Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





16 mars 2021

Royal Navy : l'𝘐𝘯𝘵𝘦𝘨𝘳𝘢𝘵𝘦𝘥 𝘙𝘦𝘷𝘪𝘦𝘸 et l'augmentation du nombre de têtes nucléaires

© Protocg. Modélisation en trois dimensions (Turbosquid) d'un SNLE de classe Dreadnought (4).

     Après l'allocution prononcée devant la House of Commons par le Premier minister, M. Boris Johnson (24 juillet 2019), a été publié la Global Britain in a Competitive Age:the Integrated Review of Security, Defence, Development and Foreign Policy (2021, 114 pages) qui offre un point très complet quant à la doctrine nucléaire britannique depuis un certain temps. Au terme de nombreuses justifications, Londres déclare vouloir revenir sur la décision, entérinée par la 2010 Strategic Defence and Security Review, de réduire l'arsenal à 180 têtes nucléaires dont 120 déployées. « UK will move to an overall nuclear weapon stockpile of no more than 260 warheads » (p. 76). Le Royaume-Uni est la première puissance nucléaire du Traité sur la Non-Prolifération des armes nucléaires (TNP) a augmenté - officiellement - le nombre de têtes nucléaires déployées depuis l'apogée britannique « en plateau » (1973 - 1981) après une décrue continue de celui-ci et l'abandon de sa composante aéroportée (1993). Revirement stratégique ?

     Avant de parvenir aux considérations au sujet de l'arsenal britannique, l' « Integrated Review » traite spécifiquement du fait nucléaire. Il est à remarquer que le mot « nuclear » est cité 89 fois, et même 96 fois en lui accolant « warhead » alors que « war » ne l'est que, environ 30 fois, c'est 16 fois pour« crisis » et seulement deux fois pour « warships ».

     Du point de vue de la caractérisation de la scène internationale, le Royaume-Uni dans ce nouveau document stratégique retient le classiquement la relation nucléaire le liant aux États-Unis d'Amérique depuis le US–UK Mutual Defense Agreement (signé le 3 juillet 1958, entré en vigueur le 4 août 1958 et expirant le 31 décembre 2024). Mais rappel aussi les liens particuliers forgés avec la France depuis le 18ème sommet franco-britannique à Chequers les 29 et 30 octobre 1995 et la coopération nucléaire militaire menée dans le cadre les Traités de Londres ou Accords de Lancaster House (2 novembre 2010) qui vont bénéficier d'une initiative en 2021.

     Et sont logiquement évoquées les menaces : la Russie, citée 14 fois contre 11 pour les États-Unis d'Amérique et la France, est désignée comme « la menace directe la plus grave pour le Royaume-Uni » (p. 26). La Chine est identifiée comme étant un « systemic competitor » (p. 26) et la « puissance croissante de la Chine et son affirmation internationale seront probablement le facteur géopolitique le plus important des années 2020 » (p. 26). Mais le rôle de Pékin est analysé sous l'angle du défi géopolitique, et donc économique, contrairement à Moscou perçue comme une menace géostratégique.

     Dans le cadre de ce jeu de puissances nucléaires, reconnues comme les États dotés de l'arme nucléaire selon le TNP (signé le 1er juillet 1968, entré en vigueur le 5 mars 1970), le Royaume-Uni déclare toujours vouloir participer à la lutte contre la prolifération des armes nucléaires, par le contrôle des matières fissiles et des technologies afférentes, citant nommément les cas de République populaire démocratique de Corée et la République islamique d'Iran. Il ne semble pas être fait grand cas des États dotés de l'arme nucléaire mais non-reconnus par le TNP.

     L' « Integrated Review » caractérise même comme étant une « a realistic possibility that state sponsorship of terrorism and the use of proxies will increase. It is likely that a terrorist group will launch a successful CBRN [NRBC] attack by 2030 ». C'est à mettre en parallèle du discours du Président de la République. M. Jacques Chirac, prononcé le 19 janvier 2006 à l'Ile Longue (FOSt), où celui-ci affirmait que « les dirigeants d'Etats qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous [...] doivent comprendre qu'ils s'exposent à une réponse ferme et adaptée de notre part. Et cette réponse peut être conventionnelle. Elle peut aussi être d'une autre nature. »

Londres en retient la nécessité d' « To improve our ability to manage and de-escalate a multi-domain crisis, reflecting the increased intensity of competition from our potential adversaries and the more complex range of routes for escalation, including to nuclear coercion. The UK will run a series of national, strategic-level exercises to test resilience and our ability to navigate crises. We will actively support similar NATO and EU-NATO exercises. » (p. 72)

     Outre la volonté politique affichée au service du contrôle et de la limitation des armements, la Global Britain in a Competitive Age: the Integrated Review of Security, Defence, Development and Foreign Policy (2021, pp. 76-78) déclare que le Royaume-Uni revient sur la décision entérinée par la 2010 Strategic Defence and Security Review, de réduire l'arsenal à 180 têtes nucléaires dont 120 déployées. « UK will move to an overall nuclear weapon stockpile of no more than 260 warheads » (p. 76).

     L'arsenal nucléaire britannique, constitué par la seule voie nationale en raison de la législation américaine instituée par l’Atomic Energy Act of 1946 (en vigueur le 30 décembre 1945) et ne permettant plus de mener la coopération initiée par l’'accord de Québec, signé par Winston Churchill et Franklin Roosevelt à Québec, le 19 août 1943, dans le cadre de la conférence militaire de Québec (17 – 24 août 1943), constitué une entente secrète entre les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni pour développer les armes atomiques et qui excluait, de facto, la France.

Le volume de l'arsenal nucléaire britannique progressait de la 1ière tête disponible en 1953 jusqu'à 60 en 1958. Le volume progressait, entre 1958 et 1973, de 60 à 500 têtes. L'apogée « en plateau » (1973 - 1981) fut suivie d'une lente décrue avec l'abandon notable de la composante aéroportée (1993), laissant ce qui est nommé aujourd'hui la Continuous At Sea Deterrent (CASD) qui a fêté ses 50 ans en 2019.

     1958 était aussi l'année du US–UK Mutual Defense Agreement (signé le 3 juillet 1958, entré en vigueur le 4 août 1958 et expirant le 31 décembre 2024). Il permettait de retrouver la même ampleur et intensité de la coopération nucléaire initiée durant la Deuxième Guerre mondiale entre les États-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni. Et c'est par voie de conséquence que fut signé le 1963 Polaris Sales Agreement dont la traduction nationale fut le UK Polaris programme. Il continue à gouverner les échanges de technologies nucléaires au sujet des têtes nucléaires, des vecteurs et des technologies sous-marines.

Et plus spécifiquement à cette composante océanique, c'est le 10 juillet 1980 que la Prime minister, Mme Margaret Tatcher, demandait, par lettre, au Président Jimmy Carter, l'acquisition par le Royaume-Uni de missiles UGM-96A Trident I (C4) à partir des dispositions du 1963 Polaris Sales Agreement. En mars 1982, Mme Margaret Tatcher négociait un ajustement avec le Président Ronald Reagan vis-à-vis de l'accord obtenu du Président Jimmy Carter, à savoir que Londres puisse acquérir des MSBS UGM-133 Trident II et y participer. Et c'était le 12 mars 1982 que le gouvernement Tatcher déclarait que Londres rejoignait le programme Trident avec l'acquisition de 65 missiles Mer-Sol Balistiques Stratégiques (MSBS ou Submarine-Launched Ballistic Missiles (SLBM).

Ils doivent être mis en œuvre et soutenus dans le cadre d'un « pool », partagé avec les SNLE américains, à la Naval Submarine Base Kings Bay où devront se rendre les SNLE britanniques pour embarquer, débarquer et entretenir leurs missiles.

Mais il fallait attendre la mise sur cale des SNLE de classe Vanguard (HMS Vanguard (1993 - 2033 ?), HMS Victorious (1995 – 2035 ?), HMS Vigilant (1996 – 2036 ?), HMS Vengeance (1999 – 2039 ?) pour que les accords américano-britanniques au sujet du MSBS UGM-133 Trident II puissent s'appliquer.

© David Coleman. « BritishNuclear Weapons Stockpile, 1953-2013 ».

     Il était alors question que chacun des quatre SNLE embarque 128 têtes nucléaires (soit 8 têtes sur chacun des 16 UGM-133 Trident II), comme l'avait déclaré le gouvernement britannique en 1982. Mais dès la déclaration du secrétaire d'État à la Défense, Malcolm Rifkind, de novembre 1993, comme quoi les Vanguard (4) n'embarquerait finalement que 96 têtes nucléaires (soit 6 par MSBS).

La 1998 Strategic Defence Review, Londres déclarait vouloir maintenir moins de 200 têtes nucléaires déployées,  ce qui se résumait alors uniquement à celles embarquées à bord des MSBS des SNLE de classe Vanguard (4). Il était affirmé que le nombre de têtes nucléaires embarquées sur les Vanguard (4) était de 48 tandis, réparties sur 12 MSBS. Le gouvernement de Sa Très Gracieuse Majesté d'observer alors dans le document que si, par rapport aux SNLE de classe Resolution (4) embarquant des MSBS Polaris, le nombre de têtes été réduit de 96 à 48, la puissance de feu n'était réduite que du tiers. 

Le nombre total de têtes était alors de 240 et il remonta à 280 têtes dès 2000 pour s'établir ainsi jusqu'en 2005 avant de rester à un plateau à 225 têtes nucléaires jusqu'en 2013.

La 2010 Strategic Defence and Security Review réduisait la dotation de chaque SNLE à seulement 40 têtes nucléaires disposées sur 8 missiles, soit 5 têtes par MSBS, ce qui faisait paradoxalement augmenter le nombre de têtes par missile de 4 à 5. Le nombre de têtes nucléaires déployées ne pouvait donc pas excéder 120 et le nombre total de têtes nucléaires de l'arsenal britannique devait progressivement tomber à 180 têtes au milieu des années 2020.

Le nombre total de tête avait déjà chuté à 215 en 2016.

     Le programme Trident renewal fut engagé par le Prime minister, M. Tony Blair, le 4 décembre 2006 avec l'hypothèse, longtemps étudié, de réduire le format de trois à quatre SNLE, permettant parallèlement de réduire le nombre total de têtes nucléaires de 180 à 160, avec probablement une réduction simultanée et proportionnelle du nombre de têtes nucléaires déployées à un volume ayant pu être compris entre 80 et 96 têtes nucléaires. Le 18 juillet 2016, la House of Commons se prononçait très largement en faveur du renouvèlement de la composante océanique, avec 472 voix pour - dont 140 de l'opposition du Labour - et 117 contre, sur la base d'un format à quatre SNLE.

Dans la droite lignée du 1963 Polaris Sales Agreement, le programme Successor devant permettre les conception et construction des futurs SNLE de la classe Dreadnought (HMS Dreadnought (2033 – 2073 ?), HMS Valliant (2035 – 2075 ?), HMS Warspite (2036 – 2076 ?), HMS King George VI (2039 – 2079 ?) à partir des échanges technologiques avec les États-Unis d'Amérique au sujet des technologies sous-marines, dont le réacteur nucléaire, du système d'arme dissuasion, et dont le fameux Common Missile Compartment (CMC) et les futurs UGM-133A Trident IID5 LE (Life Extension).

     Le 25 février 2020, le gouvernement de Sa Gracieuse Majesté publié une déclaration par laquelle il faisait savoir que les têtes nucléaires seraient remplacées, parallèlement au développement de la tête nucléaire américaine W93, en reprenant une partie de ses composants, et que celle-ci s'intégrerait dans la dans la future coque aérodynamique américaine Mk7. Ce sera la première tête nucléaire conçue au Royaume-Uni depuis trente ans et l'Holbrook, l'adaptation britannique de la W76.

Il est à remarquer qu'il y a eu un certain revirement britannique au sujet des têtes nucléaires puisque après avoir cédé le contrôle capitalistique de l'Atomic Weapons Establishment (AWE) à u consortium géré et exploité par Lockheed Martin, dans le cadre d'un accord qui devait durer jusqu'en 2025. Avec une certaine continuité avec les nouvelles orientations industrielles du précédent gouvernement de Theresa May, le secrétaire à la Défense, M. Ben Wallace, déclarait dans une déclaration au Parlement que le gouvernement de Boris Johnson nationalisait l'AWE qui deviendra un organisme indépendant appartenant à 100% au ministère de la Défense. Et il était prévu que ce nouvel arrangement devait être mis en place d'ici juin 2021.

Et dans cette perspective qu'il s'agit d'apprécier la coopération nucléaire franco-britannique initiée dans le cadre les Traités de Londres ou Accords de Lancaster House (2 novembre 2010) qui vont bénéficier d'une initiative en 2021. L'exécution des Traités de Londres portait, notamment, sur le programme commun Technology  Development  Centre (TDC) à travers les  deux volets de Teutates dont la mise en route du troisième axe devrait être prononcée en 2022.

     Et donc la Global Britain in a Competitive Age: the Integrated Review of Security, Defence, Development and Foreign Policy (p. 76) professe l'élévation de l'arsenal nucléaire britannique des 215 têtes de 2016 jusqu'à moins de 260 têtes nucléaires à l'horizon 2030. Et Londres de déclarer qu'il s'agira, notamment, de préserver les compétences scientifiques, technologiques et industrielles par cet effort, ce qui peut surprendre mais peut être assimilé à ce qui s'était produit sur la période 2000 - 2005 avec une brève remontée du nombre total de têtes, sans affecter le nombre de têtes nucléaires déployées.

Mais c'est une justification, presque oratoire, qui accompagne le document affirmant bel et bien :

« En 2010, le gouvernement a déclaré son intention de réduire le plafond global de nos stocks d'ogives nucléaires de 225 au maximum à 180 au plus d'ici le milieu des années 2020. Cependant, compte tenu de l'évolution de l'environnement de sécurité, y compris de la gamme croissante de menaces technologiques et doctrinales, cela n'est plus possible, et le Royaume-Uni passera à un stock global d'armes nucléaires ne dépassant pas 260 ogives. »

Le lien avec les exigences opérationnelles devant dimensionner la composante océanique de la dissuasion britannique, notamment sa capacité de destruction et, implicitement, le nombre de cibles pouvant être traitées après pénétration des défenses adverses, est explicitement écrit. Pour la première fois depuis 1993 le Royaume-Uni va augmenter le nombre de têtes nucléaires déployées. Les futurs SNLE de classe Dreadnought (4) auront un pont missile fort de 12 tubes lance-missiles. En supposant que les futurs UGM-133A Trident IID5 LE (Life Extension) puissent embarquer 8 têtes nucléaires sur chaque missile, la dotation maximale par sous-marins embarquant la totalité de ses 12 missiles serait de 96 têtes nucléaires, soit un potentiel théorique de 288 têtes nucléaires, dont un tiers sur le SNLE en permanence à la mer.

Par ailleurs, ce nombre de moins de 260 têtes nucléaires pourrait aussi faire référence au nombre maximum de têtes nucléaires pouvant être embarqué sur deux bateaux en patrouille, à savoir 8 têtes par MSBS, à raison de 12 missiles par SNLE. Cela exigerait 192 têtes nucléaires déployées sur un total inférieur à 260. Cette perspective interroge quant à un renforcement du volume de feu déployé en permanence et pouvant être renforcé à l'occasion d'une crise, assurant par quelques moyens de communication que ce soit, d'assurer l'adversaire d'une détermination au coût doublé. Sans compter l'interrogation au sujet du devenir du troisième SNLE, si jamais il pouvait s'ajouter aux deux premiers lors d'une crise aggravée. C'est ce qui est questionné en creux, aussi, par cette déclaration d'augmentation du nombre de têtes nucléaires.

Mais en se référant au précédent format arrêté (180 têtes au total dont 120 déployées), il s'agirait de considérait que le nombre de têtes déployées remontera soit progressivement sur les Vanguard (4), soit brutalement à partir de l'entrée en service de chacun des Dreadnought, de 120 à 170 têtes nucléaires déployées. Il est arbitraire de retenir le même « volant de gestion » mais il s'agit de considérer que les Britanniques devront gérer la fin de service des Holbrook, l'adaptation britannique de la tête nucléaire W76, et l'introduction de l'adaptation de la W93 dans les années 2030, les deux parcs de têtes nucléaires cohabitant dans les années 2030.

     Il y a l'inconnu de la différenciation du nombre de charges pour chacun des MSBS. La France avait annoncé adopter cette disposition opérationnelle pour ses SNLE, à l'occasion du discours du Président de la République. M. Jacques Chirac, prononcé le 19 janvier 2006 à l'Ile Longue (FOSt).

Aux États-Unis, la Nuclear Posture Review 2018 postulait le besoin avéré d'une arme nucléaire de faiblesse puissance (« low-yield nuclear weapon ») dont la finalité opérationnelle serait des frappes anti-forces et anti-structures durcies ou enterrées dans la perspective d'une guerre dite « régionale ». Plus précisément, il s'agirait d'une réponse à l'évolution de la doctrine nucléaire russe suspectée ou clairement accusée selon les protagonistes d'avoir abaissé le seuil d'utilisation de l'arme nucléaire par la « doctrine d'escalade et de désescalade » dont l'existence même fait l'objet d'âpres débats.

La W76 mod. 2 (W76-2) fut mise à l'étude dès 2018. Dans la littérature ouverte, il est dit que sa puissance nominale serait comprise entre 5 et 7 Kt, contre 90 Kt pour la W76-1. Puissance réduite et non pas réglable. L'année 2019 aurait vu la mise en production par Pantex Ordnance Plant de la W76-2 à raison de 50 exemplaires. La première - First Production Unit (FPU) - serait sortie de la chaîne dès février 2019 et les dernières auraient été livrées en septembre 2019. La nouvelle venue aurait été déclarée opérationnelle la même année.

Il est à supposer que le Royaume-Uni adopte une telle disposition, notamment car l' « Integrated Review » souhaite « améliorer notre capacité à gérer et à désamorcer une crise multi-domaines [dans] la gamme plus complexe de voies d'escalade, y compris vers la coercition nucléaire. » (p. 72) Et une « frappe d'ultime avertissement », pour reprendre le vocable de la doctrine nucléaire française, peut être un moyen de rétablir la dissuasion nucléaire. Tout du moins, c'est l'une des compréhensions possibles pour contrer, avec un moyen extrême, un chantage nucléaire.

     C'est pourquoi il est proposé ici de considérer que ce relèvement du nombre de têtes nucléaires britanniques signifie obligatoirement l'augmentation du nombre de têtes nucléaires déployées puisque c'est clairement énoncé et que cela entraînera probablement une augmentation du nombre de missiles embarqués, à 10 ou 12, notamment pour probablement dans les prochaines années embarquer des missiles à chargement différencié. Et cette augmentation ne semblerait pouvoir se faire qu'au terme de la phase de production des têtes nucléaires devant prendre la succession des Holbrook car il est douteux que ces dernières soient en nombre suffisant pour permettre une brusque ou progressive montée en puissance, même en considération une optimisation nouvelle du parc de gestion. À la manière de la transition Resolution-Vanguard, entre Polaris et Trident, la mesure ne deviendrait pleinement effective que durant la décennie 2030.

     Il n'en demeure pas moins qu'une lecture de l' « Integrated Review » peut sembler désigner la Russie par son attitude agressive et révisionniste sur la scène internationale, certes partiellement en réponse à certains revirements des États-Unis. Cependant, c'est bien la République Populaire de Chine qui semble, aux dires de nombre d'analyses, augmenter elle-aussi, sans le reconnaître officiellement, le volume de son arsenal nucléaire, rien que par le nombre de vecteurs.

 

2 commentaires:

  1. Nos amis anglais reprennent gout au grand large et BJ n entend plus baisser la garde y aurait t il du Churchill dans cet homme la !!!

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  2. Mais comment déployer une "petite" bombe quand chaque missile en déploie 8.
    Et puis chaque tir signe quand même la position du sous-marin.

    Le Royaume-Uni va t il préparer d autres vecteurs (au sol? Aero? SNA).

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