Le webzine EchoRadar lance un nouveau dossier thématique portant sur les armes miraculeuses, armes de rupture ? L'introduction de ce dossier vous propose les orientations générales qui seront abordées dans les billets des échoradaristes. Dossier au potentiel extrêmement vaste et chacun de nous souhaite toucher un point particulier.
Étude des avant-projets demandés par l'organe ayant à charge la flotte à construire (Conseil Supérieur de la Marine, Conseil des Travaux, SCEM/PLANPROG, OCA Marine, ASF, etc) et présentés à l'autorité politique. L'enjeu consiste à déterminer comment la Marine engage ces projets dans le processus institutionnel (contrat opérationnel, plan naval ? Loi(s) de financement, etc) pour faire correspondre la flotte à construire avec la flotte répondant au problème militaire français. ISSN : 2271-1163
Les @mers du CESM
Les @mers du CESM - 19 avril 1944 : Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945. | |
25 décembre 2014
23 décembre 2014
Dissuasion nucléaire : priorité à la triade étendue ?
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| © Inconnu. |
Au
regard de la teneur des débats et des décisions prises dans les Etats
possédant l'arme nucléaire (légalement au regard du TNP ou non), il ya
quelques petites choses à remarquer. Il semble y avoir une convergence
dans les capacités développées, tout du moins, pour les grandes
orientations. Et cela pourrait plutôt nous rapprocher du temps de
l'apparition de l'arme atomique plutôt que celui des premiers traités de
limitation des armements puis de désarmement.
22 décembre 2014
"British and Commonwealth Warship Camouflage of WWII - Destroyers, Frigates, Escorts, Minesweepers, Coastal Warfare Craft, Submarines & Auxiliaries" de Malcolm Wright

L'amiral Darrieus se faisait cette réflexion un brin philosophique en 1903 :
« cette observation philosophique que nous avons faite souvent concernant cette aspiration réelle de l’humanité vers le combat de plus en plus éloigné, dans le but de frapper l’adversaire le plus tôt possible. L’évolution continue des armes n’a pas eu d’autre cause depuis les premières querelles des hommes »
(Cour de Tactique de 1903, tome III, p. 344, Amiral Darrieus). »
« cette observation philosophique que nous avons faite souvent concernant cette aspiration réelle de l’humanité vers le combat de plus en plus éloigné, dans le but de frapper l’adversaire le plus tôt possible. L’évolution continue des armes n’a pas eu d’autre cause depuis les premières querelles des hommes »
(Cour de Tactique de 1903, tome III, p. 344, Amiral Darrieus). »
21 décembre 2014
"Atlas géopolitique des espaces maritimes - Frontières, énergie, transports, piraterie, pêche et environnement" de Didier Ortolland et Jean-Pierre Pirat
Didier
Ortolland (qui réalise une bonne partie de l'ouvrage) et Jean-Pierre
Pirat (maître de la carthographie de l'atlas) nous livrent la seconde
édition de cet ouvrage phare. Preuve s'il en est qu'il est demandé mais
aussi que les choses évoluent assez vite en mer pour justifier une
édition augmentée et mise à jour. Il s'agit en vérité d'un ouvrage
collectif.
19 décembre 2014
La non-commande de F/A-18 Hornet pour l'aéronavale : un trompe l'oeil ?
Un
exemple en matière de politique de défense (française) peut être utile
pour illustrer un cas où la réalité, la pratique a démontré les
insuffisances des décisions prises. Cependant, l'échec éventuel
rencontré peut aussi être brandi pour des raisons plus passionnelles que
rationnelles. Le propos tente modestement d'interpeller sur la
pertinence du cas du non-remplacement du F-8 (FN) Crusader dans la Marine nationale, surtout à l'orée de la toute fin des années 80.
01 décembre 2014
"Essai nucléaire - La force de frappe française au XXIe siècle : défis, ambitions et stratégie" de Philippe Wodka-Gallien
Philippe Wodka-Gallien (membre de l'IFAS) souhaite nous offrir un
essai nucléaire qui dépasse les querelles d'une vigueur religieuse entre
anti et pro-dissuasion nucléaire. Avant de livrer mon
sentiment sur le pari de l'auteur, relevons que cet essai de 215
pages paru aux éditions Lavauzelle est d'une riche densité, ce qui offre
d'excellentes bases pour aborder un tel débat.
30 novembre 2014
"From Polaris to Trident - The Development of US Fleet Ballistic Missile Technology" de G. Spinardi
Heureux hasard que de croiser sur mon chemin ce
petit ouvrage (253 pages). De la main de Graham Spinardi, publié aux
éditions de l'Université de Cambridge, il s'intéresse à la
composante balistique de la dissuasion océanique américaine.
N'oublions pas que si la dissuasion est forcément nucléaire en France
(combien de divisions ?), elle mêle aussi bien le conventionnel
que le nucléaire aux Etats-Unis.
11 novembre 2014
Renforcer la puissance navale française ? Privatiser les bases navales avancées
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| © Mumuze.com - 2010. Carte remplie par le Fauteuil de Colbert. Les chantiers navals de Damen en vert sur la carte. |
Dans le cadre de notre série de billets sur Renforcer la puissance navale française, continuons à casser les codes et à renverser quelques tables. A priori, vous ne faites qu'encourager la démarche. Aujourd'hui, il s'agit d'aborder rapidement une réflexion qui me tient à coeur : le réseau de bases navales avancées. Un navire qui est en mer n'est que la somme de différentes forces qui se rejoignent pour former un capital. Celui ne cesse de se dégrader à chaque jour de mer, entre les avaries et la consommation des différents combustibles.
30 octobre 2014
"La Marine nationale en Afrique depuis les indépendances - 50 ans de diplomatie navale dans le Golfe de Guinée" de M. Le Hunsec
C'est un ouvrage discret qui a croisé ma route et pourtant il traite
d'un sujet si fondamental, hier comme aujourd'hui, il aborde tant de
points importants, qu'il est très surprenant de ne pas le
croiser plus souvent.
28 octobre 2014
Renforcer la puissance navale française ? Dynamiser l'outil industriel
19 octobre 2014
Renforcer la puissance navale française ? La nouvelle densité de l'arsenal
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| © Inconnu. |
14 octobre 2014
"Rebuilding the Royal navy - Warship design since 1945" de David K Brown & George Moore
Quel fantastique (awesome) ouvrage que celui proposé par les éditions Seaforth
Publishing. Publié initialement en 2003, il est réimprimé en 2012. Malheureusement,
nos deux auteurs n'ont pas survécu à cet héritage qu'ils nous laissent.
David K. Brown a mené une carrière brillante comme architecte naval et a participé à bon nombre de programmes navals qui sont racontés dans cet ouvrage, depuis la fin de la seconde guerre mondial jusqu'à sa retraite en 1988.
05 octobre 2014
Renforcer la puissance navale française ? Le retour au Versailles de la Mer
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| © Inconnu. |
Une chose finit par frapper les esprits quand on entend parler du magma de ressources, de formations et d'activités liées à la mer de Brest à Rochefort. L'une d'elle est l'éclatement de tous les constituants, tant sur le plan géographique qu'institutionnel. Une autre est une interrogation par rapport à une volonté supposée comme telle de s'exclure du monde.
04 octobre 2014
"Le Charles de Gaulle en action" d'Henri-Pierre Grolleau
Quel immense plaisir de
retrouver Henri-Pierre Grolleau dans un nouveau reportage
photographique : après "Porte-avions", c'est Le
Charles de Gaulle en action qui est sa nouvelle aventure (tous
les deux parus chez Marines Editions) !
01 octobre 2014
"Le croiseur sous-marin Surcouf - 1926-1942" de Claude Huan
Le Surcouf (16 avril 1934 - 18 février 1942), plus plus grand sous-marin du monde jusqu'au terme de la Seconde Guerre mondiale (1 septembre 1939 - 2 septembre 1945) méritait bien un ouvrage de cette qualité. Le CV (R) Claude Huan se donne cette peine et nous offre le plaisir de lire Le Croiseur sous-marin Surcouf (Rennes, Marines éditions, 2013, 160 pages). Cet ouvrage exhaustif est une monographie des plus exigeantes car ne se contentant pas d'énumérer la genèse du programme et le service opérationnel mais faisant l'effort de replacer le tout dans la construction de la Flotte et les tourments français d'alors.
30 septembre 2014
Cyber et commerce : résurgence et poursuite des antagonismes maritimes ?
Dans un précédent billet, il était question de la volonté supposée
russe de se couper d'internet. Vraie ou faux, cette hypothèse nous
permettait d'aborder la question du blocus stratégique dans
le cyberespace par rapport à ce qui avait été conceptualisé par
Julian S. Corbett. Faux répond Maxime Pinard au Nouvel Observateur
(interview signalée par l'allié Harrel) : non, Moscou ne peut et n'a
pas intérêt à se couper d'Internet. Il cite au demeurant l'ouvrage de
Yannick Harrel (La Cyberstratégie russe) que
nous citions nous aussi.
29 septembre 2014
Eté 1914, un autre monde ? "Sous-marins et submersibles français à la veille de la Grande guerre"
L'Armée de Mer est la grande absente de la Grande guerre dans
l'imaginaire collectif. Par exemple, dans l'ouvrage de Guy Le Moign (Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire
aux éditions l'Harmattan), la Royale est citée dans un engagement
face à des navires de la marine austro-hongroise alors qu'Anglais et
Allemands sont cités dans de nombreux affrontements.
27 septembre 2014
Blocus maritime et continental dans le cyberespace ?
Stéphane Van Gelder nous présente dans son article sur le Huffington post
une capacité supposée de la Russie à se couper d'Internet,
c'est-à-dire cette mer du cyberpespace qui est aussi vaste que l'Océan.
Ces quelques considérations techniques nous amènent à poser
l'existence d'analogies hypothétiques entre cyber et maritime.
Eté 1914, un autre monde ? "Les sous-marins allemands devant New-York" d'Adolf Beckmann"
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| © Wikipédia. Le S.M. U-117 au cap St Charles. |
C'est grâce à la traduction du capitaine de frégate R. Jouan que nous avons accès à ce récit de guerre. L'ingénieur en chef de l'U-117 nous relate la grande croisière de ce sous-marin mouilleur de mines (40 engins lors de cette sortie, en plus de la grosse douzaine de torpilles pouvant être lancées par les 4 tubes de la proue et les 2 à la poupe). Le bateau est dérivé des croiseurs sous-marins allemands construit pour le transport maritime, tel le Deutschland.
31 juillet 2014
Eté 1914, un autre monde ? "L'exploit de l'U-9 : la rupture sous-marine"
Quand est-ce que le sous-marin cesse de faire rire les amiraux
et qu'il quitte son statut de jouet pour devenir un redoutable tueur
des profondeurs ? L'exploit d'un seul sous-marin peut
être la source de ce spectaculaire changement de statut. Il a été
préalablement cité par l'article de Si Vis Pacem ( 1914-1918 : du sous-marin à la détection sous-marine, une guerre d'innovations) versé au dossier
"Eté 1914 : un autre monde ?". Mais il peut être
intéressant de le replacer dans une autre perspective afin de souligner
l'importance de la rupture, tout comme sa profonde introduction,
sans calembour.
28 juillet 2014
"Deux combats navals - 1914" de Claude Farrère et Paul Chack - Falklands
Nous nous étions quittés pour la première partie de la
fiche de lecture de Deux combats navals sur une marque d'étonnement à propos de l'artillerie secondaire. Justement, Nicolas Mioque répondait très largement à mes questions dans une interview.
Dans la seconde
partie de cet entretien, il a été question des frégates et
d'artillerie : quand la frégate moderne (du XVIIIe siècle) émergeait,
avec deux ponts, et une première batterie bien au-dessus de l'eau,
loin des paquets de mer, contrairement à la batterie basse (et la
plus lourde) des trois ponts...
22 juillet 2014
"Deux combats navals - 1914" de Claude Farrère et Paul Chack - Coronel
Par cette fiche de lecture ce blog, véhicule du cyberespace de son
auteur, évolue dans de nouvelles conditions. Pour ceux qui l'auront
remarqué, le Fauteuil est désormais membre d'un nouveau
webzine : EchoRadaЯ. Pour participer au premier
dossier de ce nouveau webzine, ce blog va tenter de produire quelques
billets sur l'état du monde (naval) en 1914.
29 mai 2014
Renforcer la puissance navale française ? Les îles artificielles
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| © Inconnu. 13 centimes d'euros. |
Continuons notre joyeu remue-méninges à propos des choses extraordinaires que nous pourrions accomplir avec un budget qui pourrait, encore, subir de nouvelles coupes (pour lesquelles il faudra provisionner des crédits pour honorer les pénalités des ruptures des contrats).
Le billet d'aujourd'hui fait écho à un autre écrit par Midship en 2011 et qui explorait les perspectives de la suprématie navale américaine.
Le billet d'aujourd'hui fait écho à un autre écrit par Midship en 2011 et qui explorait les perspectives de la suprématie navale américaine.
27 mai 2014
Renforcer la puissance navale française ? Les bateaux volants
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| © Inconnu. Démonstrateur de dirigeable hydride P-791 de Lockeed Martin. |
Zone militaire le rappelait un jour, la France innovait en 1906 en mettant en service le premier dirigeable militaire : le Lebaudy-4. Plus loin, l'auteur rappel que c'est avec la catastrophe du Hidenburg en 1937, les progrès de l'aviation et les limites technologiques de l'époque que les dirigeables finissent par sotir de l'histoire.
23 mai 2014
Renforcer la puissance navale française ? Le don d'ubiquité
22 mai 2014
Renforcer la puissance navale française ? L'option du recyclage des ASMP
La trajectoire Z discutée à Bercy, entre autres conséquences, comporterait le désarmement du porte-avions Charles de Gaulle (2001 - ...) et, au mieux, le placer en réserve. La classe politique (droite et gauche font front commun dans deux commissions à l'Assemblée nationale) tente de sauver la LPM (2014 - 2019). La question se pose alors de savoir comment améliorer, à moindre frais, nos capacités offensives car le renforcement des marines de guerre de par le monde est une donnée structurante depuis 10 ou 20 ans et risque de l'être encore à l'avenir pendant 10 ou 20 ans.
Renforcer la puissance navale française ? Sauvegarde maritime : changer de paradigme
Une Marine, il faut la vouloir longtemps, et il faut la vouloir
beaucoup. C'est approximativement ce qu'aurait dit le prince de
Joinville. De ce que nous constatons, il y a deux grands problèmes
navals en France : les budgets ne suivaient pas l'émergence des Zones Économiques Exclusives (ZEE) qui nécessitent une surveillance constante et ils ne permettent plus
d'atteindre le tonnage jugé utile pour remplir les missions définies par
le politique.
20 mai 2014
Coopérations structurées permanentes ? "Le cas du drone S-100 de Camcopter"
A l'approche des élections européennes, c'est l'occasion de dire que
l'Europe pourrait faire beaucoup plus en matière de Défense. Non pas
qu'il soit question d'une énième usine à gaz. Mais il est
possible de trouver des projets communs pour renforcer les capacités
nationales.
30 avril 2014
Le Varssal : la nouvelle Révolution navale ?
Nous pourrions être à l'aube d'une Révolution navale aussi
importante que l'avènement de la vapeur puis de la propulsion nucléaire.
Toutes deux ont libéré les marines de la servitude du vent du
temps de la marine à voiles. Tentons de défendre le postulat
proposé. Deux évolutions techniques sont, manifestement, d'une
importance capitale.
25 avril 2014
L'avenir de la PATMAR : entre persistance et intervention ?
L'Australie a passé plusieurs contrats pour acquérir le P-8 Poseidon (un Atlantique 2 de 85 tonnes contre 46 pour l'original) et le drone MQ-4C Triton (la version maritime du Global Hawk).
L'investissement est très lourd, se compte en plusieurs milliards de
dollars. De plus, c'est le signe d'une ambition très haute dans la
défense des approches maritimes.
Ambitions et concrétisations qui, au passage, redonnent un peu de valeur aux bruits de coursives qui affirment que si le devis pour le programme de 12 nouveaux sous-marins classiques australiens est si haut (18 milliards d'euros, soit plus de deux fois le programme Barracuda) c'est que ce serait pour justifier la location de SNA de classe Virginia.
Ce qui confirme l'intérêt pour cette structuration de la patrouille maritime est l'annonce que Londres allait
entraîner des hommes sur les deux plateformes (P-8 et MQ-4C). Le P-8 aurait même la préférence de la Royal Air Force. A l'approche de la prochaine SDR (Strategy Defense Review),
2015, c'est une marque d'intérêt qui ne passe pas inaperçu.
Sachant que Londres a fermé la porte à un partage des capacités
françaises en la matière, les Atlantique 2, ce qui n'est pas
encourageant pour les ambitions du livre blanc de 2013 (partage des
capacités de protection des approches nationales et européennes).
Le couple P-8 Poseidon/MQ-4C Triton n'est pas
anodin. Et il est intéressant à étudier puisque la France a refusé
d'évoluer dans la voie des HALE (Haute Altitude Longue
Endurance, c'est que le Triton) depuis le livre blanc de 2008.
A priori, le MQ-4C se résumerait à une plateforme SURMAR
(SURveillance MARitime) de longue endurance. C'est-à-dire qu'à l'instar
des appareils du genre, il se contenterait d'embarquer des
senseurs optiques (une boule optronique) et électroniques (AIS et
radar SAR, radar ISAR et ESM).
La différence majeure est qu'il peut tenir l'air pendant 31 heures,
soit le double ce que peut faire un Atlantique 2. Joseph Henrotin disait
à propos des drones MALE (Moyenne Altitude Longue
Endurance) que leur extraordinaire capacité à tenir l'air, milieu où
l'occupation n'était pas possible plus longtemps que quelques heures,
permet d'évoquer la notion de "persistance aérienne".
Les recherches américaines dans cette voie, notamment dans les
dirigeables et les VHALE explorent des capacités beaucoup plus
importantes en la matière.
De ces quelques considérations techniques, il apparaît donc que la
mission du MQ-4C est, dans le cadre du programme global BAMS (Broad Area Maritime Surveillance)
est de surveiller
constamment les espaces maritimes digne d'intérêt pour les
Etats-Unis. Navires et sous-marins ne pourraient être que trahir par une
apparition sur les écrans radars ou une interception
électronique.
A contrario, le P-8 Poseidon (successeur du P-3 Orion, avec
20 tonnes en plus) concentre lui toutes les capacités nécessaires à
l'intervention. L'appareil dispose de très peu de senseurs
(un radar pour l'essentiel) et n'est équipé ni de boule optronique,
ni de détecteur d'anomalie magnétique, ni même de bouées sonores. Ces
capacités sont fournies soit par le MQ-4C, soit par
diverses plateformes déployées depuis une division navale
(hélicoptères, drones, etc...). L'intérêt du P-8 est surtout d'apporter
les armes (torpilles, missiles anti-navires). Sert-il aussi de PC
volant ?
C'est une autre manière de travailler que développe l'US Navy.
En France ce n'est pas le schéma retenu puisque les Atlantique 2 vont
être modernisés (et ils concentrent l'ensemble des
senseurs et des armes qui ont été répartis entre MQ-4C et P-8). Les
NH90 apportent des capacités nouvelles puisqu'ils sont des PATMAR à
voilure tournante grâce à l'embarquement d'un détecteur
d'anomalie magnétique et la capacité à larguer des bouées
accoustiques.
L'Inde, cliente du P-8, ne fait pas non plus le même choix que l'US Navy puisque ses Poseidon seront dotés d'un détecteur d'anomalie magnétique.
Le schéma américain n'est pas inintéressant. Il confirme que les
avions de PATMAR sont avant tout des plateformes de recueil de
renseignement. Les Atlantique 2 français en sont une preuve féroce
puisqu'ils interviennent au-dessus des déserts africains où leurs
capacités de recueil de renseignement optique et électroniques sont
précieuses. Irions-nous vers un rapprochement des avions
PATMAR et ROEM ?
La question de la persistence n'est pas anodine puisqu'elle confirme un entrain américain pour la maîtrise des mers. Mahan a transmis cette vision quand Corbett met en avant la capacité à contrôler localement une interface mer/terre pour permettre la réalisation d'un débarquement. La persistance aérienne a du sens quand elle est exigée, par exemple pour le contrôle des zones économiques exclusives. Est-il nécessaire de surveiller les océans en permanence ?
De plus, la persistence aérienne peut-elle être atteinte par les seuls drones ? Imaginons que la France opte, en remplacement des Atlantique 2 à l'horizon 2030, pour des Airbus A319. S'ils pouvaient être ravitaillés en vol, alors ces appareils atteindraient la même endurance que des drones HALE. Il y aurait la place pour aménager des banettes et un espace de vie dans la cellule. Nous pourrions parler à nouveau de "frégate volante".
La question de la persistence n'est pas anodine puisqu'elle confirme un entrain américain pour la maîtrise des mers. Mahan a transmis cette vision quand Corbett met en avant la capacité à contrôler localement une interface mer/terre pour permettre la réalisation d'un débarquement. La persistance aérienne a du sens quand elle est exigée, par exemple pour le contrôle des zones économiques exclusives. Est-il nécessaire de surveiller les océans en permanence ?
De plus, la persistence aérienne peut-elle être atteinte par les seuls drones ? Imaginons que la France opte, en remplacement des Atlantique 2 à l'horizon 2030, pour des Airbus A319. S'ils pouvaient être ravitaillés en vol, alors ces appareils atteindraient la même endurance que des drones HALE. Il y aurait la place pour aménager des banettes et un espace de vie dans la cellule. Nous pourrions parler à nouveau de "frégate volante".
Enfin, il s'agit de replacer les notions de persistance et
d'intervention dans le cadre de moyens fixes (quid de l'avenir d'un
outil comme SOSUS ? Des radars transhorizon ? AIS ?) et mobiles
(satellites, drones de surface et aérien) beaucoup plus large.
A l'invitation du livre blanc sur la défense nationale de 2013, nous
pouvons nous demander si certaines de ces plateformes ne sont pas
arrivées à un haut degré de transversalité : le PATMAR
s'élèvera-t-il à la qualité d'avions de recueil de renseignement de
tous types au niveau stratégique ?
D'un autre côté, nous pourrions assistés à des progrès
spectaculaires au cours du XXIe siècle dans la mobilité des plateformes
navales, ce qui remettrait au premier plan les navires.En ce sens, le fait de réfléchir dans le cadre d'un vaste programme comme BAMS est intéressant rien qu'à ce titre.
17 avril 2014
BSAH = BMM ?
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| © Piriou. La proposition de Kership (Pirou et DCNS) pour le marché des trois B2M. |
C'est officiel, la DGA lance un nouvel appel d'offres pour le programme BSAH. Le Partenariat Public-Privé a échoué (il était évoqué une enveloppe d'un milliard sur "x" années pour huit navires, raison de l'échec de la formule) et cela n'inquiète pas outre mesure pour un projet immobilier situé dans Paris intra-muros (car derrière les murs, les barbares).
15 avril 2014
Renforcer la puissance navale française ? Vers l'avènement du canon planétaire
![]() |
| © Inconnu. Création d'artiste présentant une tourelle double de canons électriques à bord d'un destroyer de l'US Navy. |
Le canon électromagnétique fonctionne selon un un principe qui est "voisin de celui d'un accélérateur de particules car il convertit de l'énergie électrique en énergie cinétique d'un
projectile en mettant à profit la force Laplace produite par l'action de champs magnétique et électrique"
(pages 192-193). Le fonctionnement et les programmes menés pour
développer cette
technologie sont très bien expliqués dans le livre du directeur de
recherche émérite au CNRS Bernard Fontaine (qui avait été interviewé par Mars Attaque pour AGS) : Les armes à énergie dirigée : mythe ou réalité ? (éditions L'Harmattan, Paris, 2011).
24 février 2014
1980 : Quel avion pour la ZEE ?
20 février 2014
"Embarquez !" de Michel Perchoc et André Lambert
Embarquez ! (Marines éditions, 2014) est l'invitation
lancée par Michel Perchoc et André Lambert dans leur dernière
publication. L'ouvrage est préfacé par l'Amiral Rogel, chef
d'état-major de la Marine, et la postface est de Patrick Boissier,
actuel PDG de DCNS.
Invitation qui est loin d'avoir été la seule puisque les deux compagnons d'écriture ont, notamment, publié ensemble Ecole navale (1998), En avant toute (2001) ainsi qu' Esthétique navale (2009) chez Marines éditions. Ils comptent aussi de nombreuses publications individuelles dont la liste est disponible ici.
L'un des deux auteurs, Michel Perchoc, m'avait fait l'honneur de m'entretenir de ce futur livre avec André Lambert qu'était Embarquez ! Je retenais de ces échanges le souvenir d'une future page au sujet d'une des deux tourelles de 380 du Jean Bart.
Au passage, le poids d'une tourelle de 380 des cuirassés Richelieu et Jean Bart était de 2275 tonnes. Tourelle qui était armée par une compagnie de 90 hommes. A titre de comparaison, à la même époque, un contre-torpilleur comme le Tigre déplaçait 2126 tonnes et était armé d'un équipage de 195 hommes...
Embarquez ! est une formidable rétrospective sur la vie à bord des différents navires qui ont fait claquer le pavillon royal puis national sur l'Océan depuis 1780. La première richesse de cette ouvrage est de permettre de retrouver des navires qui n'ont plus l'habitude d'être mis en avant, tel le cuirassé Charlemagne ou le sous-marin Pluviôse. Il y a de très belles surprises et les écorchés d'André Lambert sont d'une grande beauté.
Invitation qui est loin d'avoir été la seule puisque les deux compagnons d'écriture ont, notamment, publié ensemble Ecole navale (1998), En avant toute (2001) ainsi qu' Esthétique navale (2009) chez Marines éditions. Ils comptent aussi de nombreuses publications individuelles dont la liste est disponible ici.
L'un des deux auteurs, Michel Perchoc, m'avait fait l'honneur de m'entretenir de ce futur livre avec André Lambert qu'était Embarquez ! Je retenais de ces échanges le souvenir d'une future page au sujet d'une des deux tourelles de 380 du Jean Bart.
Au passage, le poids d'une tourelle de 380 des cuirassés Richelieu et Jean Bart était de 2275 tonnes. Tourelle qui était armée par une compagnie de 90 hommes. A titre de comparaison, à la même époque, un contre-torpilleur comme le Tigre déplaçait 2126 tonnes et était armé d'un équipage de 195 hommes...
Embarquez ! est une formidable rétrospective sur la vie à bord des différents navires qui ont fait claquer le pavillon royal puis national sur l'Océan depuis 1780. La première richesse de cette ouvrage est de permettre de retrouver des navires qui n'ont plus l'habitude d'être mis en avant, tel le cuirassé Charlemagne ou le sous-marin Pluviôse. Il y a de très belles surprises et les écorchés d'André Lambert sont d'une grande beauté.
Néanmoins, nous sommes à bien des marées de la rétrospective
nostalgique : le livre est résolument tourné vers l'avenir à partir
d'une histoire sans cesse renouvelée. Par là, il y a un message
subliminal des auteurs : la France, pour garder son rang sur mer, a
toujours eu le souci de se doter des fleurons dont elle avait besoin
pour ses grands desseins. Ainsi, Embarquez !
débute par une frégate de 1780 et s'achève par l'Advansea qui est l'illustration de ce que peut être le
vaisseau de combat à l'âge de l'énergie dirigée.
Enfin, ce sont toutes les composantes de la Marine que Michel
Perchoc et André Lambert présentent : dissuasion océanique (et la FANU,
in fine), aviation navale (tant à terre qu'en mer), flotte de
surface, navires de l'Action de l'Etat en Mer, marins du ciel et de
terre. Au total, ce sont près de 40 navires et équipages à découvrir au
fil du livre !
C'est avec la très aimable autorisation de Michel Perchoc que j'ai
la chance de pouvoir vous offrir quelques unes des pages du livre.
J'espère que vous trouverez à leur lecture le même plaisir
que j'ai pu avoir (n'hésitez pas à cliquer pour agrandir).
Bref, Embarquez !
18 février 2014
"Porte-avions" de Henri-Pierre Grolleau
Porte-avions (le pavillon dans le titre indique de quels
porte-avions nous parlons) de Henri-Pierre Grolleau est une agréable
surprise. De premier abord, ces ouvrages (reportage
photographique ? je ne sais) ne m'intéressent pas par rapport à ceux
alternant artistiquement entre noir et blanc.
L'auteur a bénéficié d'une sacrée chance (très certainement
consécutive à son long investissement dans les questions de défense :
quatorze ouvrages sur le sujet) en obtenant l'autorisation
d'embarquer sur plusieurs vaisseaux de l'US Navy :
- le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69),
- le navire d'assaut amphibie USS Bataan (LHD-5),
- et sur les navires d'escorte.
Embarquements qui laissent rêveur...
De facto, toute l'unité de l'ouvrage tient en la capacité de
l'auteur à raconter ce qu'est la puissance aéronavale américaine, de la
terre à la mer. De la mise en oeuvre d'un groupe aéronaval
américain jusqu'au dispositif logistique pour le faire durer à la
mer (170 jours de mer sans escale : record de l'USS Theodore Roosevelt en 2001-2002).
Ensuite, les deux embarquements structurent le livre puisque
Henri-Pierre Grolleau nous présente les deux composantes de la puissance
aéronavale américaine :
- les Carrier Strike Group (CSG) centrés sur un porte-avions à propulsion nucléaire,
- les Amphibious Reponse Group (ARG) centré sur un navire d'assaut amphibie des classes Tarawa, Wasp et America.
Le grand point fort de l'ouvrage est de décrire l'environnement
opérationnel nécessaire à la mise de ces "effecteurs de premier rang"
(Joseph Henrotin in Les fondements de la stratégie navale
au XXIe siècle aux éditions Economica).
Nous avons une présentation des structures, des aéronefs, des postes
et opérations critiques de la mise en oeuvre de la puissance aéronavale
américaine.
En ce qui concerne les aéronefs, l'auteur laisse le témoignage d'une
aéronavale qui quitte le modèle des appareils spécialisés pour parvenir
aux appareils polyvalent. Le F-18 E/F Super
Hornet (dont la version spécialisée de guerre électronique, EA-18G Growler, remplace l'EA-6B Prowler) rationalise significativement logistique et les formations. Tout comme
le remplacement de bon nombre de voilures tournantes par le Sikorsky Seahawk (avec toutes ses versions) produit les mêmes effets.
Du côté des structures, les Carrier AIr Wing (CVW) -qui
sont les équivalents du groupe aérien embarqué français-, sont
intéressantes à plus d'un titre. Elles associent les appareils à
leur personnel de manière permanente (la notion de groupe aérien
embarqué ne se dégage en France qu'à partir de l'entrée en service des
Clemenceau et Foch comme l'enseignait Coutau-Bégarie).
Outre les chasseurs F/A-18 et F-18 E/F, les CVW reçoivent aussi un détachement de C-2 Greyhound (une trentaine d'exemplaires seulement), l'avion logistique de l'aéronavale américaine (parfois prêtée à l'aéronavale française qui essaie d'en acquérir).
Et depuis début 2009, le CVW du CVN-74 John C. Stennis embarque deux escadrons d'hélicoptères (les HSC-8 "Eightballers" (MH-60R) et le HSM-71 "Raptors" (MH-60S) : c'est-à-dire que le CVW dispose de tous les aéronefs à voilures fixes et tournantes là où avant chaque navire possédait ses hélicoptères tournantes.
Outre les chasseurs F/A-18 et F-18 E/F, les CVW reçoivent aussi un détachement de C-2 Greyhound (une trentaine d'exemplaires seulement), l'avion logistique de l'aéronavale américaine (parfois prêtée à l'aéronavale française qui essaie d'en acquérir).
Et depuis début 2009, le CVW du CVN-74 John C. Stennis embarque deux escadrons d'hélicoptères (les HSC-8 "Eightballers" (MH-60R) et le HSM-71 "Raptors" (MH-60S) : c'est-à-dire que le CVW dispose de tous les aéronefs à voilures fixes et tournantes là où avant chaque navire possédait ses hélicoptères tournantes.
Cette nouvelle organisation organique répondrait aux principes :
- de concentration (une autorité sur l'ensemble des aéronefs pour concentrer l'effort sur l'action demandée),
- de sélectivité des efforts (entre des actions offensives ou logistiques par exemple) de la puissance aérienne.
A contrario, il ne semblerait pas qu'il existe une organisation
aussi robuste, mais rigide, à bord des LHD et LHA de la marine
américaine. Par exemple, Henri-Pierre Grolleau nous dit que le
groupe aérien embarqué de l'USS Bataan, lorsque l'auteur était à bord, se composait de dix MV-22 Osprey, quatre UH-IN Huey, quatre AH-1W Cobra, sept AV-8B/B+
Harrier et deux MH-60S Seahawk (quatre CH-53 Super Sea Stallion étaient détachés sur les autres navires pour donner plus de place à bord du Bataan). Cette composition
n'est pas fixe et c'est cette souplesse qui fait la force de ces navires et de leur groupe.
A contrario de cette grande palette de capacités aériennes, les USS Bataan et Bonhomme Richard étaient gréés en porte-aéronefs pendant l'opération Iraqi Freedom (2003)
: 24 Harrier et deux hélicoptères (RESCO).
Par ailleurs, l'arrivée du V-22 Osprey apporte un gain considérable l'USMC : l'appareil élargit considérablement l'influence des LHD et LHA grâce son rayon d'action, tout comme il joue désormais le rôle du C-2 Greyhound à bord de ces navires (les deux appareils ont des performances plus que comparables).
Pour illustrer le gain stratégique qu'offre ces deux appareils,
l'auteur relate ainsi que le C-2 peut assurer les liaisons entre la base
navale américaine à Barhein et un porte-avions navigant au
Sud du Pakistan.
Ce qui frappe dans les deux cas c'est l'organisation des navires de
la force (CSG ou ARG) comme d'un réseau de bases aériennes avancées qui
permettent la projection de puissance aérienne. A ce
schéma il faut ajouter les flux logistiques qui décollent de ces
porte-avions et porte-aéronefs (C-2 et V-22) pour s'appuyer sur le
réseau des bases avancées du Military Sealift Command
et de ses navires de par le monde).
Le focus qui est fait par l'auteur sur le Military Sealift Command est un régal particulièrement pertinent au moment où le remplacement des Bâtiments de Commandement et de Ravitaillement
de classe Durance de la Marine nationale est hautement critique.
Ce commandement de logistique navale aligne près d'une centaine de bâtiments armés par des équipages mêlant marins de l'US Navy, fonctionnaires et civils. Les missions du MSC englobent :
- le ravitaillement à la mer (par exemple, les quatre ravitailleurs de combat rapides classe Supply déplacent 49 700 tonnes et filent 26 noeuds contre 41 000 tonnes et 27 noeuds pour le Charles de Gaulle),
- le prépositionnement de forces terrestres (des cargos affrétés transportent matériels et véhicules pour une brigade de 16 000 Marines),
- le transport rapide d'unités terrestres (les JHSV),
- les recherches hydrographique et océanographique.
Par ailleurs, toute les considérations logistiques dans l'ouvrage montrent que tout est fait pour rationaliser, de près ou de loin, les flux afin de les optimiser (de l'organisation des ravitaillements à la mer en passant par le choix d'avions de combat polyvalent). Serait-ce là un témoignage de la culture stratégique américaine, très axée sur Jomini et l'importance que ce dernier donne à la logistique ?
Indéniablement, c'est un très bel ouvrage qui explique avec beaucoup de pédagogie ce qu'est la puissance aéronavale et aéroamphibie américaine. Il est à offrir et peut être source d'inspirations !
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