© TKMS. Type 212 CD. |
Le
Type 212 NG (New
Generation) devenait Type
212 CD (Common Design)
quand il fut retenu le 3 février 2017 par la Norvège, tout en
demeurant proposé simultanément aux Pays-Bas (Walrus replacement)
et à la Pologne (programme Orka). Cela oblige à prendre
connaissance de ces propositions pour tenter de déterminer ce qu'est
le Type 212 CD. Faute
de trouver un succès commercial ailleurs qu'en Norvège, l'existence
même du Type 212 CD
est suspendue à la réussite de la troisième offre contraignante de
TKMS au premier semestre 2020. En cas d'échec se posera non
seulement la question de relancer une compétition pour le
remplacement des Ula
(Type 210) mais aussi
pour l'Allemagne de trouver une solution quant à l'intégration des
nouvelles technologies concourant à la supériorité sous-marine,
exigeant une nouvelle plate-forme (Type 219 ?).
Le
Type 212 NG visait
explicitement la Pologne (3), les Pays-Bas (4) et la Norvège (3 puis
4). Mais TKMS préparait aussi les refonte à mi-vie des Type
212A allemands (4) du premier
lot car l'échéance des quinze années de service (2020 – 2022) se
produisait sur le même calendrier. Le Type 212 NG
paraît avoir été conçu en
conséquence, c'est-à-dire devant satisfaire les besoins militaires
des marines des trois marchés, quitte à en figer la conception.
Le
Type 212 NG était
mise à jour du Type 212A dont
la conception avait 20 ans. Selon TKMS, le Type 212 NG
reprennait les objectifs de
discrétion multi-spectrale (acoustique, magnétique,
électromagnétique) tout en devant bénéficier d'une plus « grande
portée », afin de mener des opérations « dans le monde entier »,
et d'une vitesse supérieure en plongée, limitée sur le Type
212A à 8 nœuds maximum sur la
pile à combustible et à environ 6 nœuds pour la vitesse de
croisière économique en immersion pendant deux semaines.
L'architecture évoluait pour renforcer la « résilience » par
l'augmentation de redondances supplémentaires.
En
Norvège, le programme de remplacement des six sous-marins de la
classe Ula (ou Type 210) fut lancé en décembre 2014
après sept années de réflexions. L'objectif était une entrée en
phase de réalisation dès 2020. Les Ula seront prolongés de
30 à 35 années de service afin d'assurer la jonction à partir de
2025. La future capacité opérartionnelle devait s'appuyer sur une
forte survivabilité via une discrétion multi-spectrale, une grande
autonomie en plongée (six à huit semaines) et de belles qualités
d'évolution pour patrouiller certains fjords.
Six
chantiers (SAAB (A26), Fincantieri (Type 212 NFS ?),
Navantia (S-80 Plus) et DSME (KSS-II/KSS-III ?)
participent à l'appel d'offres dès 2015 et seulement deux sont
retenus en 2016 : Naval group (SMX 3.0) et TKMS (Type 212
NG). Et finalement TKMS fut sélectionné le 3 février
2017 quelques semaines après que Berlin se soit engagé à commander
deux sous-marins du même modèle au profit de la Deutsche Marine qui
seraient entretenus en Norvège. Le 30 juin 2017, Berlin et Oslo
concluaient un accord
bilatéral. Le Type 212 NG devenait
ainsi le Type 212 CD (Common
Design).
Berlin
proposait un partenariat stratégique concernant l'acquisition de 4 +
2 sous-marins mais aussi la formation des équipages, l'utilisation
opérationnelle commune dont les exercices, le soutien tout au long
du service opérationnel au sein d'une même base navale (Haakonsvern
(Norvège) dont les stocks de rechanges et le développement en
commun de certains des systèmes embarqués. S'ajoutait un volet en
matière de recherche et développement dans le domaine naval sur des
sujets non-précisés. Les deux protagonistes se félicitaient d'un
accord liant les deux marines jusque dans les années 2060. La
plupart des accords inter-gouvernementaux ont été conclus, ne reste
plus depuis 2019 que la formalisation du contrat entre les deux Etats
et TKMS.
La
Norvège ne souhaite pas acquérir un sous-marin dont la Sjøforsvaret
serait l'unique utilisatrice, comme c'est le cas avec les Type
210, ce qui supposerait qu'elle
ait à assumer, seule, l'ensemble des coûts induits, notamment ceux
de maintien en condition opérationnelle. Deux précédents fâcheux
ternissent encore les discussions germano-norvégiennes, à savoir la
non-commande par l'Allemagne (1977) de sous-marins Type 210
(classe Ula)
et le développement abandonné du Type 211 sur
décision du Bundestag (1987). D'où la recherche d'un accord
contraignant quant aux contreparties industrielles et à
l'acquisition simultanée de bateaux par l'Allemagne qui était
absent du contrat d'acquisition des Type 210.
La
coopération proposée se veut être une répétition de celui liant
d'ores et déjà Berlin et Rome sur les Type 212A (6
+ 4) et ne se veut pas comme concurrente de celle-ci mais
complémentaire. Et le discours de TKMS depuis le lancement du Type
212 NG (2014) est qu'il
devienne « le prochain sous-marin de l'OTAN », d'où sa proposition
aux Pays-Bas et à la Pologne tout en visant étonnamment l'Italie.
Mais
les premiers choix annoncés par Rome témoignent que le Type
212 NFS est pratiquemment un
nouveau sous-marin même s'il est présenté comme une évolution du
Type 212A. C'est
pourquoi la recherche de « synergies » avec le Type 212
CD paraît ne devoir rencontrer
aucune réalité concrète.
La
Pologne se voyait proposer la location de deux Type 212A
à la Deutsche Marine, probablement
les U-31 et
U-32, entre
2020 et 2030 sans que ne soit précisé si la rénovation à mi-vie
aurait été effectuée. Le programme Orka aurait été décalé mais
cette location en guise de solution intérimaire aurait appelée la
construction des trois sous-marins du programme Orka entre 2025 et
2035 au plus tard, c'est-à-dire avec un calendrier très similaire à
ceux des Pays-Bas et de la Norvège. Finalement Varosvie a décliné
la proposition qui fut étudiée entre 2015 et 2018.
Restait
alors le programme Walrus replacement de la Koninklijke
Marine. Le 7 décembre 2014 était rejetée une coopération entre
les Pays-Bas et la Norvège pour joindre leurs efforts mais les
calendriers furent jugés trop différents. Entre 2016 et 2018, le
gouvernement hollandais étudiait trois options principales pour se
prononcer en 2018 en faveur de la fourniture de quatre sous-marins
océaniques. Proposition fut faite et rejetée à l'autonome 2016 par
les Pays-Bas de bénéficier d'une coopération similaire à celle
retenue par la Norvège. L'appel d'offres s'est poursuivi jusqu'en
2018 par une nouvelle demande d'informations (lettre A). Le 13
décembre 2019 était remise la lettre B aux trois
constructeurs de sous-marins sélectionnés pour la phase finale de
l'appel d'offres, soit l'alliance Damen – SAAB (Modèle
712/A26),
Naval group (SMX 3.0) et TKMS (Type 212 CD). TKMS a été
dans l'obligation jusqu'en 2019 de proposer le même Type 212 CD
aux Pays-Bas comme à la Norvège. Mais décision fut manifestement
prise de pouvoir propoer un Type 212 CD adapté aux exigences des
Koninklijke Marine et Sjøforsvaret,
ce qui aurait sauvé la proposition de TKMS aux Pays-Bas et permis la
réception de la lettre B car de l'aveu même de l'industriel
allemand ce n'était alors pas le cas.
Le
Type 212 CD tel qu'il apparaîssait alors depuis 2019 aux
Pays-Bas est un sous-marin d'un déplacement en plongée d'environ
2400 tonnes dont l'architecture peut être adaptée afin d'offrir une
autonomie supérieure notamment par un compartiment de batterie
supplémentaire, un deuxième moteur-diesel et de quoi accommoder un
équipage plus nombreux. Un plus grand nombre d'armes tactiques, un
compartimentage et l'intégration du système de combat retenue par
la marine acquéreuse. Et était aussi proposé un option un
propulseur composé d'une hélice dont les pâles sont en matériaux
composites.
Pour
revenir à la Norvège, le choix le 3 février 2017 de la proposition
de TKMS autour du Type 212 CD et de la coopération
bilatérale, demeurant ouverte, avec l'Allemagne le 30 juin 2017
ouvrait les négociations exclusives entre d'un côté la Norwegian
Defence Materiel Agency (NDMA) et le Bundesamt
für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr
(BAAINBw) et de l'autre TKMS car les accords
intergouvernementaux avaient semble-t-il était conclus sans
difficulté particulière.
Le
ministère de la Défense norvégien s'attendait à recevoir une
offre contraignante de la part de TKMS mi-2018 et elle ne parvenait
que le 30 octobre 2018. Les deux agences d'armement se mettaient à
l'étude de l'offre reçue. La première offre était rejetée dans
les mois suivants. TKMS déposait une deuxième offre contraignante
actualisée fin juillet 2019 qui ne fut pas non plus jugée
satisfaisante. Les négociations se poursuivent dans l'optique de
signer un contrat au cours du premier semestre 2020.
Plusieurs
difficultés nuisent à l'aboutissement des discussions et à
l'obtention d'un accord autour d'une proposition satisfaisante pour
les deux parties. Faute d'accord, la conception du bateau n'est pas
figée et les deux partenaires cherchent toujours à rallier d'autres
marines sur le Type 212 CD. Des retards naissent de la
coordination des procédures nationales et leur nécessaire
harmonisation.
Les
enveloppes budgétaires dédiées au Type 212 CD sont
contraintes pour les deux États. La Norvège s'en tenait à une
enveloppe de 4380 millions d'euros (2019) qu'elle présente comme ne
pouvant être dépassée. L'Allemagne avait présenté une enveloppe
totale de 1560 millions d'euros (2018) dans son budget 2019 mais les
63 millions d'euros de crédits de paiement devant être inscrits
dans le budget 2020 furent réduits à zéro. Toutefois, son utilité
n'était que virtuelle puisque n'a pas encore eu lieu de signature de
contrat. Et la programmation des dépenses publiques contient bel et
bien les dépenses nécessaires sur les budgets 2021 à 2034 avec des
tranches de 50 à 425 millions d'euros.
En
outre, Berlin était suspectée depuis juin 2018 de pas vouloir
produire l'effort nécessaire afin d'honorer sa commande. La
disparition des crédits de paiement au profit du Type 212 CD dans
le budget 2020 participe de cette perception, sans oublier les Type
210 (1977) et Type 211 (1987). Pourtant c'était
bien l'acquisition par la Deutsche Marine de deux Type 212 CD
et l'adoption d'une version à changement de milieu du missile NSM
qui fondaient la supériorité de l'offre allemande. La Norvège ne
souhaite pas être la seule détentrice d'une plate-forme
sous-marine. Il se pose donc la question des conséquences d'un
troisième échec de la proposition de TKMS en 2020, devenue
divergente du Type 212 CD proposé aux Pays-Bas et
rigoureusement différent du Type 212 NFS.
Le
calendrier du programme dans l'hypothèse d'une signature du contrat
au cours du premier semestre 2020 consiste toujours dans la livraison
du premier sous-marin à la Sjøforsvaret
sept années après la signature : fin 2026. Quand la Norvège
retenait l'offre de TKMS le 3 février 2017, la première livraison
devait avoir été effectuée en 2025 et la dernière en 2028. Avec
ces deux années de retard, les six sous-marins soient livrés entre
fin 2026 et 2030, les deux sous-marins allemands étant livrés en
2027 et 2030, ce qui suppose un important effort industriel afin de
livrer 5 sous-marins en trois ans (2026 – 2028).
Il
en ressortait quelques contraintes supplémentaires quant à la
capacité sous-marine norvégienne. Sur les six Ula,
deux doivent être désarmés à partir de 2022. Les quatre autres
bénéficient d'un programme de modernisation (159,35 millions
d'euros) débuté en 2010 et devant s'achever en 2021 sans oublier la
reconstitution de plus importants stocks de rechanges (59,06 millions
d'euros). Le dernier Ula soit
opérationnel jusqu'en 2028, ce qui suppose de ne pas tenir le format
entre 2028 et 2031. Une prolongation supplémentaire est possible à
la condition de décisions rapides.
Quand
la Norvège retenait la proposition de TKMS fondée sur le Type
212 CD, celui-ci était réputé déplacer 2400 tonnes
en plongée, ce qui tend à faire accroire l'idée que le Type
212 CD reprendrait la coque du Type 218
SG, voire du Dolphin II, ce premier étant lui-même
l'évolution du Type 216. Et dernier serait le
croisement entre le Type 214 et le Dolphin II.
L'immersion opérationnelle visée par les Norvégiens déterminera
aussi ce déplacement. La Deutsche Marine affronte surtout des petits
fonds en mer Baltique alors que la Sjøforsvaret
est confrontée aux petits fonds de ses côtes et fjords mais aussi
aux importantes profondeurs de l'océan glacial Arctique. La
coopération Berlin – Rome comprenait un effort significativement
accentué au profit de l'immersion opérationnelle (350 – 400
mètres) pour cette raison de différences de géographie navale.
Par
contre diamètre et longueur de coque ne sont pas encore connu. Le
besoin opérationnel norvégien obligera à un choix d'apparence
contradictoire entre un sous-marin très manœuvrant pour patrouiller
certains fjords, ce qui suppose une longueur de coque la plus courte
possible, et des qualités nautiques pour rallier rapidement en
plongée la zone de patrouille tout en restant en plongée,
c'est-à-dire que le coefficient de finesse participera de ces
caractéristiques attendues, donc une coque plus longue et d'un
diamètre aussi faible que possible. Entre les 65 mètres (Type
214), 68,6 mètres (Dolphin II) et 70 mètres
(Type 218 SG) ou encore les 6,3 mètres (Type
214, Type 218 SG) et 6,8 mètres (Type
212, Dolphin II), il y a des mondes. Il est
probable que le résultat final soit voisin des 70 mètres.
L'architecture
de la coque du Type 12 CD adoptera pour la première fois des
flancs inclinés depuis le massif jusqu'à la quille, présentant
ainsi la forme d'un « losange » en vue de face ou d'une « coque en
forme de diamant ». Formes semblant être étudiées afin de
renvoyer aux mieux les ondes des sonars acoustiques. Aucun signe de
développement d'un revêtement en tuiles anéchoïques ou d'une
nouvelle peinture. La première option exige un déplacement
légèrement plus élevé. Les antennes du sonar de flanc seraient
disposés au sommet de l'angle formé par les deux flancs inclinés.
En
se référant aux Type 214, Dlophin II et Type
218 SG, il peut être attendu que des barres de
plongées soient disposées à l'avant du massif, très proches du
pont. L'appareil à gouverner conserverait une disposition en croix
de Saint André avec la particularité que ce serait toute la surface
de la « barre » qui pivoterait, à l'instar des Dlophin II
et Type 218 SG.
L'architecture
interne de la coque résistante devrait s'articuler autout de deux
ponts avec la disposition tout à l'avant des locaux habités, à
savoir le poste de commandement navigation opération, les logements
ainsi que la soute à armes tactiques tandis que l'immense majorité
des locaux techniques prendraient place dans la moitié arrière. Les
Allemands pour alléger les Type 212A dans l'optique qu'ils
soient aussi petits que possibles n'ont pas séparé le bord par une
ou plusieurs cloisons. Les Norvégiens demandent au moins l'ajout
d'une cloison centrale résistante à la pression de l'eau sur le
Type 212 CD, ce qui suppose un léger alourdissement.
La
propulsion des Type 212 CD ne serait pas encore arrêtée mais
eu égard aux récentes communications d'industriels allemands, il
serait très étonnant que les derniers projets ne soient pas
retenus.
En
débutant depuis le propulseur, c'est-à-dire l'hélice, celle-ci
serait donc composée de pâles en matériaux composites en lieu est
place de l'alliage Cu – Al – Mn. Le choix technique serait de
concevoir une hélice aux pâles plus épaisses grâce à une
solidité supérieure à poids égal des matériaux composites. Cela
permettrait de réduire le phénomène de cavitation et les
transitoires par une réduction des vibrations. Et ce serait permis
en raison d'une solidité supérieure à poids égal, permettant
d'épaissir les pâles. Chaque pâle serait remplaçable
individuellement.
Mais
rien n'est dit sur la présence ou non, bien que très probable, d'un
bénéficiera des adoptions
retenues et validées pour les Type 213 /
Type 212B, à savoir
un Propeller
Boss Cap Fins
(PBCF) ou bien si l'hélice
en matériaux composites se suffit à elle-même pour réduire aux
niveaux visés le phénomène de cavitation.
Il
sera logiquement attendu que soit employé le moteur-électrique de
propulsion synchrone à aimant permanent FLEXible Permasyn (FLEX PM)
de Siemens, présenté à l'UDT 2019. Le FLEX PM couvrira une plage
de puissance entre 1,8 et 8 MW. La puissance dans une plage est
réglée par la longueur du stator
et du rotor.
Les onduleurs associés sont intégrés dans le moteur. Les Type
214 (1860 tonnes), Type 218 SG
(2200 tonnes) et Dolphin II (2400
tonnes) s'appuient sur un moteur-électrique de propulsion Permasyn
d'une puissance nominale de 2,85 MW (Siemens).
Le
choix du moteur-diesel sera confronté à la demande des Norvégiens
d'une plus grande redondance et donc l'adjonction d'un deuxième
moteur-diesel mais aussi les contraintes induites par l'intégration
d'une batterie lithium-ion sur la capacité du moteur-diesel à la
recharger car les éléments d'une telle batterie se recharge deux
fois plus vite, ce qui exige une plus grande puissance disponible
lors des marches au schnorchel.
Le
Dolphin II de 2400 tonnes en
plongée s'appuie sur trois moteurs-diesels MTU
16V396 SE84 (3 x 1040 kW = 3,12 MW). Le Type 212 CD est
annoncé pour s'appuyer sur le MTU
12V4000 (2012 CV / 1500 kW). Il consomme moins que le MTU 16V396 des
Type 212A, produit
moins de bruit de par son installation insonorisé sur plots
élastiques (et à l'intérieur d'un coffrage ?). Le temps entre deux
révisions serait porté de huit années supplémentaires. Un montage
côte-à-côte des moteurs n'obligerait pas augmenter la longueur de
la coque mais pourrait réduire la maniabilité du sous-marin (à
moins de privilégier notamment pour cette raison un plus fort
diamètre ?). Un montage en tandem demanderait quelques mètres de
coque et donc alourdirait le sous-marin.
Le
choix de la pile combustible devrait porter sans surprise au profit
de la FC4G, quatrième génération de pile à combustible TKMS. Le
stockage de l'hydrogène se fera toujours pas l'entremise de
réservoirs cylindriques emplis
d'hydrure métallique permettant de fournir la pile en hydrogène
pur. La puissance attendue par les éléments de la pile à
combustible, ni même leur nombre n'a pas été précisée. La FC4G
est présentée comme étant modulaire et disposant de redondances
pour délivrer en toutes circonstances la puissance maximale. Le
prototype a déjà dépassé les 70 000 heures d'essais selon son
fabriquant. La puissance nominale se devra d'être plus importante
que les deux piles de 120 kW des Type 212A,
rien que pour soutenir les contraintes induites par la batterie
lithium-ion.
La
batterie de technologie lithium-ion sera fournie par la société
française SAFT (Société des Accumulateurs Fixes et de Traction)
dont le prototype fut présenté au salon EuroNaval 2018. Rien ne
semble expliquer pourquoi la batterie LiFePO4 du Type 212
NFS n'a pas été retenue. La
batterie de SAFT serait aussi du type LiFePO4 avec la promesse d'une
augmentation des performances de 20% à basses vitesses et de 200 à
300% à la vitesse maximale qui peut être soutenue quelque soit
l'état de charge de la batterie. Les essais du prototype devraient
être achevés en 2020 au plus tard.
Aux
Pays-Bas, il était proposé que le Type 212 CD puisse
comprendre un compartiment de batteries supplémentaires, ce qui ne
permet pas de conclure si dans le cas de la Norvège le nombre
d'éléments de la batterie sera augmenté par rapport à une
batterie de technologie plomb-acide, ce qui suppose plus de volume
dans les fonds. Et un troisième compartiment pour la batterie
n'aurait que peu de sens si le bateau n'est divisé que par une seule
cloison.
Pour
en venir aux capacités opérationnelles, tout en débutant par la
pièce-maîtresse : au titre de la coopération bilatérale entre
Berlin et Oslo, la société norvégienne Kongsberg et TKMS
annonçaient le 31 octobre 2017 avoir créée une société commune,
KTA Naval Systems détenue à parts égales par les deux sociétés
fondatrices plus une filiale possédée dont toutes les parts sont
détenues par Atlas Elektronik.
L'objet
de KTA Naval Systemsest la création d'un système de combat (Combat
Management System (CMS). La société commune deviendra le
fournisseur exclusif de TKMS, autant pour les marchés à
l'exportation que les marchés nationaux dont le Type 212 CD.
Et dans cette dernière perspective ce sont les rénovations à
mi-vie des quatre à six Type 212A (dont Kongsberg était
d'ores et déjà fournisseur du système de combat) de la Deutsche
Marine qui se profilent à l'horizon (4 + 2 Type 212 CD
et 4 + 2 Type 212A).
La
première mouture du futur système de combat était présenté au
salon BALT Military Expo 2018 sous la forme de deux consoles
multi-fonctions dotées d'un grand écran tactile qui préfigurent
d'ores et déjà la solution finale. Le futur système de combat
recevait son nom de baptême ORCCA lors de la septième conférence
internationale SubCon 2019.
Son
architecture est réputée ouverte et en mesure de soutenir des
évolutions matérielles et logicielles tout au long de sa durée de
vie. Et TKMS prétend même que ORCCA peut être intégré sur tous
ses sous-marins. Le système de combat par lui-même s'appuiera sur
une infrastructure réseau et serveur commune. ORCCA serait conçu
pour gérer et optimiser l'allocation des ressources (bande passante,
puissance de calcul disponible) entre les fonctions du bord.
Il
est dit que des briques technologiques d'intelligence artificielle et
d'analyse des méga-données (« big data ») peuvent être intégrés
à ce système de combat mais il s'agirait de comprendre qu'il
s'agirait d'une option et non pas d'un choix ferme et définitif pour
la première capacité opérationnelle, contrairement aux prétentons
italiennes sur le Type 212 NFS. Mais une certaine ségrégation
est prévue de par son architecture afin de pouvoir séparer les flux
issus des réseaux et systèmes nationaux, de l'Union européenne ou
de l'OTAN.
Comme
tout système de combat de sous-marin, il sera apte à prendre en
charge la gestion des pistes, l'analyse des évolutions de la piste,
la classification des pistes, le contrôle des armes tactiques et une
présentation de la situation tactique. De même, ORCCA prétend être
en mesure de contrôler tous les systèmes embarqués à finalité
opérationnelle sous la surface, comme par exemple la suite sonar et
les armes tactiques dont les leurres anti-torpilles, ou au-dessus de
la surface, c'est-à-dire l'ensemble des mâts, des drones et tout
autre système ayant vocation à être relié au sous-marin, comme
par exemple des missiles anti-aériens IDAS.
Le
futur poste de commandement navigation opération disposera de dix à
douze de ces consoles installées chacune dos à la coque. Chacun des
opérateurs peut accéder à n'importe laquelle des fonctions du
système de combat, ce qui permet redondance, polyvalence et une
grande liberté dans la manière d'organiser. Un opérateur devrait
pouvoir synthétiser les données issues de plusieurs systèmes
embarqués.
Il
est à noter que le commandant disposera d'un fauteuil rotatif dotés
d'écrans intégrés ainsi que de grands écrans disposés sur la
coque, sans qu'il ne soit dit s'ils permettront une vision à 360
degrés de la situation tactique reconstituée, ni non plus les
ambitions en matière de fusion des données portées par ORCCA.
Rien
de particulier n'a été dit sur le choix des mâts, hormis que ceux
portant l'optronique seront, justement, des mât non-pénétrants
optroniques, ce qui libérera la verticale du massif des puits des
périscopes de veille et d'attaque et facilitera donc la répartition
des masses et des volumes (poste de commandement navigation opération
et locaux vie) à l'avant du bateau.
Atlas
Elektronik n'aurait pas encore fait état de ses propositions en
matière de sonar alors que les antennes des sonars du Type 212
NFS s'appuieront sur des d'hydrophones interférométriques de
basse fréquence relié entre eux par fibre optiques. Il est
seulement possible de relever que le système de combat ORCCA est
conçu dans l'optique d'exploiter un sonar d'étrave cylindrique, des
antennes conformes, un intercepteur d'ondes sonar, un sonar de flanc
élargi, une antenne linéaire remorquée et un sonar actif
d'évitement des mines sans oublier un système de surveillance du
bruit rayonné du bateau. À remarquer que pour le Type 212 CD
avec sa coque en forme de « diamant » les antennes de
flanc élargis seront disposées sur les arrêtes latérales.
Quant
au choix des armes tactiques, l'un des piliers de la coopération
germano-norvégienne est l'adoption du Naval Strike Missile (NSM) au
profit des deux marines s'équipant du Type 212 CD (2 + 4).
Outre le développement d'une version à changement de milieu, il y
aurait quelques discutions quant aux choix pensant sur senseur (radar
actif ou passif ?). La future torpille lourde pourrait être la
Seehecht DM2A4 / SeaHake mod 4.
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