© Wikipédia. Lancement du sous-marin Salvatore Todaro (Type 212A), 3 novembre 2003. |
Depuis
1995 s'est développé une coopération bilatérale et globale entre
Berlin et Rome dans la perspective du remplacement des sous-marins
italiens de la classe Sauro par le Type 212
qui devenait Type 212A
par l'intégration des spécifications italiennes.
Les Italiens auraient pu lorsqu'ils ont exercé leur option portant
construction de leurs troisième et quatrième Type 212A
intégrer les choix techniques des « Type 213
». Mais la Marina militare a préféré s'en tenir au Type
212A afin d'obtenir une
division cohérente du point de vue de la formation et de la
maintenance. Et la marine italienne se distinguera bientôt, une
nouvelle fois, en ne rejoignant pas le développement du Type
212 CD
(Common Development)
car le fruit de ses choix s'incarnera dans les Type 212 NFS
(Near Futur Submarine). Coopération globale mais ténue ?
L'abandon
du Type 211
au printemps 1987 ouvrait la voie à l'avancement dans la
programmation allemande au lancement du Type
212
pour lequel les exigences tactiques furent déterminées en 1987. Le
futur Type
212
était présentée comme la synthèse des Type
206
et 209 tout
en reprenant les développements effectués au profit du Type
210.
Les études détaillées du Type
212
furent confiées au consortium ARbeitsGEmeinschaft
U212 (ARGE
U212) constituait par les sociétés allemandes
Howaldtswerke-Deutsche Werft (HDW) et Nordseewerke Emden (NSWE). Les
travaux germano-norvégiens furent repris au profit du Type
212.
L'exigence militaro-économique-technique
(Militärisch-Wirtschaftlich-Technische
Forderung
(MWTF) était arrêté en mai 1994.
Le
contrat portant construction des quatre bateaux Type
212
était signé le 6 juillet 1994 entre
l'Office
fédéral
allemand des techniques de l'armement et de l'approvisionnement
(Bundesamt für Wehrtechnik und Beschaffung (BWB) et l'ARGE U212.
Mais la complexité inhérente à la mise au point de la propulsion,
et les difficultés probablement liées à la mise au point du module
AIP, retardait la mise sur cale des quatre Type
212
commandée le 6 juillet 1994 jusqu'à 2018 pour la première unité.
C'était
lors d'une réunion du 10 octobre 1995 que le Parlement italien
donnait son aval au projet de coopération internationale avec
l'Allemagne pour la construction de sous-marins de nouvelle
génération. Le projet S-90
était abandonné par la même occasion. Un protocole d'entente («
Memorandum of
Understanding » (MoU)
fut signé entre l'Allemagne et l'Italie en avril 1996. Son objet
était la commande commune de dix bateaux du Type
212A, soit 4 + 2
(option) au profit de la Deutsche Marine et 2 + 2 pour la Marina
militare. Commande qui comprenait également un contrat de maintien
en condition opérationnelle d'une durée de dix années.
Le
retard enregistré par Type 212
vis-à-vis de sa mise sur cale était donc mis à profit pour
permettre à la coopération germano-italienne de se mettre en place,
et celle-ci participait probablement à générer des retards
supplémentaires. C'est par la satisfaction du besoin militaire
exprimé par la Marina militare que le Type 212
devenait le Type 212A.
Il s'agissait d'épaissir la coque résistante afin que les futurs
sous-marins puissent plonger plus profondément. L'immersion
opérationnelle est donnée pour 350 à 400 mètres avec une
immersion de destruction à 700 mètres. Il était aussi demandé par
la Marina militare un confort accru au profit des locaux vie, à
savoir les postes d'équipage et probablement une climatisation du
bord pour les eaux plus chaudes de la Méditerranée, en particulier
son bassin oriental. Les Type 212A
italiens sont donnés pour des missions de 40 jours.
Les
deux premiers Type 212A
italiens – les Salvatore Todaro
et Scirè –
furent mis sur cale les 3 juillet 1999 et 27 juillet 2000 au chantier
naval de Muggiano à La Spezia
(Fincantieri), lancés les 6 novembre 2003 et 18 décembre 2004 pour
finalement être admis au service actif les 29 mars 2006 et 19
février 2007.
Ils
se distinguent des U-31
(10 octobre 2005), U-32
(10
octobre 2005), U-33
(13
juillet 2006) et U-34 (3
mai 2007) de la
Deutsche Marine sur certains choix techniques comme, par exemple, le
poste de pilotage des bateaux, le choix de certains fournisseurs
italiens. Les Salvatore Todaro
et Scirè
remplaçaient les Nazario Sauro
(1980 - 2002) et Carlo Fecia di Cossato
(1979 – 2005) de la classe Sauro.
L'option
détenue par l'Italie portant construction de deux unités
supplémentaires du Type
212A fut exercée en
août 1999. Et contrairement à l'Allemagne qui avait fait le choix
d'intégrer des évolutions au profit des U-35
(2015) et U-36
(2016) au point de les rattacher, un temps, aux Type
213 puis Type
212B avant de
concéder qu'ils demeuraient dans le Type
212A, la Marina
militare souhaita que ses deux nouveaux sous-marins demeurent autant
que possible proches de leurs devanciers.
Il
s'agissait d'éviter la constitution de deux micro-flottes (2 x 2)
avec chacune suffisamment de différences techniques pour obliger à
ériger deux filières distinctes de maintien en condition
opérationnelle sur des installations significatives. Même
problématique vis-à-vis de la formation. Et ce, alors même que la
Marina militare se doit d'acquérir encore quatre sous-marins
supplémentaires.
Les
Pietro Venuti
et Romeo Romei
furent mis sur cale les 9 décembre 2009 et 29 septembre 2010 au
chantier naval de Muggiano à La Spezia (Fincantieri), lancés les 9
octobre 2014 et 4 juillet 2015 pour finalement être admis au service
actif les 6 juillet 2016 et 11 mai 2017. Ils remplacent les Leonardo
da Vinci (1981 - réserve)
et Guglielmo Marconi
(1982 – 2003) de la classe Sauro.
Berlin
et Rome présentèrent leur coopération en matière de construction
sous-marine comme un « tournant » en Europe car leurs deux marines
s'équipèrent de la même plateforme. La phase d'industrialisation
concéda de rares différences sur les 6 premiers sous-marins. La
coopération s'étendait aussi au maintien en condition
opérationnelle définit en commun au profit des dix sous-marins Type
212A. Néanmoins, ce « tournant » connaîtra une divergence
avec les Type 212 CD et Type 212 NFS. Ce « tournant »
ne s'était pas étendu à la conception car l'Italie rejoignait un
programme dont les études étaient pratiquemment achevées. D'où la
coopération avec la Russie sur le S-1000 ? La coopération
franco-espagnole sur les Scorpène AM-2000, CM-2000 et
S-80 est semble-t-il allée plus loin.
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