Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





05 février 2020

Dispositif de ravalement d'une ALR : installation à l'étude pour la classe Suffren et les SN3G ?

© Naval group.
     L'inauguration du salon DEFEXPO 2020 (5 – 9 février), dont c'est la onzième édition depuis 1998, organisé par la Defence Exhibition Organisation (créée en 1981), permet de découvrir sur l'espace d'exposition de Naval group une maquette du SMX 3.0 à l'arrière de laquelle est perceptible ce qui est supposé être une installation permettant de dérouler ou ravaler une Antenne Linéaire Remorquée (ALR). Cette dernière serait présente depuis EuroNaval 2016 et pourrait être une évolution de l'installation présentée dans La technologie des sous-marins d'Alain Bovis (Bayeux, Heimdal, 2016, 128 pages)

Les antennes sonar d'étrave, de flanc sans oublier les intercepteurs d'ondes sonar peuvent être gênés par le bruit propre du porteur. Plus le sous-marin marche vite, plus les bruits d'écoulement de l'eau provoquent un bruit propre qui à partir de certaines vitesses peuvent rendre le sonar pratiquemment sourd. Par ailleurs, aucune antenne sonar n'est orientée sur l'arrière du sous-marin car une hypothétique antenne d'étrave serait irrémédiablement empêchée de fonction en raison du bruit propre du propulseur et de l'écoulement de l'eau sur toute la carène.

Pour couvrir cet angle mort surnommé le « baffle arrière » fut inventé aux États-Unis les Antennes Linéaires Remorquées (ALR). Il s'agit d'un ensemble composé d'un long câble de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres qui se décompose en plusieurs tronçons dont certains sont garnis d'un nombre variable d'hydrophones.

Le fait que ce câble soit tracté en remorque permet d'éloigner les tronçons porteurs des hydrophones du sous-marin porteur et donc de ses bruits propres. Il en découle deux conséquences opérationnelles pratiques qui sont la couverture du « baffle arrière » mais aussi l'optimisation de l'écoute puisque l'ALR se soustrait presque totalement aux bruits propre et d'écoulement.

L'un des inconvénients d'une ALR est que sa mise en œuvre oblige à un certain nombre de limitations opérationnelles puisque la longueur totale du bateau ne peut que comprendre celle de la remorque. Longueur totale qui peut rendre difficile, voire impossible la navigation dans les eaux côtières et resserées. L'obligation qui en découle est que le sous-marin porteur doit pouvoir être assisté par des bâtiments de soutien pour l'installation ou la récupération de l'ALR.

D'où l'intérêt d'un dispositif de ravalement d'une ALR qui permet au sous-marin porteur d'être autonome dans la manutention de son antenne linéaire remorquée pour la dérouler ou la ravaler, même en plongée et donc en toute discrétion.

Les sous-marins français sont dépourvus d'une telle installation depuis l'essai de la première ALR française : CALECHE en 1982 (Thierry d'Arbonneau (dir.), L'encyclopédie des sous marins français - Tome IV : La fin de la Guerre froide, Paris, SPE Barthélémy, 2017, pp. 190 – 196).

C'est pourquoi l'apparition le livre d'Alain Bovis (La technologie des sous-marins, Bayeux, Heimdal, 2016, 128 pages) était, au moins, intéressant en ce qu'il permet de découvrier un dessin assisté par ordinateur d'un dispositif de déploiement et de ravalement d'une ALR. L'esquisse semblait montrer un bateau du type Barracuda.

Mais il pourrait tout aussi bien s'agir d'une des premières esquisses du SMX 3.0 de 3000 tonnes de déplacement (en surface, plongée ?, pré-existant à la décision de proposer la pompe-hélice (« pump-jet ») à l'exportation lors du programme SEA 1000 dont l'appel d'offres fut remporté par Naval group le 26 avril 2016 avec le Shortfin Block 1A.

La maquette du SMX 3.0 présentée dès le salon EuroNaval 2016 justement possédait d'ores et déjà cette installation entre les deux barres de plongées supérieures de l'appareil à gouverner en croix de Saint-André.

Le document « Le projet de loi de finances 2020 - LPM année 2 », relatif au budget Défense, contient une vue d'un des avant-projets du SN3G (p. 28) dont l'appareil à gouverner comporte une installation qui n'est pas une barre de plongée mais possiblement un dispositif de ravalement d'une ALR.

Il en ressort que l'évolution de l'installation de ravalement d'une ALR souligne tout simplement que Naval group continue à travailler à ce sujet et parvient à améliorer le résultat final avec de nouveaux choix techniques. Cela est certainement très demandé par certaines marines opérant des ALR, comme par exemple en Australie. Le fait que cette installation puisse être intégrée sur le SMX 3.0 laisse espérer qu'elle puisse intégré lors d'un arrêt technique majeur les Suffren quand la nouvelle ALR aura achevée son développement.

Il s'agirait d'attendre qu'un contrat remporté par Naval group auprès d'une marine étrangère puisse permettre de financer les études détaillées de cette installation qui ne seraient pas « budgétarisées » dans la LPM 2019 – 2025. À moins que le contrat australien puisse éventuellement comprendre ces études.

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