Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





13 mai 2020

ESNA : mise en service de MY01

© Service d’Infrastructure de la Défense. Photographie publiée le 13 mai 2020 (LinkedIn).

     La première phase des travaux, menée depuis 2012, au profit des infrastructures jouxtant la darse des sous-marins de la zone Missiessy (base navale de Toulon), afin de préparer l'accueil du premier Sous-marin Nucléaire d'Attaque (SNA) de la classe Suffren, au nom de baptême éponyme, et issu du programme Barracuda, s'achevait le 27 avril à double-titre et par la mise en service du bassin MY01 rénové et par le début de l'Indisponibilité pour Entretien (IE) d'un SNA de classe Rubis qui est très probablement l'inusable Rubis (1983 - 2020) lui-même.


     L' « Avis de l'autorité environnementale sur le dossier de demande d’autorisation », au sujet de la « Demande d’autorisation au titre de la loi sur l’eau pour le projet d’accueil et de soutien des sous­-marins nucléaires d’attaque Barracuda de la base navale de Toulon (83) – phase 1 » (demande reçue complète par l'Autorité environnementale le 21 août 2013) nous offrait un aperçu assez complet du programme des travaux, son calendrier ainsi qu'une description des tranches prévues :

  • phase 1 (avant 2017) :
    accueil et soutien du premier SNA du programme Barracuda, préparation des opérations d’entretien intermédiaire. Phase qui implique l’adaptation d’un bassin et de deux quais d’entretien ;
  • phase 2 (2018­ - 2021) :
    adaptation progressive de Toulon comme port de base et d’entretien intermédiaire correspondant à l’adaptation d’un deuxième bassin et de deux quais de stationnement ;

     
  • phase 3 (avant 2025) :
    acquisition des capacités d’entretien majeur, phase nécessitant l’adaptation d’un bassin d’entretien lourd et d’un troisième quai de stationnement.

La gestion des différents risques identifiés (malveillance, climatiques, séismes, inondations, etc) et le respect des normes de sûreté nucléaire - revus depuis 2011 et l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi - ont été parmi les enjeux centraux de ces travaux devant permettre à la zone Missiessy de continuer à soutenir l'Escadrille des SNA dont les Rubis seront progressivement tronqués contre des Suffren entre 2020 et 2029.

© SID. Figure 1 :  Vue d’ensemble de l’arsenal et localisation de l’emprise des travaux au sein de la zone Missiessy in « Dossier de demande d’autorisation du projet Barracuda de la base navale de Toulon ».

     Le prélude au démarrage des travaux de la zone Missiessy décrits dans la phase 1 était le dragage des eaux de la darse des sous-marins. Le tirant d'eau plus important des Suffren (7,3 mètres) par rapport aux Rubis (6,40 mètres) l'exigeait. Un arrêté ministériel du 26 juin 2012 octroyait l'autorisation de débuter les travaux de dragage.

Ceux-ci paraissent avoir reçus moins de publicité que ceux effectués au Sud de l'îlot Castigneau afin de permettre aux FREMM d'accéder aux futurs appontements. De ce côte-ci de la base navale de Toulon les fonds ont été dragués de 2 mètres supplémentaires (~6500 m2 de sédiments) et une dépollution préalable fut nécessaire car quelques vestiges du sabordage de la Flotte (27 novembre 1942) y reposaient toujours.

Le dragage des fonds de la darse des sous-marins (~4500 m3 de sédiments ?) aurait été mené par la société belge ENVISAN (reprise depuis 1996 par la société luxembourgeoise Jan de Nul group dont elle est devenue la division environnementale) débuté au cours du deuxième semestre 2012 pour s'achever aux alentours de l'été 2013.

© SID. Figure 2 : Localisation schématique des zones de travaux dans la darse Missiessy in « Dossier de demande d’autorisation du projet Barracuda de la base navale de Toulon ».

     La phase 1 de remise à niveau des infrastructures de la zone Missiessy comprenait les travaux suivants selon le document soumis à l'Autorité environnementale :

  • adaptation du bassin Missiessy n°1(MY01) et des équipements associés ;
    •  adaptation du génie civil du bassin pour l’accueil des SNA Barracuda,
    • création d’un dispositif de couverture du bassin, y compris du soubassement associé, 
    • reprise des feuillures du bateau-­porte, reconstruction/confortement de la station de pompage ;
  • refonte des fronts de mer attenants au bassin Missiessy n°1(MY01) ;
  • reconstruction/confortement du quai Est avec l’adaptation de deux postes d’accueil intermédiaires des quais 505 et 506 ;
  • aménagement des terre­pleins et VRD1 en périphérie de ces ouvrages.

© SID. Figure 3 : Dispositif de couverture projeté sur le bassin MY01 in « Dossier de demande d’autorisation du projet Barracuda de la base navale de Toulon ».

© Civils de la Défense. Photographie publiée en mars 2020 (LinkedIn).
L'aspect le plus spectaculaire des travaux de rénovation du bassin Missiessy n°1(MY01) est l'érection du dispositif de couverture du bassin. Surnommé marmite par les sous-mariniers, cette charpente métallique composée de différents mobiles reposants sur des rails est la petite sœur de celle coiffant le bassin n°10 de la base navale de Brest. Les ouvrages coiffants les deux formes de radoub de l'Ile Longue ne sont fixes, seules portes sont mobiles.

Outre le fait que la nouvelle couverture mettre entièrement au sec le sous-marin et le bassin et à l'abri des désagréments de la météo durant les IE et les IPER (Indisponibilité Pour Entretien et Réparations) - dont les phases particulièrement critiques de déchargement et rechargement des cœurs nucléaires en barres de combustibles -, il y a tout lieu de remarquer qu'elle accroîtra, également, la discrétion des travaux menés, les soustrayant à l'œil inquisiteur, par exemple celui des satellites.

© Service d’Infrastructure de la Défense. Photographie publiée le 13 mai 2020 (LinkedIn).

Cette phase 1 des travaux de la zone Missiessy s'est achevée le 27 avril 2020 selon le Service d'Infrastructure de la Défense (SID), et comme remarquait le service : le même jour que le mouvement du Suffren de la forme Cachin jusqu'à la digue du Homet, c'est-à-dire la veille de ses deux premières journées en mer. Le lendemain, le 28 avril, la première plongée et pesée statique était conduite au large du Béquet.


https://lefauteuildecolbert.blogspot.com/2020/03/esna-impacts-sars-cov-2.htmlESNA : impacts SARS-Cov-2
La crise sanitaire n'est pas sans effet quant à l’activité de l'Escadrille des Sous-marins Nucléaires d'Attaque (ESNA) de la Force Océanique Stratégique (FOSt). Il en ressort pour les Sous-marins Nucléaires d'Attaque (SNA) que l'Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation (IPER) du Perle est à l'arrêt depuis le 19 mars tandis que l'Indisponibilité pour Entretien (IE) du Rubis n'a pas débuté (Pierre-Louis Pagès, L'entretien des sous-marins nucléaires d'attaque est aussi à l'arrêt, Nice Matin, 26 mars 2020). Et il s'agirait de comprendre que le programme des essais à la mer du Suffren n’a pas débuté.


     De retour du côté du bassin occidental de la mer Méditerranée, le SID précisait que dès le lendemain de l'achèvement officiel des travaux, l' "entretien d'un SNA de la classe Rubis y a été effectué". Une IE exigeant plusieurs semaines de travaux, il s'agirait de comprendre que le SNA reposant dans le bassin Missiessy n°1 (MY01) serait le Rubis dont l'IE non encore débutée début 2020 et d'une durée supposée relativement brève lui assurera de naviguer jusqu'en décembre 2020.

La Perle avait été remise à Naval group fin novembre 2019 pour la dernière IPER d'un SNA de classe Rubis. D'une durée de 18 mois, le chantier devrait s'achever en mai 2021 (Vincent Groizeleau, Ultime arrêt technique majeur pour un SNA du type Rubis, Mer et Marine, 17 janvier 2020).

© Marine nationale.

     La phase 2 (2020­ - 2023 ?) a pour enjeu l'adaptation d’un deuxième bassin, limitrophe du premier par l'Est, et de deux quais de stationnement :
  • adaptation du génie civil d'un quai d'environ 415m dédié à l'accostage (quais 501, 502 et 503) ;
  •  adaptation de l'ensemble des réseaux du quai (y compris la continuité de service) ;
  • mise en place de 2 postes HT ;
  • construction d'une grue portuaire 15 kn ;
  • la construction de 6 ras débordoirs spécifiques ;
  • l'effacement d'obstructions marines (9,5m NGF sur une largeur de 20m) ;
  • fourniture d'un stock de rechange.

Le début des travaux de la deuxième phase bénéficiait de la publication d'un appel d'offres en 2019 et du choix d'un soumissionnaire à qui fut attribué par l'avis N° : AM-2009-0652 (20 janvier 2020) le marché « Base navale de Toulon - accueil et soutien Barracuda - phase 2 - opération d'adaptation du bassin My02 - dévoiement des réseaux et démolitions» d'une valeur d'environ 2,95 millions d'euros avec les les travaux suivants à réaliser :
  • dévoiement de réseaux en service (électriques et fluides),
  • démolition et d'évacuation de rails,
  • démolition et d'évacuation de deux postes haute tension,
  • réalisation d'un réseau eau douce et d'un réseau d'électricité pour les besoins du chantier.
     
     Ce ne sera que par l'accomplissement de la phase 3 (2023 - 2027 ?) de ces travaux que la zone Missiessy, organisée autour de la darse des sous-marins, sera pleinement en mesure de soutenir les six nouveaux SNA de classe Suffren, à savoir les Suffren (2021 - 2055), Duguay-Trouin (2023 - 2057), Tourville (2024 - 2058), De Grasse (2025 - 2059), Casabianca (2027 - 2061) et Rubis (2029 - 2063).


1 commentaire:

  1. Merci pour cette revue des travaux. Mais pour les dates d'entrée et de fin de service. Cela ne reste que des prévisions...

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