Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





14 janvier 2020

Deutsche Marine : le MehrzweckKampfSchiff klasse 180 pour Damen

© Deutsche Marine. Représentation du MKS180 diffusé par le vice-amiral Andreas Kraus, Inspecteur de la Marine, sur Twitter.
     Des corvettes K131 lancé en 2009 au MKS180, le déplacement à pleine charge des futurs bâtiments franchissait la barre théorique des 5000 tonnes dès 2011 et le résultat final tutoierait les 9000 tonnes. La cible du programme fut amenée de huit à quatre bâtiments et deux en option désormais qualifiés frégates F126. Damen remporte le marché de 5300 millions d'euros sans avoir dévoilé publiquement sa proposition (illustration ci-dessus datée de 2013), malgré une probable procédure judiciaire. Résultat qui ne manquera pas d'être invoqué pour le remplacement des sous-marins de classe Walrus aux Pays-Bas. Et la frégate F127 apparaît le lendemain de cette décision.

Entre 2009 et 2011 se déroulait les études préliminaires du programme Mittlere ÜberwasserKampfEinheit (MÜKE) ou Unité moyenne de combat de surface qui permettent aux chantiers navals allemands de soumettre leurs concepts. Les premiers travaux concluaient que le volume nécessaire à l'approche modulaire excède largement les dimensions des corvettes K130 (58 marins). Un temps dénommé Begriff Mehrzweckkampfschiff (Multi Role Combat Ship (MRCS), le programme acquiert son appellation définitive de MehrzweckKampfSchiff klasse 180 (MKS180). Et dès 2011, le coût indicatif est donné pour 55% du coût final d'une F125, soit, environ, 420 millions d'euros.

La mise en service était prévue dix années plus tard, les bâtiments devant naviguer jusque dans les années 2050 (Operative Forderunen K1311). Ce programme devait poursuivre la série des corvettes K130 ou classe Braunschweig (Braunschweig (2008), Magdeburg (2008), Erfurt (2013), Oldenburg (2013) et Ludwigshafen am Rhein (2013) afin de pourvoir au remplacement des patrouilleurs rapides lance-missiles de classe Gepard (10) entrés en service entre 1982 et 1984 et qui seront désarmés entre 2014 et 2016. D'où l'appellation K131 un temps donné au programme.

Les futurs MKS180 seront multi-missions, t-à-dire être en mesure de combattre dans tous les milieux. L'intégration de modules de mission permettra l'accomplissement de missions spécialisées. Ils seront armés à cet effet par un équipage d'environ 100 marins. La Deutsche Marine face à l'évolution des crises internationales traduisait matériellement les moyens jugés nécessaires pour manœuvrer à la résolution de ces crises. La réponse face à l'imprévisibilité des scénarions est l'augmentation du nombre de capacités opérationnelles requises afin d'offrir le maximum d'options possibles au politique.

Entre 2011 et 2013, les exigences fonctionnelles finales sont définies puis approuvées le 30 mars 2013 par l'Inspecteur de la Marine, le vice-amiral Axel Schimpf (28 avril 2010 - 28 octobre 2014). Le spectre des missions s'étend à toutes les tâches de la diplomatie navale (présence, dissuasion, renseignement, aide humanitaire, évacuation de ressortissants, liberté de navigation et sécurisation des routes maritimes, embargo) au sein d'une coalition internationale. Une attention particulière est prêtée à la temporalité des missions devant être accomplies au sein d'une même séquence diplomatique à l'intensité variable, ce qui se matérialise par la capacité à durer à la mer pendant de longues périodes.

Les premières caractéristiques opérationnelles des futurs MKS180 émergaient dès 2013, tout comme probablement la première esquisse du projet produite par MTG-Marinetechnik, avec des idées relativement précises quant aux différents systèmes d'arme, senseurs à embarquer, les espaces dédiés aux modules de mission, aux installations aéronautiques. Et il apparaissait que la modularité devait être prise en compte dès la conception du bâtiment afin de normer les installations du bâtiment pour recevoir les futurs modules qui seront conçus et fabriqués dans des programmes différents et dédiés.

Entre 2009 et 2015, le nombre de bâtiments chutait de huit à quatre pour 4 milliards d'euros, avec une première admission au service actif prévu pour 2023. Outre le remplacement des Gepard (10), le programme visait aussi à la succession des frégates des classes Brandebourg ou F123 (4) et Bremen ou F122 (2).

Les caractéristiques nautiques et opérationnelles des futurs MKS180 se précisent une nouvelle fois sur cette période :

Les MKS180 reprendront les spécifications des F125 quant à leur capacité à durer à la mer. Les bâtiments seront déployés deux années sans passer par un chantier. L'équipage sera relevé tous les quatre mois, en 96 heures, sur zone. Les bâtiments soutiendront 5000 heures annuelles, soit 208 jours. Une assistance à distance sera fournie, notamment pour la recherche des causes des avaries. L'équipage devra être en mesure de remplacer une partie des pièces et modules des systèmes.

Les bâtiments sont conçus pour naviguer des eaux tropicales jusqu'aux eaux polaires (capacité glace 1C/E1). La propulsion soutiendra une vitesse de croisière de 18 nœuds jusqu'à un état de mer 4 pour une autonomie de 4000 miles nautiques et permettre une marche jusqu'à 26 nœuds. Les réserves en vivres permettront 21 jours d'autonomie.

L'armement comprendra une pièce de 127 mm/64 calibres d'OTO-Melara avec probablement des munitions Vulcano sur la plage avant à laquelle s'ajoutera deux systèmes RAM Block II (l'un sur le roof dominant la plage avant, l'autre au-dessus du hangar aéronautique à l'arrière). Deux à quatre lanceurs octuples recevront probablement des ESSM Block 2, sans oublier une abondante artillerie secondaire.

En 2013, quatre modules de mission sont prévus : le premier dédié aux capacités ISR, le deuxième à la lutte anti-sous-marine avec un sonar remorqué, le troisième à la guerre des mines et le quatrième à la lutte contre les plongeurs et nageurs de combat. À cela s'ajoute la faculté à opérer des drones (UUV, USV et UAV) et des embarcations semi-rigides via deux niches. Des espaces de stockage permettront d'embarquer des conteneurs équivalent vingt pieds. Seuls les MKS180 recevront ces modules, contrairement aux F125.

L'équipage sera de 110 marins, plus un complément de 70 marins pour l'armement des modules. Les installations du bord comprendront un hôpital.

Ursula von der Leyen devenait ministre fédérale allemande de la Défense (17 décembre 2013 – 17 juillet 2019), en remplacement de Thomas de Maizière (3 mars 2011 – 17 décembre 2013). Elle décidait quant au MKS180 d'intégrer en option la commande des cinquième et sixième unités plutôt que les renvoyer pour l'après-2030 comme c'était alors prévu. Dès juillet 2015 était décidé le lancement d'un appel d'offres européen, notamment pour sanctionner l'industrie allemande, et plus particulièrement ThyssenKrupp Marine Systems pour les déboires des programmes K130 et F125. L'appel d'offres européen suscitait l'intérêt de six soumissionnaires (Damen/Blohm et Voss ; DCNS ; Fincantieri ; GNYK/BAE Systems ; Lürssen/TKMS ; Navantia). Mais rapidement certains se retirent comme, par exemple, DCNS et Fincantieri, au motif que le caractère européen de la procédure n'en a que le nom. BAE Systems se retirait en 2017.

La deuxième offre des soumissionnaires restants était déposée en décembre 2017. Et en mars 2018, le Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr (BAAINBw) ou Office fédéral des équipements, des technologies de l'information et du soutien en service de la Bundeswehr excluait de la procédure ThyssenKrupp Marine Systems et Lürssen. Les rumeurs quant à la cession des activités de construction de bâtiments de surface par TKMS achevait de donner toute son ampleur à la crise. L'entreprise s'était réorganisée en ce sens (2011 – 2018).

L'appel d'offres se poursuivait avec en août 2018 le ralliement de TKMS à GNYK en tant que sous-traitant. La « meilleure offre » était soumise à l'autonome 2018 et la « dernière et meilleure offre » le 12 avril 2019. Le résultat est communiqué au Bundestag aux alentours de l'été 2019.

Le 13 janvier 2020 était révélé que le ministère fédéral de la Défense avait communiqué aux comités concernés du Bundestage par l'entremise d'une lettre du secrétaire d'État parlementaire Peter Tauber que le vainqueur est le consortium emmené par Damen. La construction des quatre bâtiments pourraient se dérouler au sein d'un ou des chantiers de Lürssen dont les actionnaires carressent des projets de recompositions navales nordiques avec en point d'orgue les Pays-Bas. Mais rien n'est acté.

Ce programme de 5300 millions d'euros permettra la mise sur cale d'unités d'environ 9000 tonnes (contre 7200 pour une F125) pour lesquelles Damen n'a toujours pas dévoilé sa proposition. Eu égard aux caractéristiques opérationnelles, il ne serait pas étonnant que les F125 (4) soient plutôt déployées en Méditerrannée tandis que les « F126 » (4 + 2) se partageraient entre l'océan glacial Arctique et l'océan Indien.


Bibliographie indicative

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