© Marine nationale. 28 janvier 2020. |
Le
chef d'état-major de la Marine nationale, l'Amiral ChristophePrazuck, visitait le chantier de la FRÉgate Multi-Missions (FREMM)
Alsace – première du nom (?), hormis le fameux
projet de cuirassé type Richelieu de « classe Alsace » de 45 000
tW - et s'enquérait de son avancement auprès de son équipage. De
ses propres déclarations, il était possible d'apprendre que
l'Alsace « rejoindra la flotte en 2022 ». Il en
découle les dates manquantes au calendrier du programme FREMM
qui devrait donc être clôturé l'année de la réception de la
frégate Amiral Ronarc'h,
mise sur cale le 24 octobre 2019 : 2023.
La
Loi de Programmation Militaire (LPM) 2014 - 2019 précisait le sort
du programme FREMM.
La loi retenait un objectif de six frégates livrées sur la période
plus deux unités de défense aérienne à réceptionner par la
Marine nationale lors de la période suivante tandis que "pour
les trois suivantes [FREMM
n°9, 10 et 11], qui seront livrées d'ici à 2025, leur type pourra
être adapté, en fonction de l'analyse du besoin et du marché, la
décision étant prise au plus tard en 2016." Les FREMM
n°9, 10 et 11 deviendront le programme FTI.
Furent effectivement livrées les
Aquitaine
(2012), Provence
(2015), Languedoc
(2016), Auvergne
(2017), Bretagne
(2018) et Normandie
(2019) à la Marine nationale sur la
période considérée, c'est-à-dire que l'objectif stratégique
assigné par l'Amiral Bernard Rogel (12 septembre 2011 - 12 juillet
2016) lors de la réorganisation du programme FREMM
fut atteint. S'il fallait se référer aux propres dates de la
Bretagne
- réceptionnée le 18 juillet 2019 et admise au service actif le 20
février 2019 -, la Normandie,
réceptionnée le 16 juillet 2019 pourrait être admise au service
actif au cours aux alentours du 18 février 2020.
Les
Alsace
et Lorraine
remplaçaient dans la programmation l'abandon des Horizon 3 et 4
(novembre
2005). Cela fut annoncé par le ministre de la Défense, M.
Jean-Yves Le Drian, en juin 2013 quand il présentait le
volet naval du Livre
blanc sur la défense et la sécurité nationale 2013.
Ainsi, le ministre mentionnait « le développement de la FREMM, dont
celles à capacité étendue pour la défense aérienne ».
Et le 29 mai 2015, le même ministre de confirmer que « d’ici
2022, deux autres FREMM anti-sous-marines seront livrées. Ces
dernières auront une capacité de défense anti-aérienne renforcée,
par rapport aux premières FREMM. »
Les
différences architecturales entre les Aquitaine
(6) et les Alsace
(2) se résument à un système de lancement vertical composé de
quatre lanceurs SYLVER A50 sur les FREMM
n°7 et n°8 contre deux A43/50 et deux A70 sur les FREMM
n°1 à 6.
La
mâture principale portant l'essentiel des moyens de guerre
électronique est plus fine, qualifiée de « taille de guêpe ».
Le
radar est toujours un Herakles (radar tridimensionnel en bande S,
portée supérieure à 250 km en veille aérienne et 80 km en veille
surface (0 – 360° en azimut, 0 – 70° en élévation), suivi de
400 pistes) à la puissance augmentée et dénommée « Herakles + ».
Il bénéficiera d'une augmentation du nombre de modules d'émission
de 12 à 16. Il en ressortirait une portée accrue et supérieure à
310 ou 330 km dans l'optique d'exploiter l’entièreté du domaine
d'emploi des missiles ASTER 30.
Le
central opération reçoit trois consoles supplémentaires dirigées
par un directeur de lutte anti-aérienne afin de soutenir le
renforcement des capacités de défense aérienne. Le système de
combat (Combat
Management System
(CSM) SETIS a été modifié en ce sens.
La
capacité en logement du bord est remaniée afin de permettre
l'accueil de jusqu'à 165 marins contre 145 pour les FREMM
n°1 à 6. Et là où ces dernières ont un équipage de 109 marins,
hors détachement aviation, celui des FREMM
n°7 et n°8 sera de 132 marins.
La
construction de l'Alsace
débutait en juin 2016. Son lancement intervenait le 18 avril 2019.
Les essais constructeurs devraient se dérouler en mai 2020 pour une
livraison à la Marine nationale en février 2021. L'Amiral
Christophe Prazuck précisait le 28 janvier 2020 que les essais de la
frégate par la Marine et son Déploiement de Longue Durée (DLD) se
dérouleront en 2021 dans l'optique d'une admission au service actif
en 2022, en remplacement de la frégate Cassard
(1985 – 2019 ).
La
construction de la Lorraine
débutait le 15 mai 2019. Son lancement pourrait intervenir en
septembre 2020. Les essais constructeurs devraient se dérouler en
octobre 2021 pour une livraison à la Marine nationale au plus tard
en juillet 2022. Les essais de la frégate par la Marine et son
Déploiement de Longue Durée (DLD) se dérouleront en 2022 dans
l'optique d'une admission au service actif vers la fin du premier
semestre 2023, en remplacement de la frégate Jean
Bart
(1988 – 2022).
L'admission
au service actif de la Lorraine
en 2023 achèvera symboliquement le programme FREMM puisque toutes
les frégates destinées à la Marine nationale seront en service.
Naval group ne propose plus ce type de frégates lors de ses
campagnes commerciales. Outre le soutien des bateaux, il ne restera
plus que les évolutions matérielles qui seront apportées lors des
futurs et premiers arrêts techniques majeurs au cours des années
2020.
Marine nationale, 8 frégates FREMM, Marine militare italienne, 10 frégates FREMM, cherchez l'erreur ?
RépondreSupprimerCher Fusco,
SupprimerBonjour, il est vrai que cela peut étonner. Néanmoins, force est de remarquer que les choix italiens sont légèrement différents. Ils avaient toujours prévu une série de 10 FREMM devant être suivie par 16 à 20 PPA qui furent mis à l'étude dans la foulée. La chaîne industrielle était prévue pour être optimisée.
Par ailleurs, les FREMM de la Marina militare se répartissent entre 4 FREMM ASM et ce qui peut être qualifié de 6 FREMM AVT. Le coût de ces six-là n'est certainement pas le même que celui des quatre premières, encore moins celui des 8 FREMM françaises.
Bien navicalement,
l'Italie va vendre ses 2 dernières Freem à l’Égypte,ne possède pas de porte avion mais des portes aéronefs moins gourmands en ressources humaines et financières sans parler des SNLE. Ils peuvent donc ventiler différemment leurs dépenses mais ils n'auront que 8 Freem.
SupprimerUn programme capital pour la Marine nationale même si l'on peut, avec amertume, regretter la faiblesse du format des FREMM 8/17. Il faut espérer cependant que la construction des 5 frégates d'intervention et de défense sera conforme au projet. Depuis plus de quarante ans, on a été habitué aux coupes sombres dans tous les programmes de construction navale. La Marine nationale se modernise c'est une évidence, mais il faut poursuivre sur cette voie.
RépondreSupprimerBonjour Mr le Marquis
RépondreSupprimerAlors que le CEMA ainsi que le CEMM réclament des nouveaux bateaux pourquoi on ne construit pas au moins 2 frégates FREMM comme notre partenaire italien le fait alors qu'il y a urgence pour remplacer par exemple La Touche Tréville au lieu d'attendre les fameuses FDI ?
Madame, Monsieur,
SupprimerBonjour, la phase d'industrialisation du programme FREMM est proche de l'achèvement (2022). Naval group est donc presque entièrement tourné vers les FDI/Belh@rra. Et la Marine nationale n'a pas de lignes budgétaires dédiées à l'acquisition de frégates supplémentaires sur la période (2019 - 2025), hormis les FREMM et FDI déjà budgétées.
Bien cordialement,