement un contrat de prestation de services d'une durée de
six années dévolu à Naval group. Il avait été initialement prévu
de commander douze torpilles d'exercice puis seulement deux cibles. Il est réaffirmé que les qualités intrinsèques recherchées dans la F21 expliquent partiellement les difficultés et donc les retards. Mais que la nouvelle torpille lourde surpasse toutes les autres.
Le
coût total du programme – comprenant études, expérimentations,
essais et fabrications des torpilles – était estimé en 2017 à
557 millions d'euros, c'est-à-dire 578 millions d'euros en données
corrigées de l'inflation (2019).
Le
premier lot de torpilles lourdes F21 opérationnelles était attendu
depuis 2015. La livraison fut repoussée à 2017 puis 2018. Et c'est
finalement en novembre 2019 qu'un premier lot de six F21 fut livré à
la Marine nationale. L'ancien calendrier du programme visait des
livraisons entre 2016 et 2023. Il restera 87 torpilles à livrer et
le nouveau calendrier (2019 – 2027 ?) n'a semble-t-il pas encore
été dévoilé, bien qu'il soit logiquement confirmé que d'autres
livraisons interviendront au cours des prochains mois.
En
supposant un décalage dans le temps de l'ancien calendrier des
livraisons (2016 – 2023), et après ce premier lot, il est possible
de s'attendre à ce que les 87 torpilles lourdes F21 suivantes soient
livrées entre 2020 et 2027. Elles remplaceront progressivement les
torpilles F17P Mod. 2 des SN2G
de la classe Le
Triomphant
et équiperont chacun des six sous-marins nucléaires d'attaque de la
classe Suffren
dont quatre seront livrés entre 2020 et 2025. Il ne semble pas
encore arrêté le nombre de Rubis qui bénéficieront de
l'intégration de la F21.
Bonjour , pourriez vous me donnez quelques précisions ,d 'abord sur cette torpille : peut elle maintenir une vitesse de 50 nœud à la portée de 57 km du tableau ? et une autre sur la mission anti sous-marine des torpilles de nos SNA ,une torpille légère (qui je sais n 'est pas du même diamètre ,ni de même portée) ne serait elle pas plus adaptée dans ce rôle ? merci d 'avance.
RépondreSupprimerMich,
RépondreSupprimerBonjour, cela n'est pas précisé mais il se devine que la vitesse maximale ne peut être soutenue jusqu'à la portée maximale. Les vitesses ne sont peut être pas les mêmes que la torpille soit filoguidée ou non. Et dans la majeure partie des cas, il est probable que la vitesse maximale soit réservée à l'interception après une phase de transit aussi discrète que possible.
La question de la torpille légère ne se posera probablement pas pour de la lutte anti-sous-marine contre d'autres sous-marins mais probablement contre l'ensemble des moyens de robotique navale. Et une torpille comma la Mu90 est probablement encore trop grosse pour ce type d'usages.
Bien cordialement,
bonjour, une question qui me taraude au fil des lectures sous marines : pourquoi 533 mm de diamètre pour les tubes ? le mec du début qui n'avait qu'un gabarit de 533 et tout le monde l'a copié (même les soviets ont du 533) ? ou c'est plus subtil ?
RépondreSupprimermerci
Monsieur,
SupprimerBonjour, très honnêtement je ne me suis jamais penché sur la question. Et je ne saurais pas vous dire pourquoi les diamètres des tubes lance-torpilles se sont cristallisées autour des 400, 533, 550 et 650 mm, malgré des différences culturelles évidentes.
Il y a très certainement une genèse de ces armes tactiques à (re)faire pour trouver les points de convergence qui, "à main levée", me paraissent être antérieurs même à l'OTAN, par exemple.
Bien cordialement,
533 mm = 21 pouces, cela vient des anglais puis des américains
Supprimer660 mm = 30 pouces
Les français avant guerre et un peu après utilisait des valeurs juste en unités métriques tout comme le font les russes et le faisait les japonais avant guerre (650 mm). En occidents, ce sont les standardisation OTAM qui amène à adopter les diamètres de 533 mm pour les torpilles lourdes et 324 mm (12.75 inches sic!) pour les torpilles légères
Il m'avait semblé avoir vu un article sur plusieurs version de la F21 car elle serait modulaire de base. Une version d'entraînement avec une batterie rechargeable et un système de récupération a la place de la charge. Une version reconnaissance drone. Plus de nouvelles en tout cas.
RépondreSupprimerBonsoir,
SupprimerIl y a des nouvelles, mais elles ne sont pas fantastiques:
http://www.opex360.com/2021/07/06/la-torpille-f-21-de-nouvelle-generation-donne-du-souci-a-la-direction-generale-de-larmement/