Les BATRAL (BÂtiment de TRAnsport Léger) sont, à l'origine, des unités spécifiquement amphibies. Il ne semblait pas, a priori, prévu que ces flotteurs puissent servir mener des missions de police dans les ZEE (Zone Économique Exclusive). Bien au contraire puisque la mission originelle de ces navires était le transport et le débarquement d'une compagnie d'infanterie motorisée.
Étude des avant-projets demandés par l'organe ayant à charge la flotte à construire (Conseil Supérieur de la Marine, Conseil des Travaux, SCEM/PLANPROG, OCA Marine, ASF, etc) et présentés à l'autorité politique. L'enjeu consiste à déterminer comment la Marine engage ces projets dans le processus institutionnel (contrat opérationnel, plan naval ? Loi(s) de financement, etc) pour faire correspondre la flotte à construire avec la flotte répondant au problème militaire français. ISSN : 2271-1163
Les @mers du CESM
Les @mers du CESM - 19 avril 1944 : Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945. | |
16 octobre 2011
Marine Garde-côtière : du BIS au BMM
Les BATRAL (BÂtiment de TRAnsport Léger) sont, à l'origine, des unités spécifiquement amphibies. Il ne semblait pas, a priori, prévu que ces flotteurs puissent servir mener des missions de police dans les ZEE (Zone Économique Exclusive). Bien au contraire puisque la mission originelle de ces navires était le transport et le débarquement d'une compagnie d'infanterie motorisée.
20 septembre 2011
Ma Marine 2015-2030
Stéphane nous livre sa vision de l'avenir de la Royale (comme
il nous l'avait promis) sur la période 2015-2030. Je vous laisse
apprécier son article.
Le
présent article demeure et demeurera une pure fiction, certes inspirée
de faits réels ou de concepts débattus ici et là. Ce que je propose,
c'est un modèle de construction de la flotte française pour les années à
venir, en prenant pour base deux éléments :
- un périmètre budgétaire constant, voir en légère baisse,
- une situation politique française et européenne relativement stable sur le long terme (en gros, pas de guerres prévisible à long terme à nos frontières européennes, pour les autres frontières, nous verrons que c'est une tout autre histoire).
13 septembre 2011
Renforcer la puissance navale française ? Doubler l'équipage du Charles de Gaulle
![]() |
| © Inconnu. |
L'objectif demeure quant au renouvellement de la permanence aéronavale depuis le lancement
des études sur deux navires nucléaires. Et face à une énième décision négative, sous les auspices d'un nouveau délai de réflexions confinant aux calendes grecques, pourquoi ne pas optimiser l'emploi de l'unique porte-avions via la constitution d'un deuxième équipage ?
13 juillet 2011
Evolution du monde maritime et appropriation des mers, quelle stratégie pour la France ?
Chloé Maillier, l'administratrice en chef de Turquoises au large
-qui continue son beau projet pédagogique à la rentrée avec la Marine
nationale !- s'est rendue au colloque mentionné dans le titre. Cette
dernière nous offre un compte-rendu, très soigné afin d'appréhender la
teneur des échanges.
21 juin 2011
PAN Charles de Gaulle : la maîtrise des coûts
Une brève du numéro 146 de la revue Marine (éditée par l'ACORAM) en date de janvier 1990 présentait les différents coûts du porte-avions, donnés dans cette revue, dans un tableau :
14 juin 2011
Marina Militare : la puissance navale bridée
![]() |
| © Inconnu. Croiseur lance-missiles Giuseppe Garibaldi accompagné de deux autres navires italiens. |
Le croiseur italien Giuseppe Garibaldi construit dans les années 30 était modernisé et réadmis au service actif après la Deuxième Guerre mondiale (1939 - 1945). En 1962 le navire est réarmé avec une rampe double d'engins Terrier mais également avec quatre silos à son bord pour embarquer des missiles balistiques Polaris. Ce premier (?) croiseur lanceur d'engins (C.L.E. ?) devait matérialiser leur participation à la force nucléaire multilatérale de l'OTAN (1964 - 1965 ; projets MLF et ANF).
09 juin 2011
Logistique : "Influence de la propulsion nucléaire sur le train d'escadre"
![]() |
| © Marine Nationale / Romain Veyrié. |
La
propulsion nucléaire a eu quelques conséquences heureuses sur la Flotte
logistique. Le navire nucléaire ne nécessite pas de carburant pour
poursuivre sa route, sa seule limite est l'usure de ses pièces, de son
équipage ou de ses moyens aéronautiques (les machines volantes ne sont
pas encore nucléaires... sauf le X-6). La marine atomique a apporté
cette révolution navale qu'est une de pouvoir soutenir une grande
vitesse de façon continue dans une grande liberté de mouvement. Le
navire nucléaire, s'il est un "grand bâtiment de combat", peut aussi se
faire ravitailleur.
28 mai 2011
Bâtiment de Projection et de Commandement de classe Mistral : combien d'hélicoptères ?
La nouvelle est tombée il y a une semaine déjà par les voies de Mer et Marine et du Mamouth : le BPC Tonnerre a appareillé pour les côtes libyennes avec un détachement d'hélicoptères de combat.
22 avril 2011
DCNS Evolved Aircraft Carrier : exportable ?
![]() |
| © DCNS. |
L'étude DEAC (DCNS Evolved Aicraft Carrier) est l'adaptation du deuxième porte-avions à l'hypothèse d'une commande "si les conditions économiques et financières le permettent". Par rapport au livre blanc de 1994, la crise financière et économique de 2007-2008 pèse aussi sur cette étude.
Ce projet est de dimensions et caractéristiques plus réduites donc moins coûteux pour rentrer dans l'enveloppe budgétaire (sans qu'il ne s'agisse du "porte-avions enveloppe" à propulsion nucléaire). Grâce à sa propulsion conventionnelle, il sera plus aisée de le placer à
l'export !
A l'instar d'autres systèmes d'armes majeurs et structurants, la question de la marchandisation se pose. Est-il possible de tout exporter ? Concernant le pont plat pour aéronefs à voilure fixe, l'équipement relève presque de l'expression
matérielle de la souveraineté d'un Etat.
Nous sommes dans un
contexte de fin du conflit Est-Ouest, d'après 11 septembre et d'émergence ou réémergence de nouvelles puissances. Ces nouveaux acteurs (Brésil, Russie, Inde et Chine) présentent la volonté de se doter de groupes aéronavals.
La
Chine est sous embargo en ce qui concerne les ventes d'armes... ou
presque puisque la déconstruction d'anciens porte-avions
fait des heureux dans l'Empire du Milieu.
L'Inde et le Brésil sont des
partenaires plus ouvert. Le premier porte-aéronefs Indien de
conception et construction nationale est dérivé directement du Cavour. L'Inde construit ce premier navire, et pourrait en construire un second sur le même modèle (ce qui est très logique), voire un troisième. Toutefois, il faut rappeler que la marine indienne recevra aussi l'ex-porte-aéronefs soviétiques, l'Amiral Gorshkov, rebaptisé Vikramaditya.
Le Brésil
serait à la recherche d'une opération similaire à la coopération
italo-indienne pour construire des porte-avions. Le Brésil ambitionnerait de s'équiper de deux groupes aéronavals : 4 porte-avions. Il est difficile de dire si le Brésil arrivera à 4 navires. Il lui faudrait au moins remplacer l'ex-Foch. L'aéronavale brésilienne entretient son savoir-faire depuis que le Minas Gerais (1956-2001) était en dotation dans sa marine.
Il y a eu des bruits de coursives, comme quoi, la France aurait dans ses cartons des projets de coopération en matière aéronavale avec le Brésil (qui fait du transfert de savoir-faire dans ce domaine avec la Chine) et la Russie. Le blog Poder Naval (relayé par RP Defense) relevait, début avril, que DCNS exposait quelques maquettes dont celle du DEAC au salon naval brésilien.
Il existe un autre partenaire possible pour la France : la Russie. L'information est tombée, notamment, il y a trois ans. L'agence de presse Russe, RIA Novosti (relayée sur Red-Stars) livrait deux informations : la France serait en passe de vendre "des" Mistral à la Russie et ce serait une première coopération dans les "grands navires de combat" afin de construire un porte-avions en commun.
Constatons que l'avenir de notre outil aéronaval pourrait passer par une coopération avec un pays du
BRIC(S), et non plus avec l'OTAN (coopération franco-anglaise).
06 avril 2011
De la quatrième à la sixième génération
Steph a provoqué le débat sur ce blog en proposant sa vision de la classification des aéronefs par génération.
Mars 2010 : Boeing diffuse des images de son concept d'aéronef de combat dual (piloté et non-piloté [en haut]) avec la mention 6ème génération. Les diverses vues de deux appareils sans dérives siglés Navy possèdent un petit air de F-14 Tomcat, surtout la pointe avant biplace, comme une forme de nostalgie ou de regret (sous-entendu qu'aucun appareil n'ait vraiment remplacé le mythique intercepteur en dépit des versions E et F du hornet). L'affaire arrive aussi au moment ou le JSF bataille en pleine tempête et le Raptor voit sa chaine d'assemblage se fermer après le 187ème exemplaire.
Mars 2010 : Boeing diffuse des images de son concept d'aéronef de combat dual (piloté et non-piloté [en haut]) avec la mention 6ème génération. Les diverses vues de deux appareils sans dérives siglés Navy possèdent un petit air de F-14 Tomcat, surtout la pointe avant biplace, comme une forme de nostalgie ou de regret (sous-entendu qu'aucun appareil n'ait vraiment remplacé le mythique intercepteur en dépit des versions E et F du hornet). L'affaire arrive aussi au moment ou le JSF bataille en pleine tempête et le Raptor voit sa chaine d'assemblage se fermer après le 187ème exemplaire.
24 mars 2011
Proposition pour un Sea basing français
Crédit : inconnu. Représentation du concept de Sea basing.
Le
débat sur ce blog est enfin né. Je ne sais pas comment, mais force est
de constater la chose. Les évènements en Libye y sont pour quelque chose
puisque ce sujet va traiter d'une proposition pour la flotte amphibie
de demain, et notre point de départ est le soutien logistique des
porte-avions français. Je vais donc reprendre tout ou partie des
éléments apportés par les lecteurs de ce blog. Toutefois, je crains
d'user de mon pouvoir discrétionnaire d'administrateur en synthétisant à
ma manière l'ensemble de la proposition.
A
l'occasion, je pousse aussi l'idée que, quand il est temps de débattre
du renouvellement, il faut le faire dans un cadre large. On ne peut pas
parler du renouvellement de la flotte amphibie sans parler de toute la
flotte amphibie : de l'EDA-R au BPC en passant par le BATRAL : ces
programmes doivent bénéficier d'une vision d'ensemble et les documents
budgétaires ne semblent pas traduire cette hauteur de vue.
De la même manière, un des intérêts du comité directeur de la fonction garde-côtes, c'est de forcer à construire un dispotif cohérent autour de la protection des zones économiques exclusives (ZEE).
De la même manière, un des intérêts du comité directeur de la fonction garde-côtes, c'est de forcer à construire un dispotif cohérent autour de la protection des zones économiques exclusives (ZEE).
Pourquoi le Sea basing ?
L'ensemble
des propositions que vous allez découvrir m'ont obligé à prendre de la
hauteur. Au fur et à mesure que les lecteurs proposaient leurs idées
pour les capacités amphibie françaises, celles-ci semblaient très bien
s'imbriquer.
Qu'est-ce
donc que le Sea Basing ? Ce concept, c'est pousser la puissance navale à
son paroxysme. La domination de la mer, seule, ne peut emporter la
décision dans une guerre. Soutenir le contraire est parfaitement
illusoire car, et heureusement que les travaux universitaires existent,
il faut et il suffit de se souvenir que le blocus continental de
Napoléon au temps du Ier Empire était une idée fort originale. Elle
était aussi l'aveu qu'il n'était pas possible de dominer les mers. Hors,
il a été constaté que ce blocus continental a considérablement
développé l'industrie et le commerce sur le continent européen. La Royal
Navy dominait les mers, mais cet état de fait ne suffisait pas à faire
plier l'Empire, bien au contraire... L'Angleterre avait encore la
maîtrise des mers au XXe siècle, par deux fois face à l'Allemagne.
Cependant, les allemands ont montré leurs capacités d'adaptation et les
ersatz sont nés. C'est ainsi qu'est apparu le plexiglas. Il ne suffit
pas de couper la terre de la mer pour faire succomber celle-ci car
l'économie se transforme et survit, plutôt bien parfois.
Pour
emporter la décision, il faut donc agir contre la terre avec toute la
souplesse et la flexibilité offerte par la mer. Corbett est très fort
pour schématiser cette nécessité, je vais tenter d'expliquer à ma
manière ce qu'il m'a enseigné. Le blocus naval n'est que l'illustration
de la maîtrise de la mer par une puissance. Pourtant, cet effet ne
suffit pas à emporter la décision et le conflit peut s'éterniser
longtemps. Il faut donc battre la terre dans son élément. Il faut donc
amener une force terrestre par voie de mer et c'est là que tout se
complique. La mer est un milieu difficile d'accès pour l'homme, il faut
une organisation rigoureuse pour durer dans cet élément, que ce soit au
sein même du navire ou entre navires. Il faut bien noter que pour amener
une force terrestre sur un rivage, il faut sécuriser celui-ci et
maintenir un certain nombre de navires au large pendant un temps.
Inutile de nommer "x" ce temps car il est bien complexe :
- il couvre le temps nécessaire à la sécurisation de la zone,
- le temps de débarquement des forces et de leur soutien.
Pour
durer aussi longtemps, il faut donc une flotte logistique. Cette
dernière ne sert pas que la flotte amphibie mais elle est la clef du
succès de ces opérations, elle est le liant de bien des flottes au sein
de la Flotte.
Le
problème du temps est essentiel puisqu'il explique, quelque part, le
concept de Sea basing. Pour soutenir une opération dans une contrée
éloignée, il y a deux solutions :
- ou agir par voie de terre en sollicitant des pays riverains ;
- ou agir uniquement par voie de mer : le Sea basing
Ce
n'est pas un hasard si ce concept est né aux Etats-Unis. Ce n'est pas
parce que les Etats-Unis d'Amérique ont la suprématie militaire qu'ils
peuvent réflechir à de tels concepts. Justement, c'est parce qu'ils ont
ce statut de suprématie qu'ils développent un tel concept. Joseph Joffe
explique bien la chose dans Hyperpuissance : la stratégie étasunienne
est de se débarrasser des servitudes stratégiques. Ces dernières sont
développés par d'autre puissance afin de diminuer la capacité de
décision de la première puissance. Donc, quoi de mieux que d'agir
uniquement par voie de mer afin de ne pas se compromettre ? Pour vaincre
la terre, sans se corrompre avec elle.


DCNS BRAVE.
Comment se structure le Sea basing ?
Le
concept de Sea basing est donc une réponse à une problématique
"lourde", d'une grande puissance, du seul Super-grand. Ce concept doit
permettre d'organiser une base flottante avancée, celle-ci devant
soutenir des troupes à lancer contre la terre. Cette volonté nécessite
un ensemble de capacités : un appui aéronaval pour faire de l'appui-feu,
débarquer des troupes, ainsi qu'un appui logistique. Ce sera bien
entendu un savant mélange de transport par voie de mer ou par voies
aériennes, de la base avancée à la côte.
Le
Sea Basing, c'est donc un concept très logisticien qui doit permettre
d'organiser cette base flottante avancée pour réunir les hommes et les
matériels avant leur dernière projection au combat.
Là où est le coeur du problème, c'est bien entendu la structuration de cet ensemble de forces au large. Il est déjà bien complexe de ravitailler une escadre au large, alors, rassembler des forces terrestres et les "conditionnés" dans des chalands de débarquements prêt à être envoyés au front, c'est un peu plus compliqué. On peut bien sûr imaginer que les premières forces seront prêtent à l'emploi. Certes, mais, les premières vagues d'assaut devront prendre appui sur la terre. Pour exploiter, il faudra bien percée et alimenter cette percée. Le problème se posera quand il faudra conditionner et envoyer les forces d'exploitation au combat car, si l'on se souvient bien du cadre, il n'y aura ni bases terrestre ou aérienne à proximité des zones de combat, tout transitera par la mer.

Là où est le coeur du problème, c'est bien entendu la structuration de cet ensemble de forces au large. Il est déjà bien complexe de ravitailler une escadre au large, alors, rassembler des forces terrestres et les "conditionnés" dans des chalands de débarquements prêt à être envoyés au front, c'est un peu plus compliqué. On peut bien sûr imaginer que les premières forces seront prêtent à l'emploi. Certes, mais, les premières vagues d'assaut devront prendre appui sur la terre. Pour exploiter, il faudra bien percée et alimenter cette percée. Le problème se posera quand il faudra conditionner et envoyer les forces d'exploitation au combat car, si l'on se souvient bien du cadre, il n'y aura ni bases terrestre ou aérienne à proximité des zones de combat, tout transitera par la mer.

Un Sea basing français ?
Quand
la planche à billet vert tourne, les américains fourmillent d'idées.
C'était le cas en URSS : abreuver des ingénieurs plein d'imagination en
crédit budgétaire, c'est ne plus avoir de limite à cette imagination.
Avec une pléïade de navires spécialisés, d'hovervraft et d'hélicoptères
lourd, voir avec la fameuse M.O.B., alors oui, le Sea basing
fonctionnera peut être un jour aux Etats-Unis.
Cependant, il n'est peut être pas utile d'en arriver à ces "extrémités" en France pour inscrire ce concept dans notre doctrine amphibie. Il est peut être possible avec nos modestes moyens de transcrire le Sea basing dans notre action.

Cependant, il n'est peut être pas utile d'en arriver à ces "extrémités" en France pour inscrire ce concept dans notre doctrine amphibie. Il est peut être possible avec nos modestes moyens de transcrire le Sea basing dans notre action.
Test d'embarquement de LCAC à bord du BPC Mistral ou Tonnerre.
Le radier : la liaison inter-navire du futur ?
Le problème du Sea basing c'est de faire transiter des charges lourdes entre navires. Les Etats-Unis semblent vouloir régler le problème grâce à des plateformes navales spécialisées : barges, navires dédiés... etc.
En France, le problème pourrait être contourné avec la généralisation du radier. Cet élément de coque est le moyen le plus pratique pour déployer une embarcation amphibie et faire embarquer à son bord hommes et matériels. La méthode est plus rapide à mettre en oeuvre que le déploiement sous bossoir (technique qui n'est pas à exclure).
Le radier pourraît être ce liant commun entre les navires de la Flotte, il permet d'échanger rapidement des charges lourdes et encombrantes. A cette fin, il faudrait que toutes les "unités majeurs" en soit dotées. Cela suppose de définir ce qu'est une "unité majeur" et un projet de marine à long terme pour que toutes les unités nécessaires au sea basing en soit dotées. Cela suppose aussi une grande standardisation puisque le liant commun, ce n'est pas seulement le radier, c'est aussi un ensemble de normes qui détermineront la taille possible du ou des chalands.
Le problème du Sea basing c'est de faire transiter des charges lourdes entre navires. Les Etats-Unis semblent vouloir régler le problème grâce à des plateformes navales spécialisées : barges, navires dédiés... etc.
En France, le problème pourrait être contourné avec la généralisation du radier. Cet élément de coque est le moyen le plus pratique pour déployer une embarcation amphibie et faire embarquer à son bord hommes et matériels. La méthode est plus rapide à mettre en oeuvre que le déploiement sous bossoir (technique qui n'est pas à exclure).
Le radier pourraît être ce liant commun entre les navires de la Flotte, il permet d'échanger rapidement des charges lourdes et encombrantes. A cette fin, il faudrait que toutes les "unités majeurs" en soit dotées. Cela suppose de définir ce qu'est une "unité majeur" et un projet de marine à long terme pour que toutes les unités nécessaires au sea basing en soit dotées. Cela suppose aussi une grande standardisation puisque le liant commun, ce n'est pas seulement le radier, c'est aussi un ensemble de normes qui détermineront la taille possible du ou des chalands.
Il faut aussi noter
que l'on dévie un peu du concept américain. Cet éventuel Sea basing
français est avant tout logistique, puisqu'il doit permettre à l'escadre
de tenir la mer longtemps. Le concept américain est lui aussi un
concept logistique avant tout, mais il ne vise pas à entretenir les
forces navals en premier lieu. Dans le cas français, l'acheminement de
force est secondaire. Cette différence d'interprétation vient d'une
nécessité stratégique que connaissent les marines de deuxième et
troisième rang (dans la classification de Coutau-Bégarie) : pour tenir
la mer, il faut une flotte logistique. La France n'a pas les moyens
d'avoir la flotte logistique rêvée. Elle peut par contre enchevêtrée les
flottes logistiques et amphibie afin qu'elles soient complémentaires.
Le BRAVE de DCNS relève de cette logique où le navire proposé doit, par
ses importants volumes inhérent à une grande unité logistique, permettre
l'emport éventuel de forces.
Il faut donc concevoir un système où il faut que l'escadre tiennent la mer face à une position et qu'elle puisse être ravitaillée à cette fin, et que l'offensive terrestre puisse être soutenue :
Il faut donc concevoir un système où il faut que l'escadre tiennent la mer face à une position et qu'elle puisse être ravitaillée à cette fin, et que l'offensive terrestre puisse être soutenue :
- le groupe aéronaval doit être ravitaillé. Les offensives en Libye montrent que les stocks de munitions s'épuisent très vite pour des marines conçues pour le temps de paix "contraint".
- le groupe amphibie doit devenir une passerelle de transit : les troupes de marines ne seront plus que les ouvreurs d'un théâtre, l'Armée de Terre devant fournir les troupes d'exploitation.
Cela suppose deux types de chalands :
- les légers, c'est-à-dire, les "classiques",
- les lourds, comme les EDA-R.
La composante amphibie secondaire : BATRAL-NG, la nécessité d'un cargo rapide
En
tout premier lieu, il faut donc cette généralisation du radier sur les
"unités majeurs". Il faut entendre par là les BPC et les futurs navires
de la flotte logistique. Mais il faut aussi entendre les futurs BATRAL
Je ne sais pas encore s'il faudrait, dans l'idéal, doter toutes les frégates de combat d'un radier afin de les ravitailler très rapidement : le ravitaillement à couple restera peut être la méthode la plus économique à ce niveau là du théâtre d'opération.
Je ne sais pas encore s'il faudrait, dans l'idéal, doter toutes les frégates de combat d'un radier afin de les ravitailler très rapidement : le ravitaillement à couple restera peut être la méthode la plus économique à ce niveau là du théâtre d'opération.
Le
porte-avions doit pouvoir être ravitaillé à la mer, que ce soit en
liquides ou en vracs pour le navire lui-même ou le groupe aérien. Le
ravitaillement des combustribles par pétrolier-ravitailleur est
certainement la solution la plus adaptée. Par contre, l'affaire se
complique pour soutenir le groupe aérien embarqué en pièces de rechange.
Par voie des airs ? Il faudrait des appareils lourds comme des avions
cargo (C-2 Greyhound) ou des hélicoptères de transport lourd.
Le commentateur Tomate propose de prendre le problème autrement : et pourquoi pas ravitailler par la voie des mers également le groupe aéronaval en matériels ? C'est le moyen le plus économique de le faire, et cela redonnerait une grande place à la composante secondaire de la force amphibie. Il propose ainsi un LCAT modifié, plus lourd (3 ou 400 tonnes) pouvant rejoindre rapidement la zone d'opérations, et d'une construction suffisamment économique pour être que ces unités soient réparties dans plusieurs points d'appui français (ce qui suppose que ces points soient ravitaillés ou pourvu de stocks). Ainsi, il vise une version française du HSV américain.

Le commentateur Tomate propose de prendre le problème autrement : et pourquoi pas ravitailler par la voie des mers également le groupe aéronaval en matériels ? C'est le moyen le plus économique de le faire, et cela redonnerait une grande place à la composante secondaire de la force amphibie. Il propose ainsi un LCAT modifié, plus lourd (3 ou 400 tonnes) pouvant rejoindre rapidement la zone d'opérations, et d'une construction suffisamment économique pour être que ces unités soient réparties dans plusieurs points d'appui français (ce qui suppose que ces points soient ravitaillés ou pourvu de stocks). Ainsi, il vise une version française du HSV américain.

Crédit : inconnu.
Dans
cette idée, je proposerais que ces navires remplacent les BATRAL avec
un petit radier, et là je rejoins Roland Ulysse qui propose de
s'inspirer de l'Absalon danoise. Je suis séduis par le tonnage de cette
unité, par le grand volume de matériel que cette unité pourrait
emporter. Mais, il faudrait que dans son idée, c'est-à-dire d'utiliser
une coque de FREMM pour réaliser un petit TCD, soit d'une acquisition
suffisamment économique.
On parle d'une divergence de vue entre des LCAT à 400 tonnes et des FREMM Absalon à 5 ou 6000 tonnes !
Ce navire serait un cargo "rapide" pouvant charger dans un port le matériel à apporter à l'escadre. Ce BATRAL-NG, si j'ose dire, devra posséder un radier, car les chalands qu'il embarquera permettront l'échange du fret entre les navires de l'escadre. Même avec le porte-avions : pourquoi ne pas faire en sorte que les chalands soient hissés à bord du navire-amiral par les bossoirs ? Ce BATRAL-NG serait le lien entre les bases navales et les points d'appui et l'escadre. C'est lui qui permettrait aux flottes de tenir la mer.
La vitesse étant plus ou moins nécessaire, selon le rayon d'action de cette unité et la nécessité de ravitailler vite, ou non, l'escadre (ou de faire plus ou moins de rotations dans la semaine).
On parle d'une divergence de vue entre des LCAT à 400 tonnes et des FREMM Absalon à 5 ou 6000 tonnes !
Ce navire serait un cargo "rapide" pouvant charger dans un port le matériel à apporter à l'escadre. Ce BATRAL-NG, si j'ose dire, devra posséder un radier, car les chalands qu'il embarquera permettront l'échange du fret entre les navires de l'escadre. Même avec le porte-avions : pourquoi ne pas faire en sorte que les chalands soient hissés à bord du navire-amiral par les bossoirs ? Ce BATRAL-NG serait le lien entre les bases navales et les points d'appui et l'escadre. C'est lui qui permettrait aux flottes de tenir la mer.
La vitesse étant plus ou moins nécessaire, selon le rayon d'action de cette unité et la nécessité de ravitailler vite, ou non, l'escadre (ou de faire plus ou moins de rotations dans la semaine).
Un
autre avantage à ces BATRAL-NG serait de pouvoir faire des rotations
afin d'apporter hommes et matériels aux BPC. Ces "frégates Absalon
françaises" pourraient tout aussi bien lancer elles-mêmes leurs chalands
à l'assaut des plages, certes. Mais il faut distinguer le soutien
logistique aux BPC eux-mêmes et la manière dont il faudra acheminer
hommes et matériels sur les plages : pourra-t-on les héliportés depuis
ces BATRAL ? Il faudrait alors avoir assez d'hélicoptères, en plus de
ceux sur les BPC. Pourra-t-on utiliser les chalands des BATRAL ? Il
serait peut être plus "sûr" d'utiliser les EDA-R des BPC.
L'imbrication est complexe puisque ces BATRAL-NG seront à double finalités stratégiques : servir dans la fonction garde-côtes la plupart du temps et ravitailler une force navale en temps de crise. Ils seront aussi les premiers à agir, ou presque, dans les opérations humanitaires.
Crédit : inconnu. Porte-aéronefs Cavour, notez les chalands sous bossoir.
L'imbrication est complexe puisque ces BATRAL-NG seront à double finalités stratégiques : servir dans la fonction garde-côtes la plupart du temps et ravitailler une force navale en temps de crise. Ils seront aussi les premiers à agir, ou presque, dans les opérations humanitaires.
Crédit : inconnu. Porte-aéronefs Cavour, notez les chalands sous bossoir.Une flotte logistique à deux niveaux
Cependant,
ce navire proposé ne saurait suffire à la tâche puisqu'il faudrait que
le lieu de l'action soit dans une "région d'action française". Il n'est
pas question de faire des traversés de l'Atlantique à un BATRAL, même
"NG"1. Les futurs "gros" navires logistiques auront ce rôle
dans le concept de Sea basing français, la distribution du fret est à
conserver entre les deux types d'unité logistiques (et amphibie).
Le
"grand navire logistique" restera nécessaire pour abriter les ateliers
d'entretien, des installations de commandement et transporter les
combustibles. Le pétrolier-ravitailleur devient une base avancée qui
aura moins vocations à quitter l'escadre, sauf pour ravitailler en
liquides.
Serait-il possible que le futur navire logistique soit la base de répartion avancée des Rafale ? Cela supposerait le grand exploit de déplacer un Rafale en maintenance lourde du porte-avions vers le navire-atelier. Face à la difficulté, il ne faut peut être pas écarter l'idée. En effet, cela reviendrait à alléger encore une fois le porte-avions : le Charles de Gaulle n'a plus vocation à être un centre de commandement, c'est le rôle des BPC. Si jamais il n'avait plus à effectuer la grosse maintenance des Rafale, et que ce soit le rôle du navire-atelier, ce serait une nouvelle manière de l'alléger. In fine, le prix des futurs porte-avions seraient moindre, comme le tonnage de ces navires et les réductions de coûts seraient envisageables (moins de tonnage, moins de propulsion).
Ce qui revient à dire que les futurs navires logistiques ont bien vocation à prendre une grande valeur stratégique.
Ces navires ne risqueront pas d'être redondants mais complémentaires car il n'est pas certain que la Marine reçoive assez de navires logistiques. Il sera plus aisé qu'elle réussisse à obtenir de nouveaux BATRAL dont la construction est très économique, tout comme la présence outre-mer est très appréciée.
Serait-il possible que le futur navire logistique soit la base de répartion avancée des Rafale ? Cela supposerait le grand exploit de déplacer un Rafale en maintenance lourde du porte-avions vers le navire-atelier. Face à la difficulté, il ne faut peut être pas écarter l'idée. En effet, cela reviendrait à alléger encore une fois le porte-avions : le Charles de Gaulle n'a plus vocation à être un centre de commandement, c'est le rôle des BPC. Si jamais il n'avait plus à effectuer la grosse maintenance des Rafale, et que ce soit le rôle du navire-atelier, ce serait une nouvelle manière de l'alléger. In fine, le prix des futurs porte-avions seraient moindre, comme le tonnage de ces navires et les réductions de coûts seraient envisageables (moins de tonnage, moins de propulsion).
Ce qui revient à dire que les futurs navires logistiques ont bien vocation à prendre une grande valeur stratégique.
Ces navires ne risqueront pas d'être redondants mais complémentaires car il n'est pas certain que la Marine reçoive assez de navires logistiques. Il sera plus aisé qu'elle réussisse à obtenir de nouveaux BATRAL dont la construction est très économique, tout comme la présence outre-mer est très appréciée.
Je
tends à considérer que le futur navire de BATSIMAR, du moins celui qui
répond le mieux aux objectifs de ce programme, c'est l'UT 527 de
Rolls-Royce Marine : lutte anti-pollution, remorquage de navire en
difficulté, armement de souveraineté (pièce d'artillerie, Exocet,
etc...), patrouille hautière, et un petit radier. Le concept français de
Sea basing s'appliquerait bien pour soutenir ce navire, véritable
sentinelle de la Flotte. L'emport, éventuel, d'un chaland, pourrait lui
permettre d'intervenir dans des crises humanitaires ou de déployer
discrètement une force commando sur un littoral peu protégé.
L'installation d'un radier est d'ores et déjà prévu, alors, il vaut
mieux concevoir un rôle à ce navire.
Proposition pour le Sea basing français
Proposition pour le Sea basing français
- 2 (ou 3) porte-avions ;
- 4 BPC ;
- 4 à 6 unités logitiques ;
- 5 - 10 BATRAL-NG (selon le tonnage désiré : 400 ou 6000 tonnes).
- 20-25 UT527
Notons
que les TCD sortent de la nomenclature de la flotte puisque les
BATRAL-NG, sortent de "petit TCD" sont là pour amener continuellement
les volumes nécessaires aux opérations.
Cette composition devra faire l'objet d'un savant saupoudrage entre le nombre, nécessaire pour entretenir une permanence à la mer, et le tonnage individuel des navires pour être efficace. Dans une telle configuration, il peut être proposé d'avoir des unités logitiques moins ambitieuses que prévues. La taille des BATRAL-NG dépendra des besoins nécessaires pour ravitailler les navires à la mer selon la proximité du point d'appui.
Cette composition devra faire l'objet d'un savant saupoudrage entre le nombre, nécessaire pour entretenir une permanence à la mer, et le tonnage individuel des navires pour être efficace. Dans une telle configuration, il peut être proposé d'avoir des unités logitiques moins ambitieuses que prévues. La taille des BATRAL-NG dépendra des besoins nécessaires pour ravitailler les navires à la mer selon la proximité du point d'appui.
Cette
organisation serait à même de faire tenir la mer au Groupe aéronaval
face à la Libye car le ravitaillement en vracs, liquides, munitons et
pièces de rechanges seraient assuré. Les navires pourraient bénéficier
de réparation sommaires à la mer.
1
Je souhaitais dire qu'il était peut être peu rentable de se servir d'un
navire logistique de 6000 tonnes en inter-théâtre alors qu'on aurait
des unités logitisques de 20 ou 30 000 tonnes. En temps de transit,
c'est bien plus intéressant d'utiliser une grosse unité par rapport à la
charge transportée.
Je ne voulais pas dire que je doute de la faisabilité du transit...
Je ne voulais pas dire que je doute de la faisabilité du transit...
16 mars 2011
La Marine nationale et le manque d'escorteurs AA
J'ai récemment paticipé au colloque sur les occupations militaires en Europe des espaces maritmes et littoraux en Europe de l'époque moderne à nos jours. A cette occasion, j'ai pu entendre un amiral répondre à une question d'un intervenant, qui était : "avons-nous assez d'escorteurs AA ? Le format actuel est bien faible".
L'officier général a bien entendu répondu que les officiers généraux
définissent les besoins, et qu'il appartient aux hommes politiques d'y
répondre dans la mesure du possible.
En outre, en dehors de cet éternel problème, je crains qu'il y ait une
difficulté à théoriser ce qu'est une "frégate" et un "croiseur".
Plongeons
dans les années 60, point de départ de la réponse de l'amiral en
question : nous devions avoir six frégates lance-missiles de la classe
Suffren (j'ajoute qu'il était prévue d'avoir 18 frégates ASM du type F67
en même temps) et nous en avons reçu que deux. Il est vrai que les
numéros 3 et 4 du programme Horizon, pardon (mais l'histoire est
toujours la même), Suffren ont été abandonnées au profit d'une commande
de Crusader. J'ai fait un petit article sur le troisième Richelieu.
Je ne cache pas que conserver deux ou trois cuirassés modernes, après
le second conflit mondial, c'est une question et de politique, et de
prestige. Hors, la Marine n'a pas donné un grand rôle à ces navires de
ligne plus aptes à dévorer les crédits d'entretien qu'autre chose.
Certes... mais à ce moment là, en quoi la rue Royale avait-elle une
politque rationnelle et cohérente avec la construction et la mise en
service des croiseurs CAA Colbert et De Grasse ? Ces deux navires
n'avaient-ils pas un équipage de près du double e celles des frégates
lance-missiles ? Pourquoi ne pas avoir mis au rebus des cuirassés et des
croiseurs pour acquérir les fameuses frégates ?

Il me semble qu'il est bien difficile de distinguer "frégates" et "croiseurs". Qu'est-ce donc qu'une frégate lance-missiles Suffren ? Un navire avec un système d'armes AA, des moyens de lutte anti-navires, un sonar d'étrave et un sonar remorqué, donc des moyens de lutte ASM plutôt complet. En somme, c'est un navire apte à lutter dans tous les milieux, donc c'est un croiseur. Oui, je qualifie volontiers ce navire de croiseur léger ! S'il y avait eu une meilleure répartition des tâches par navires dédiés à un domaine de lutte seulement, la Marine aurait-elle eu bien plus de navires ?

Il me semble qu'il est bien difficile de distinguer "frégates" et "croiseurs". Qu'est-ce donc qu'une frégate lance-missiles Suffren ? Un navire avec un système d'armes AA, des moyens de lutte anti-navires, un sonar d'étrave et un sonar remorqué, donc des moyens de lutte ASM plutôt complet. En somme, c'est un navire apte à lutter dans tous les milieux, donc c'est un croiseur. Oui, je qualifie volontiers ce navire de croiseur léger ! S'il y avait eu une meilleure répartition des tâches par navires dédiés à un domaine de lutte seulement, la Marine aurait-elle eu bien plus de navires ?
Plongeons
un peu moins profond et revenons aux années 80, plus ou moins. Je passe
sur les escorteurs d'escadre et/ou rapide qui furent refondus en
escorteurs lance-missiles, je ne maitrise pas bien encore toute
l'évolution de la Flotte. Par contre, je raccroche aux propos dudit
amiral : il cite le cas des frégates Jean Bart de la "classe F70". De
deux (ou trois) choses l'une :
- je tiens à vous faire remarquer que nous parlons de deux grands programmes :
- le programme F67 avec ses croiseurs et frégates ASM ;
- le programme F70 avec ses deux frégates spécialisées
Donc,
force est de constater que le "programme FREMM" n'est pas une nouveauté
en France. J'entends par là, la volonté de développer des versions
spécialisées à partir d'une "coque unique". Le côté européen a été
présent, il a plus ou moins disparu pour le programme FREMM actuel.
Donc, ce programme est en réalité une résurgence des programmes F67 et
F70 visant à doter notre marine d'un grand nombre de navires à partir
d'une même coque :
- nous devions avoir 17 FREMM, nous n'en recevrons que 11.
- Combien devions-nous avoir de frégates F70 ? Nous n'en avons reçu que 11.
Le problème est bien le même : tendre à l'idéal colbertien qui est d'avoir une grande standardisation afin d'avoir une flotte plus nombreuse, et moins coûteuse.
Nous devions recevoir 4 frégates de classe Jean Bart. Hors, le Congrès américain force par une loi (dont j'ai oublié le nom) l'US Navy a rationalisé le nombre de système d'armes embarqués. Consequences,
le système Tartar (sur SM1) est abandonné. Alors, en France, nous
avons deux frégates AA dont la raison d'être est ce système d'armes. Il
faut donc abandonner le programme et se contenter des deux premiers
navires. Alors, quel dommage de ne pas avoir reçu toutes les frégates
lance-missiles. Quel dommage de ne pas avoir un système d'armes
anti-aérien relevant du niveau national : des inconvénients de dépendre
de l'étranger (ou de commander et réaliser lentement les programmes).
Le
format de la Flotte en escorteurs AA est donc bloqué à 4 frégates. Dans
les années 2000, je crois bien voir que nous replongeons dans nos
travers : les frégates classe Forbin ne sont que deux. On nous dit que
les deux FREDA, extrapolées du programme FREMM, seront moins chères. Je
doute et je ne suis pas le seul. Sur la pertinence financière des
Horizon françaises il y a beaucoup à dire, comme :
- les frégates T26 anglaises semblent être un dérivé des T45 ;
- les FREMM italiennes reprennent les études réalisées pour les Horizon ;
- la France est un pays riche avec deux grandes classes de frégates.
Je
pense que nous retrouvons encore là la problématique de la frégate et
du croiseur : les frégates Horizon sont bien lourdes. J'aurais plutôt
souhaité que ces navires reprennent le rôle, la place, dans la Flotte
des frégates lance-missiles de classe Suffren : c'est-à-dire, la place
de croiseur léger. D'un autre côté, nous sommes dans l'époque de la
"guerre en réseau". Je me demande donc si le rôle des croiseurs n'est
pas plutôt de protéger les grandes unités par leurs capacités AA, ASM et
peut être ABM, et de diriger une meute de frégates bien plus légères,
mais très spécialisées. La question se pose.
Cette
réflexion s'inspire beaucoup des travaux de l'Amiral Mahan et de
l'historien britannique Julian S. Corbett. Ces deux personnages
reprennent l'image du blocus de Brest par la Royal Navy. Dans
cet exemple, le corps de bataille est au large, et les frégates
éclairent la Flotte sur la tenue du blocus, la préparation à la sortie,
ou non, de la flotte bloquée. Actuellement, je trouve que cette image
est toujours pertinente : les frégates éclairent la ou les Flottes
(selon qu'elles protègent les ZEE ou l'Escadre), c'est le rôle de toutes
les frégates. Presque toutes en réalité puisqu'une partie d'entre-elles
sont affectées à l'escorte du corps de bataille.
Le problème théorique, c'est que la frégate est là pour croiser (to cruise).
Le croiseur est bien un dérivé de cette fonction, mais pas toujours.
Frégate et Croiseur sont intimement liés mais c'est la frégate qui a
vocation à croiser aujourd'hui, le croiseur est là pour être le rideau
défensif du corps de bataille.
Si je dois donner ma composition de la Flotte, ce serait alors au final :
Si je dois donner ma composition de la Flotte, ce serait alors au final :
- des croiseurs légers Horizon pour défendre le corps de bataille ;
- des frégates légères furtives Lafayette pour éclairer la Flotte avec des réserves de volume disponible pour installer des armements supplémentaires (en cas de course au sous-marin, comme exemple pris au hasard). Tout du moins, avec un armement polyvalent apte à les intégrer dans le corps de bataille comme aujourd'hui.
L'intérêt
d'une telle pyramide, à contre-courant de la "macrocéphalisation",
c'est de pouvoir disposer d'un grand nombres d'unités afin que la Flotte
joue ses rôles diplomatiques et politques à travers le monde : les
meilleurs ambassadeurs.
13 mars 2011
Le retour des marchés anglais dans l'exportation de navires de guerre ?
Le Vidar 361 est la discrète proposition des chantiers BMT aux marines souhaitant s'équiper d'un sous-marin classique.
08 mars 2011
Renforcer la puissance navale française ? L'Arsenal Gear, le futur des forces sous-marines nucléaires
Le propos est bien particulier dans ce billet puisqu'il s'agit de
montrer qu'un jeu vidéo a fait de la prospective stratégique. Il s'agit
de la célèbre saga Metal Gear Solid (Wikipédia en relate bien l'histoire). L'intérêt de ce jeu, en ce qui nous concerne, est double puisqu'il est à la fois :
07 mars 2011
PA 58 : du PA2 vers le PA3 ?
![]() |
| © JJMM. |
Dans les années d'après-guerre la France reconstruisait sa marine. La
IVe République effectua, alors, un travail plutôt fantastique, vu les
conditions du pays, vu ses finances, par conséquent. À l'avènement de la
Ve République des projets emblématiques comme la force aéronavale
autour des Clemenceau et Foch, et la dissuasion, sont très avancés et hérités de la IVe République.
25 février 2011
Diplomatie navale de l'Iran et les facilités navales de Syrie
La croisière des navires iraniens suscite quelques vagues. Ces quelques remarques hostiles n'empêchait nullement l'Égypte de respecter le libre passage des unités de la marine iranienne par le canal de Suez. Toutefois, cela révèle une diplomatie navale très active dans la recherche d'un désenclavement politique.
17 février 2011
Comparatif des coûts unitaires des navires de combat modernes
Mike Burleson tenait un blog (New Wars)
jusqu'en septembre 2010. Ledit blog est toujours flottant dans l'océan
internet mais il n'est plus actualisé. Il a beau être à la dérive, il ne
l'est que depuis une date récente et ses articles constituent un riche
outil pour apprécier les débats sur le fait naval étasunien. C'est de ce
blog que l'idée de cet article -et base de travail- a été extraite.
| Allemagne | Angleterre | Espagne | Etats-Unis | France | Israël | Portugal | Russie | Suède | |
| Sous-marins Nucléaire Lanceur d'Engins (SNLE/SSBN) | Le Triomphant/SNLE-NG : 2,698 milliards d'euros pour les trois premiers, 4,282 milliards pour le quatrième (2010). | ||||||||
| Sous-marins Nucléaire d'Attaque (SNA/SSN) | Astute :
| Virginia : 2,4 milliards de dollars. | Barracuda/Suffren : 1,4 milliards d'euros
le coût unitaire de production, avec études réparties sur chacun des
six navires (rapport annuel de la Cour des comptes de 2010). | ||||||
| Sous-marin diesel-électrique de grande croisière | |||||||||
| Sous-marin diesel-électrique de grande autonomie en plongée (Propulsion Indépendante de l'AIr (PIA/AIP) | Type 209/Classe Dolphin II : 585 millions de dollars l'unité (2005). Type "212" fortement modifié. | ||||||||
| Sous-marin diesel-électrique hauturier | Type U-209/Classe Dolphin : 350 millions de dollars (1989/1990). Type 209 "fortement" modifié. | ||||||||
| Sous-marin diesel électrique côtier |
Gotland SSK (Sweden)-$365 million
Improved Kilo SSK (Russia)-$350 million
Ohio SSBN Replacement-$7 billion (est.)
Scorpene SSK (Spain)-$825 million
Type 209 SSK (German/Portugal)-$550 million
Type 212 SSK (Germany)-$525 million
Type 214 SSK (Germany)-$500 million
Virginia SSN-$2.4 billion
*****
AIRCRAFT CARRIERS (VSTOL, CTOL)Cavour CVH (Italy)-$2 billion
Charles de Gaulle (France)-$3.7 billion
CVN-78 Gerald R Ford-$13.5 billion
Queen Elizabeth (UK)-$3.7 billion
George HW Bush-$6.26 billion
Hyuga DDH (Japan)-$1.06 billion
Vikrant (India)-$762 million
*****
CRUISERS/DESTROYERSDDG 51 Arleigh Burke-$1.8 billion
Daring Type 45 (UK)-$976 million
DDG 1000 Zumwalt-$6 billion
*****
FRIGATESAbsalon (Denmark)-$269 million
Bertholf National Security Cutter-$641 million
F100 Bazan (Spain)-$600 million
F105 Cristobal Colon (Spain)-$954 million
De Zeven Provincien (Netherlands)-$532 million
FREMM (Franco/Italian)-$745 million
LCS Freedom-$637 million
Holland (Netherlands)-$169 million
LCS Independence-$704 million
Iver Huitfeldt (Denmark)-$332 millon
Nansen (Norway)-$557 million
Sachsen Type 124 (Germany)-$1.06 billion
Valour MEKO A200 (South Africa)-$327 million
F-22P Zulfiquar (China/Pakistan)-$200 million
*****
CORVETTES/OPVs/CUTTERSBaynunah (UAE)-$137 million
Braunschweig K-130 (Germany)-$309 million
Clyde (Britain)-$47,000,000
Falaj 2 (UAE)-$136 million
Khareef (Oman)-$262 million
Kedah (Malaysia)-$300 million
Knud Rasmussen (Denmark)-$50 million
BAM Maritime Action Ship (Spain)-$116 million
MILGEM corvettes (Turkey)-$250 million
Otago (New Zealand)-$62.6 million
Port of Spain (Trinidad and Tobago)-$76 million
River (Britain)-$31,400,000
Sarah Baartman/ Damen 8313 OPV (South Africa)-$20 million
Sentinel-$47 million
Sigma (Indonesian/Moroccan)-$222 million
Visby (Sweden)-$184 million
*****
FAST ATTACK CRAFTAmbassador MK III (Egypt/USA)-$325 million
Cyclone patrol craft-$31 million
Hamina (Finland)-$101 million
Rotoiti (New Zealand)-$25 million
Skjold (Norway)-$133.5 million
M80 Stiletto-$6 million
*****
AMPHIBIOUS SHIPSAmerica LHA-$3.05 billion
Bay LSD (Britain)-$228 million
Canberra LHD (Australia)-$1.3 billion
General Frank S. Besson LSV-$32 million
KRI Dr. Soeharso LPD (Indonesia)-$50 million
Endurance LST (Singapore)-$142 million
Johan de Witt LPD (Netherlands)-$370 million
Juan Carlos (Spain)-$490 million
Kunlan Shan LPD (China)-$300 million
Makin Island LHD-$2.2 billion
San Antonio LHD-$1.76 billion
Mistral (France)-$529.8 million
*****
AUXILIARIESType 702 Berlin AOR (Germany)-$445 million
MRV Canterbury (New Zealand)-$124 million
Joint High Speed Vessel (JHSV)-$160 million
Lewis and Clark (T-AKE)-$538 million
USNS Howard O. Lorenzen (T-AGM-25)-$199 million
Patino AOR (Spain)-$288 million
Sea Fighter FSF 1-$200 million
Wave Knight Auxiliary Oiler(Britain)–$172 million
*****
Naval AircraftThe following numbers are based on DoD sources based via Defense-Aerospace.com. Unit Costs based on Total Costs as of 31/12/09:
- E2 D Advanced Hawkeye-$252.05 million
- EA 18 G Growler-$101.31 million
- F/A 18 E/F Super Hornet-$93.38 million
- F-35 Lightning II-$133.6 million
- Rafale (France)-$125 million
- MH 60 R SeaHawk-$47.47 million
- MH 60 S SeaHawk-$29.48 million
- NH90 (European)-$48 million
- P 8I Poseidon-$279.84 million
- V 22 Osprey-$115.5 million
- CH 53K Super Stallion-$127.63 million
- Sea Avenger UAV-$20 million
- C 130J Hercules-$90.34 million
- C 17A Globemaster III-$311.97 million
- CH 47F Chinook-$26.56 million
- F 22 Raptor-$354.86 million
- RQ 4 Global Hawk-$178.03 million
15 février 2011
Renforcer la puissance navale ? MdCN : Premier et Second Echelon
![]() |
| © Inconnu. |
L'introduction du Missile de Croisière Naval (MdCN) dans la Marine nationale tant dans ses exemplaires destinés aux flottes de surface que sous-marine doit souligner l'accroissement significatif des capacités de frappes vers la terre, en plus de celles du groupe aéronaval. Cette complémentarité ne doit pas dissimuler les nouvelles capacités, en la matière, des MM40 Exocet Block III qui peuvent désormais frapper des cibles côtières, augmentant sensiblement le nombre de coups.
11 février 2011
La fin de la puissance nucléaire anglaise ?
![]() |
© Wikipédia.
|
Il
est de plus en plus manifeste que Londres n'ambitionne plus d'opérer
une dissuasion nucléaire. Tout du moins, certainement plus dans sa forme
actuelle. La définition de l'équivalent britannique de la FOST a
d'ailleurs évolué. Depuis la crise financière on a entendu ici ou là des
responsables anglais exprimer des déceptions quand à la special relationship.
Il a même été publiquement dit que la force nucléaire anglaise n'était
pas indépendante mais autonome, la nuance de vocabulaire est
terriblement importante. Entre autre aveux, le vrai "maître" de cette
force en cas d'utilisation serait plutôt le SACEUR qu'un responsable
britannique.
04 février 2011
Du SNA Émeraude en général, du destin international raté de la classe Rubis en particulier
![]() |
| © Inconnu. Lancement du SNA Provence le 7 juillet 1979. |
Quelques commentaires et notes sur les premières occasions françaises de considérer un sous-marin à propulsion nucléaire comme navire de guerre exportable. Certaines marines citées sont revenues sur les ambitions initialement exprimées pour tenter, une nouvelle fois, de les satisfaire.
31 janvier 2011
Perspectives de la suprématie navale de l'US Navy et Sea Basing
![]() |
| © Inconnu. Projet français d'une île artificielle et mobile, l'île AZ, de J-P Zoppini. L'île est une structure de plaisance mesurant 300 par 400m pour 10 000 résidents. |
Suite à mon article sur le destroyer Zumwalt1,
Midship nous livre sa propre appréciation sur ce navire et conteste son
caractère "révolutionnaire". La fine et longue analyse qu'il s'est
donné la peine de rédiger, sur les moyens futurs de l'US Navy, et de
porter à notre connaissance méritait bien d'être publiée.
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