Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





22 mai 2020

RPC30/RP30 : Piriou !

© Chantiers Piriou. Agrandissement de la photographie du communiqué de presse.
     La Direction Générale de l'Armement (DGA) a notifié le 30 avril 2020 à la société de construction navale civile et militaire Piriou, au terme d'un appel d'offres lancé en 2018, le contrat portant construction de 15 Remorqueurs Portuaires de 30 tonnes de traction au point fixe (RP30) auxquels s'ajoutent 5 Remorqueurs Portuaires Côtiers de 30 tonnes de traction au point fixe (RPC30).


     L'ensemble des remorqueurs de la Marine nationale atteignent ou étaient en passe d'atteindre les trente années de service, hormis quelques cas particuliers qui demeurent, encore à ce jour, sous l'âge : à savoir les Remorqueurs Portuaires de 50 tonnes de traction au point fixe (RP50), les Estérel (2002) et Lubéron (2002) qui avaient été spécialement commandés pour assister et participer aux manœuvres sur rade du porte-avions Charles de Gaulle (2001 - 2038 ?).

      Un appel d'offres avait été paru le 28 février 2018 au Bulletin Officiel des Annonces de Marchés Publics (BOAMP). Les offres devaient être déposées avant le 3 avril 2018. L'objet du marché porté quant au développement et à la fourniture de remorqueurs de facture neuve à un rythme de livraison pouvant aller jusqu'à quatre unités par année, d'une capacité minimale de traction au point fixe de 30 tonnes. Ils auront à assister les bâtiments de surface et les sous-marins de la Marine Nationale. Et le marché devait comprendre des prestations de maintien en condition opérationnelle (fourniture de rechanges, documentation et formation).

Il était même précisé – « à titre indicatif » – que ces futurs remorqueurs disposeront d'une coque en acier, d'une longueur d'environ 26 mètres, d'une largeur d'environ 9 mètres (hors tout) et d'un tirant d'eau de l'ordre de 5 mètres tandis que le tirant d'air devra être compatible des conditions de travail avec des bâtiments à fort devers le cas échéant en disposant de superstructures rabattables.

     La ministre des Armées, Mme Florence Parly, saluait la notification par la DGA, le 30 avril 2020, de la commande de 15 Remorqueurs Portuaires de 30 tonnes de traction au point fixe (RP30) auxquels s'ajoutent 5 Remorqueurs Portuaires Côtiers de 30 tonnes de traction au point fixe (RPC30) aux Chantiers Piriou. La maîtrise d'œuvre pour la fabrication des vingt unités a été confiée à Kership, co-entreprise détenue par Piriou et Naval group (« Le groupe Piriou va livrer vingt remorqueurs à la Marine nationale », Ouest France, 22 mai 2020).

     Seront livrés deux bâtiments qualifiés de « prototypes » au profit de Brest et Toulon en mai ou juin 2022 puis les 18 unités suivantes seront produites à raison d'un rythme moyen de 4 unités chaque année entre 2023 et 2027. Il s'agirait de comprendre qu'il devrait s'écouler un "certain temps" entre la réception des deux premières unités qualifiées de prototypes et la livraison, voire production des suivantes afin de permettre aux marins ayant conduits les essais de pouvoir livrer leur retour à Piriou dans l'optique de modifier les plans, voire sur cale, les 18 unités suivantes.


© Chantiers Piriou. Autre aperçu diffusé du RPC30 : est-ce une subtile allusion à un autre appel d'offres ?

RP30 et RPC30 mesureront 26 mètres de long pour un maître-bau de 9 mètres. Il n'est pas indiqué si les superstructures sont rabattables mais le communiqué précise que la passerelle est très étroite pour permettre les manœuvres flanc contre flanc. D'où la coque en forme de « V » pour un tirant d'eau non indiqué mais qui ne peut qu'être de l'ordre de 5 mètres, eu égard au respect scrupuleux des données indicatives de l'appel d'offres du 28 février 2018. Les RPC30 bénéficieront d'une autonomie de 5 jours à la mer, à la différence des RP30.

L'armement de ces bateaux est donné pour 4 marins pour les RP30 (15) et de 6 marins pour les RPC30 (5), soit un effectif total de 90 marins contre 140 pour les 3 RCVS type Bélier (3 x 12 marins (1 officier, 8 officiers-mariniers, 3 quartiers-maîtres), des 16 RPC12 (16 x 5 marins (8 en opérations côtières) et 3 RP type Maïto (3 x 8 marins (1 officiers-mariniers supérieurs, 6 officiers-mariniers et 1 quartier-maître ou matelot) + 2 passagers). Le programme dégage un maximum de 50 marins nécessaires pour armer les 20 RPC30/RP30 que la légère réduction du nombre de coques (20 contre 22 à remplacer) ne suffit pas à expliquer.

Leur tonnage est donné pour environ 275 tonnes, sans que ne soit précisé s'il s'agit du tonnage lège ou à pleine charge, même si ce dernier est le plus souvent cité, sans précision, dans les communiqués. Cela voudrait dire que le remplacement des 6484 tonnes des 3 RCVS type Bélier (3 x 500 tonnes), des 16 RPC12 (16 x 259 t) et 3 RP type Maïto (3 x 280 t) sera assuré par les 5500 tonnes des 20 RPC30/RP30 (20 x 275), soit une décrue de 984 tonnes.

Le point le plus crucial des RP30 (15) et RPC30 (5) est leur capacité de remorquage au point fixe qui sera de 35 tonnes dans les faits, le nom du programme étant toujours ajusté aux termes de l'appel d'offres qui sollicitait une capacité minimum de 30 tonnes de traction au point fixe - même cas pour les RP50 qui ont une capacité de 52 tonnes et non 50. Le gain sera quelque impressionnant par rapport aux 3 RCVS type Bélier (25 tonnes), des 16 RPC12 (12 tonnes) et 3 RP type Maïto (12 tonnes).

Cela traduit l'accroissement du tonnage moyen des différentes catégories de bâtiments. Par exemple, les Bâtiments Ravitailleurs de Forces (BRF) de classe Jacques Chevalier déplaceront 31 000 tonnes contre 18 000 pour les BCR de type Durance. Même constat pour les bâtiments amphibies (21 300 tonnes un Mistral contre 12 000 pour un Foudre), les frégates (6040 tonnes une Aquitaine contre 4910 tonnes pour une FASM de classe Georges Leygues), etc.

Les RP30 (15) et RPC30 (5) succéderont à 22 remorqueurs de trois types :

  • 3 Remorqueurs côtiers Voith-Schneider (RCVS) de 26 tonnes de traction au point fixe : 
      • type Bélier (Bélier (1980), Buffle (1980), Bison (1981)
  •  16 Remorqueurs Portuaires Côtiers de 12 tonnes de traction au point fixe (RPC12) : 
      • RPC12 type A (Fréhel (1989), Saire (1989), 
      • RPC12 type B (Armen (1991), La Houssaye (1992), Kéréon (1992), Sicié (1994), Taunoa (1996) 
      • RPC 12 type B (Rascas (2003). 
      • RP12 (Giens (1994), Mengam (1994), Lardier (1995), Balaguier (1995), Taillat (1995), Nividic (1996), Le Four (1997), Port Cros (1998).
  • 3 Remorqueurs Portuaires type Maïto :
      • Maïto (1984), Maroa (1984), Manini (1985).

Les Maïto ne sont pas cités dans le communiqué de presse mais il s'agirait de comprendre que, eu égard à leur âge, leur nombre et aptitude à la navigation côtière : ce sont eux qui ferment le volume des 22 remorqueurs à remplacer, chiffre expressément visé par le même communiqué.

Le contrat attribué à Piriou achève le remplacement des bateaux des Service des Moyens Portuaires (SMP) de chacune des 10 bases navales françaises dont 6 sont sous la responsabilité de la Force d'Action Navale (FAN).

Un autre précédent contrat avait été attribué au chantier naval Glehen pour les Pousseurs de classe 6 tonnes (PC6) qui seront livrés de 2020 à 2021. Ils reprendront certaines tâches de certaines anciennes embarcations comme des chaloupes et d’anciennes vedettes de servitudes type VD 9 et type VS 9.

Le groupement formé par les chantiers navals Merré et CMM remportait la construction des 29 Remorqueurs Pousseurs d'une traction de 10 tonnes au point fixe (RP10) qui ont été ou seront réceptionnés entre 2019 et 2023.

La répartition des 56 nouveaux remorqueurs RPC30 (5), RP30 (15), RP10 (29) et pousseurs PC6 (7) entre les bases navales sera la suivante :
  • Dégrad-des-Cannes (1 PC6),
  • Fort–de-France (1 RPC30 + 2 RP10), 
  • Dakar (2 RP10), 
  • Cherbourg (1 RPC30 + 2 RP30 + 5 RP10 + 2 PC6), 
  • Brest (1 RPC30 + 6 RP30 + 6 RP10 + 2 PC6), 
  • Toulon (1 RPC30 + 7 RP30 + 5 RP10 + 2 PC6), 
  • Héron (2 RP10), 
  • Dzaoudzi (1 RP10), 
  • Port-des-Galets (2 RP10), 
  • Pointe Chaleix (2 RP10), 
  • Papeete (1 RPC30 + 2 RP10).
 

1 commentaire:

  1. Frédéric Goudon26 février 2024 à 07:10

    Série arrêté finalement a seulement 4 exemplaires. L'inflation à eu raison de ce programme : https://www.meretmarine.com/fr/defense/piriou-a-cause-des-hausses-de-couts-la-serie-des-20-remorqueurs-de-la-marine-s-arrete-au-4eme

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