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L'inauguration
du salon DEFEXPO 2020 (5 – 9 février), dont c'est la onzième
édition depuis 1998, organisé par la Defence Exhibition
Organisation (créée en 1981), permet de découvrir sur l'espace
d'exposition de Naval group une maquette du SMX 3.0 à
l'arrière de laquelle est perceptible ce qui est supposé être une
installation permettant de dérouler ou ravaler une Antenne Linéaire
Remorquée (ALR). Cette dernière serait présente depuis EuroNaval
2016 et pourrait être une évolution de l'installation présentée
dans La technologie des sous-marins d'Alain Bovis (Bayeux,
Heimdal, 2016, 128 pages)
Les
antennes sonar d'étrave, de flanc sans oublier les intercepteurs
d'ondes sonar peuvent être gênés par le bruit propre du porteur.
Plus le sous-marin marche vite, plus les bruits d'écoulement de
l'eau provoquent un bruit propre qui à partir de certaines vitesses
peuvent rendre le sonar pratiquemment sourd. Par ailleurs, aucune
antenne sonar n'est orientée sur l'arrière du sous-marin car une
hypothétique antenne d'étrave serait irrémédiablement empêchée
de fonction en raison du bruit propre du propulseur et de
l'écoulement de l'eau sur toute la carène.
Pour
couvrir cet angle mort surnommé le « baffle arrière » fut inventé
aux États-Unis les Antennes Linéaires Remorquées (ALR). Il s'agit
d'un ensemble composé d'un long câble de plusieurs dizaines à
plusieurs centaines de mètres qui se décompose en plusieurs
tronçons dont certains sont garnis d'un nombre variable
d'hydrophones.
Le
fait que ce câble soit tracté en remorque permet d'éloigner les
tronçons porteurs des hydrophones du sous-marin porteur et donc de
ses bruits propres. Il en découle deux conséquences opérationnelles
pratiques qui sont la couverture du « baffle arrière » mais aussi
l'optimisation de l'écoute puisque l'ALR se soustrait presque
totalement aux bruits propre et d'écoulement.
L'un
des inconvénients d'une ALR est que sa mise en œuvre oblige à un
certain nombre de limitations opérationnelles puisque la longueur
totale du bateau ne peut que comprendre celle de la remorque.
Longueur totale qui peut rendre difficile, voire impossible la
navigation dans les eaux côtières et resserées. L'obligation qui
en découle est que le sous-marin porteur doit pouvoir être assisté
par des bâtiments de soutien pour l'installation ou la récupération
de l'ALR.
D'où
l'intérêt d'un dispositif de ravalement d'une ALR qui permet au
sous-marin porteur d'être autonome dans la manutention de son
antenne linéaire remorquée pour la dérouler ou la ravaler, même
en plongée et donc en toute discrétion.
Les
sous-marins français sont dépourvus d'une telle installation depuis
l'essai de la première ALR française : CALECHE en 1982 (Thierry
d'Arbonneau (dir.), L'encyclopédie des sous marins français -
Tome IV : La fin de la Guerre froide, Paris, SPE Barthélémy,
2017, pp. 190 – 196).
C'est
pourquoi l'apparition le livre d'Alain Bovis (La
technologie des sous-marins,
Bayeux, Heimdal,
2016, 128 pages) était, au moins, intéressant en ce qu'il permet de
découvrier un dessin assisté par ordinateur d'un dispositif de
déploiement et de ravalement d'une ALR. L'esquisse semblait montrer
un bateau du type Barracuda.
Mais
il pourrait tout aussi bien s'agir d'une des premières esquisses du
SMX 3.0
de 3000 tonnes de déplacement (en surface, plongée ?, pré-existant
à la décision de proposer la pompe-hélice (« pump-jet ») à
l'exportation lors du programme SEA 1000 dont l'appel d'offres fut
remporté par Naval group le 26 avril 2016 avec le Shortfin
Block 1A.
La
maquette du SMX 3.0
présentée dès le salon EuroNaval 2016 justement possédait d'ores
et déjà cette installation entre les deux barres de plongées
supérieures de l'appareil à gouverner en croix de Saint-André.
Le
document « Le
projet de loi de finances 2020 - LPM année 2 », relatif au
budget Défense, contient une vue d'un des avant-projets du SN3G
(p. 28) dont l'appareil à gouverner comporte une installation qui
n'est pas une barre de plongée mais possiblement un dispositif de
ravalement d'une ALR.
Il
en ressort que l'évolution de l'installation de ravalement d'une ALR
souligne tout simplement que Naval group continue à travailler à ce
sujet et parvient à améliorer le résultat final avec de nouveaux
choix techniques. Cela est certainement très demandé par certaines
marines opérant des ALR, comme par exemple en Australie. Le fait que
cette installation puisse être intégrée sur le SMX
3.0 laisse espérer
qu'elle puisse intégré lors d'un arrêt technique majeur les
Suffren
quand la nouvelle ALR aura achevée son développement.
Il s'agirait d'attendre qu'un contrat remporté par Naval group auprès d'une marine étrangère puisse permettre de financer les études détaillées de cette installation qui ne seraient pas « budgétarisées » dans la LPM 2019 – 2025. À moins que le contrat australien puisse éventuellement comprendre ces études.
Il s'agirait d'attendre qu'un contrat remporté par Naval group auprès d'une marine étrangère puisse permettre de financer les études détaillées de cette installation qui ne seraient pas « budgétarisées » dans la LPM 2019 – 2025. À moins que le contrat australien puisse éventuellement comprendre ces études.
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