© Wikipédia. Le S-120 Η Φ/Γ Papanikolis de Type 214/1800. |
Par le plan Minimum Essential Force (MEF), la Tentara Nasional Indonesia - Angkatan Laut (TNI-AL ou Marine de l'Armée nationale indonésienne) ambitionne de parvenir à un format de 8 à 12 sous-marins tandis qu’elle en possède actuellement 5. Face à l'intérêt marqué pour la proposition française centrée sur le Scorpène (Naval group) pour laquelle, M. Prabowo Subianto, ministre indonésien de la Défense (23 octobre 2019) s'était déplacé en France et notamment à Cherbourg, il était notable qu’il s’était également rendu en Allemagne afin de visiter les installations équivalentes de TKMS, à Kiel. Il est proposé ici un aperçu de la proposition allemande qui s'appuie, notamment, sur une initiative de la TNI-AL à l'égard du Brésil.
La Marine de l'armée nationale indonésienne (Tentara Nasional Indonesia - Angkatan Laut (TNI-AL) est créée en 1945, dans la foulée de l'indépendance indonésienne. Son actuelle programmation découle du plan dit Minimum Essential Force (MEF), formalisé par la directive présidentielle n°7 du président Susilo Bambang Yudhoyono (20 octobre 2004 – 20 octobre 2014), en 2008 . Les objectifs capacitaires doivent être atteint en 2024.
La cible du nombre de sous-marins était finalement révisée à huit sous-marins en 2011 dans le cadre de la planification stratégique contenue dans le plan MEF. Mais il est souhaité que ce nombre soit de nouveau porté à 12, comme c’était le cas, par exemple en 2006.
La sous-marinade indonésienne se compose des 5 unités suivantes :
Au milieu des années 1970 que les deux premiers sous-marins indonésiens étaient commandés à la société allemande Howaldtswerke-Deutsche Werft (HDW). Les deux Type 209/1300 furent mis sur cale en novembre 1977 et juillet 1978 en Allemagne. Les KRI Cakra (401) et KRI Nanggala (402) étaient admis au service actif en 1981. Toutefois, au fur et à mesure des grands carénages et refontes, le lieu pour effectuer ces opérations s'est délocalisé depuis HDW (Allemagne) pour l'un des chantiers de Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME) en Corée du Sud.
DSME, au terme d'un appel d'offres, remportait un marché de trois sous-marins, le 21 décembre 2011. Par ailleurs, et postérieurement à avoir été déclaré vainqueur de l’appel d’offres, la société sud-coréenne procédait à l'augmentation unilatérale du volume financier proposé par DSME de 1100 à 1400 millions de dollars (2011).
L'offre de DSME consiste dans une amélioration du KSS I (Type 209/1400) ou classe Chang Bo-go (Type 209/1200) dont les neuf unités, mises en chantier entre 1993 et 2001, sont en service dans la Daehanminguk Haegun (Marine sud-coréenne). Les deux premières unités destinées à la TNI-AL étaient mises sur cale en Corée du Sud au chantier naval d’Okpo (DSME) tandis que la troisième sera assemblée au chantier naval de PT. PAL à Surabaya (Est de l’île de Java, Indonésie). Ces trois sous-marins appartiennent à la classe Nagapasa (3) :
- KRI Nagapasa (403) admis au service actif en août 2017 ;
- KRI Ardadedali (404) qui devrait rejoindre la TNI-AL en 2018 ;
- KRI Alugoro (405) rejoignait la flotte en 2019.
L’arrivée du KRI Nagapasa (2017 - 2047 ?), en Indonésie, après 16 jours de navigation entre le chantier DSME d’Okpo et la base navale de Surabaya (Est de l’île de Java, Indonésie) intervenait le 28 août 2017. Cependant, et selon des sources internes à l'industrie de la défense indonésienne, il apparaissait alors que le sous-marin KRI Nagapasa ne répondait pas aux spécifications techniques du cahier des charges : la vitesse maximale en plongée, l'immersion opérationnelle de service n'étaient pas atteintes. Et le bateau n'était pas plus en mesure de tirer ses armes tactiques.
Et il est indiqué que les trois sous-marins Type 209/1400 (KRI Nagapasa (403), KRI Ardadedali (404) et KRI Alugoro (405) ne répondent toujours pas au cahier des charges, avec les mêmes difficultés en termes d'atteinte de la vitesse maximale, de l'immersion opérationnelle, de capacité à lancer les armes tactiques et même pour servir dans des missions dites « ISR ».
L'affaire indonésienne est compliquée par le fait que TKMS n'a assisté DSME ni dans les transferts de technologies opérés à destination de PT. PAL ni dans la modification des Type 209/1200 de la classe Chang Bo-go (9) afin de mettre au point sa modification en Type 209/1400 par les ingénieurs sud-coréens, ce qui supposait d’allonger la coque résistante, de modifier la répartition des poids et des volumes dont le dimensionnement des ballasts. Et l’industriel allemand n’aurait pas facilité la tâche à DSME et aurait même manqué de zèle dans la transmission des « blue prints ». Et cela s'explique tout simplement par le fait que DSME n'avait pas obtenu les autorisations de réexportations afférentes de TKMS.
C'est pourquoi TKMS propose à la TNI-AL de pouvoir « moderniser » la classe Nagapasa (3), ce qui signifie ici de reprendre chacun des bateaux au chantier afin que leurs capacités opérationnelles puissent rencontrer les exigences du cahier des charges : une sorte d'achèvement et de reprise qui ne disent pas leur nom. Une proposition d'assistance qui avait été formulée plus d'une fois par l'industrie turque.
L'industriel allemand qui souhaite pouvoir accompagner la Marine indonésienne dans son projet d'acquérir deux sous-marins Type 209/1400 auprès de la Marinha do Brasil. Il pourrait s'agir des S-30 Tupi (1989) et S-31 Tamoio (1995). Le devrait avoir bénéficié de l'achèvement de sa Período de Manutenção Geral (PMG) en 2020. Le deuxième ne semble avoir eu vocation à bénéficier d'une ultime PMG.
Au fur et à mesure de l'admission au service actif des Scorpène - BRasil (S-Br) de classe Riachuelo (4), les S-32 Timbira (1996) et S-33 Tapajó (1999) pourraient être proposés sur le marché de l'occasion, toujours par la Marinha do Brasil. Ces deux sous-marins attendaient, fin 2019, depuis plusieurs mois une ultime Période de Maintenance Générale (ou Período de Manutenção Geral (PMG) devant même comprendre une remotorisation, pour un chantier dont le montant aurait été de l'ordre des 54 millions d'euros, par sous-marin.
Une éventuelle cession par le Brésil, d'au moins deux sous-marins, ouvrirait la possibilité, voire l’obligation, d’assurer une rénovation à mi-vie dans le chantier naval de PT. PAL à Surabaya (Est de l’île de Java, Indonésie), avec l'assistance de TKMS. Il y aurait la perspective d'optimiser les travaux consentis avec l'éventuelle cession supplémentaire de deux autres sous-marins.
Ces deux volets ont les faveurs de la TNI-AL car ils permettraient de presque atteindre, en volume, les objectifs (8 ou 12 sous-marins) du plan MEF à plus ou moins l'échéance de son terme, tout en rationalisant l'arme sous-marine autour du Type 209/1400 Mod, ce qui permettrait des économies d'échelle en termes de soutien, de logistique et de formation. Et l'état-major de la TNI-AL est très satisfait des liens industriels établis à Surabaya à partir de ce programme.
M. Prabowo Subianto, ministre indonésien de la Défense (23 octobre 2019), est plus intéressé par la dernière proposition de TKMS, en raison du capital politique qu'il pourrait acquérir, vis-à-vis de ses ambitions politiques nationales. Il s'agirait de faire construire sous licence, toujours au chantier naval de PT. PAL à Surabaya (Est de l’île de Java, Indonésie), trois sous-marins Type 209/1800 (TKMS). D’où ses déplacements en Allemagne afin de visiter les installations de TKMS, à Kiel.
Tout il s'était déplacé en France et notamment à Cherbourg afin de se faire présenter la proposition française autour du Scorpène et les capacités industrielles de Naval group vis-à-vis des transferts de technologie proposés :
La Tentara Nasional Indonesia - Angkatan Laut (TNI - AL ou Marine de l'armée nationale indonésienne) devrait admettre au service actif le KRI Alugoro (405) en ce mois de décembre 2020. Il s'agit du troisième sous-marin de la classe Nagapasa dont le premier lot avait été commandé à Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME), vainqueur le 22 décembre 2011 de l'appel d'offres pour l'acquisition de trois sous-marins émis par l'Indonésie. Malgré la signature d’un contrat portant construction de trois nouveaux sous-marins de la classe Nagapasa, une lutte politique est à l’œuvre entre le Président de la République indonésienne et son ministre de la Défense dont l’issue portera sur la poursuite du programme avec le même fournisseur ou un autre.
Le Type 214 serait globalement issu d’une proposition industrielle à la Marine allemande. Il avait été envisagé, par HDW, dans un premier temps, de mettre à l'étude une modernisation du Type 209 devant comprendre l'ajout d'un module AIP afin de pourvoir au remplacement des Type 206 (6) et Type 206A (12). Un consortium regroupant HDW, Ferrostaal et IKL avait expérimenté une installation de piles à combustible indépendante de l'air de 104 kW à terre et une autre à bord de l'U-1 (1967 – 1991) entre 1983 et 1988. Cette voie a été abandonnée dans l'optique de répondre au besoin exprimé par la Bundesmarine en 1987. Mais pas pour l'exportation car ce Type 209 auquel avait été ajouté un module AIP et qui a bénéficié des évolutions techniques et technologiques du Type 212 – dont la coque hydrodynamique – serait devenu les Type 214 et Type 209 PN.
Prabowo Subianto aurait ainsi l'occasion de souligner l'échec du Président de la République indonésienne, M. Joko Jokowi Widodo (20 octobre 2014), réélu en 2019, car ce dernier avait affiché son soutien au programme ayant porté la commande du premier lot de classe Nagapasa (3) mais également à la commande du deuxième lot, signée en avril 2019, et dont le volet industriel comprend de nouveaux transferts de technologies.
Il se dessine aussi que la « modernisation » des Nagapasa (3) et l'éventuelle acquisition des sous-marins de seconde main de classe Tupi (2 + 2) avec, là aussi, un chantier de rénovation à mi-vie - transformant les sept sous-marins en Type 209/1400 Mod - puissent être favorablement présentés à la lumière d'une standardisation des principaux gros équipements, depuis les senseurs jusqu'aux effecteurs, avec la dernière proposition : une proposition de construction sous licence de trois sous-marins Type 214/1800 est également mise en avant par l'industriel.
La Corée du sud a des choses désagréables à dire sur les defauts de ses sous-marins issus des U-214...
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