Hervé
Guillou, Président Directeur Général (PDG) de la société Naval
group, donnait une conférence de presse au siège de l'industriel à
Paris. À la question de savoir si le Sous-marin Nucléaire d'Attaque
(SNA) Suffren
(programme Barracuda) serait livré en temps et en heure, il a non
seulement répondu que « nous sommes pile sur le trait du calendrier
» mais aussi dévoilé que le Suffren va partir à la mer « je ne
devrais pas dire dans quelques semaines mais dans quelques jours. »
C'est parti pour le programme des essais en mer !
En
1998, le ministre de la Défense, Alain Richard, autorisait le
lancement des études de faisabilité du Sous-Marin d'Attaque Futur
(SMAF) qui devenait par la même occasion le programme
Barracuda. Les études préliminaires puis détaillées
débutaient en 1998 et s'étalaient jusqu'en 2006 quand débutait la
phase de réalisation du programme. La première tôle du Suffren
avait été découpée en décembre 2007. Le premier anneau était
assemblé au mois de mars 2008. Les deux premiers éléments de coque
furent soudés l'un à l'autre le 26 juin 2009. La coque était «
fermée » en avril 2016. Le calendrier du programme est redéfini en
décembre 2017. Trois années de diverses difficultés retardèrent
le lancement du Suffren jusqu'au 12 juillet 2019.
La
phase d'industrialisation du programme Barracuda tourne depuis le 12
juillet 2019 a plein régime et toutes les difficultés industrielles
auraient été levées. Les Suffren (2020),
Duguay-Trouin (2022 ?), Tourville (2023
?) et De Grasse (2025 ?) devraient avoir
été livrés à la Marine nationale entre 2020 et 2025 selon la loi
de programmation militaire 2019 – 2025. Les Rubis
(2027) et Casabianca (2029) seront livrés hors
période.
La
formation du premier équipage débutait dès 2012 par la création
du « groupe des sous-marins », basé à Cherbourg. Ils étaient
onze sous-mariniers en 2013. L'effectif grimpait à une trentaine à
l'été 2014. Il culminait à 70 en 2015 quand le capitaine de
frégate Jérôme Colonna d'Istria prenait le commandement. Sous sa
direction, ces sous-mariniers poursuivaient la formation aux futures
installations du Suffren et le fastidieux ouvrage de
rédaction des consignes afférentes à chacune d'entre-elles. Ils
ont pu, pour ce faire, découvrir et s'entraîner sur les simulateurs
des postes de conduite installés à partir de 2015 à l'Ecole de
Navigation Sous-Marine et des Bâtiments à Propulsion Nucléaire
(ENSM-BPN).
L'équipage
d'armement était créée le 11 juillet 2019 à partir de l'effectif
du groupe des sous-marins. La moyenne d'âge des sous-mariniers qui
le compose est de 33 ans, soit cinq années de plus que la moyenne de
l'ensemble des équipages de la FOST et ont en moyenne 8500 heures de
plongée à leur actif. Il est commandé par le capitaine de frégate
Axel Roche qui a d'ores et déjà commandé deux bateaux à la mer, à
savoir les Rubis (1983 - 2020) et Saphir
(1984 – 2019).
Le
Suffren a franchi de nombreux jalons importants et
symboliques depuis le 12 juillet 2019. Son réacteur nucléaire de
type K15 (K, pour réacteur embarqué et compacte, 15 pour 150 MW
thermiques) recevait son combustible en septembre 2019 en zone
Cochin. La première divergence du réacteur, c'est-à-dire la
première réaction de fission nucléaire contrôlée en son sein, se
produisait le 17 décembre 2019. La coque du Suffren
flottait pour la première fois le 3 février 2019 et ne reposait
plus sur sa ligne de tins. Depuis, et à une date non-précisée, le
sous-marin est à l'autonomie électrique.
Le
Suffren va partir à la mer « je ne devrais pas dire
dans quelques semaines mais dans quelques jours. »
Le
programme des essais à la mer du nouveau sous-marin nucléaire
d'attaque tel qu'énoncé le 9 juillet 2019 lors d'une précédente
conférence de presse prévoyait des essais au large de Cherbourg au
premier trimestre 2020. D'ici « quelques jours », le Suffren
quittera son bassin et la base navale de Cherbourg pour aller
naviguer dans la Manche. Aucune plongée n'est prévue au cours de
ces premiers jours de mer.
Les
essais de sécurité-plongée et de la plateforme par elle-même
seront conduits au large de Brest. C'est au large de la Bretagne que
devraient se dérouler les premières plongées et l'investigation du
domaine d'immersion – vitesse du Suffren, entre
l'atteinte de son immersion maximale et ses essais de vitesse.
Le
système de combat et très probablement certaines des capacités
opérationnelles prévues se dérouleront à Toulon à partir de
l'été 2020 qui débutera le 19 juin. C'est au terme de ces essais
que le Suffren sera officiellement livré à la Marine
nationale. La réception ne signifie pas pour autant que le bateau en
aura terminé avec les essais.
Aucune
précision n'a encore été donné quand aux premiers tirs de la
torpille lourde F21, du Missile de Croisière Naval (MdCN), d'un SM39
Block 2 Exocet ou des essais de la valise-sèche accueillant le
Propulseur Sous-Marin de 3ième Génération (PSM3G).
L'admission
au service actif sera-t-elle prononcée fin 2020 ou en 2021 ?
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